De moi, vous dire..

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Paris, France
Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

31 déc. 2009

Pour vous souhaiter une belle année...


2009… Qu’en dire…
En pleurer plutôt qu’en rire. Une année bouleversante. Un séisme.

2009 m’a apporté son lot de doutes, de larmes, d’interrogations, de craintes, de déceptions, d’illusions déçues, de remises en questions…
Mais elle m’a aussi rendue une personne qui manquait cruellement à mon cœur ; a nourri ce même cœur des mots dont j’avais tant rêvé ; a noirci avec toute la poésie de mon âme les pages de mes écrits ; et puis, elle a fait naître de nouvelles amitiés, de celles que l’on veut regarder grandir et s’épanouir avec tendresse, que l’on veut préserver comme un trésor ; de celles que l’on n’osait plus espérer…

2009 m’aura compliqué la vie plus qu’aucune autre, mais elle aura au moins prouvé que je suis vivante ! Elle l’aura fait pour chacun de nous.
Pourvu que 2010 tire les leçons des erreurs de 2009. Pourvu que 2010 trouve les réponses aux interrogations de 2009. Pourvu qu’en 2010, chacun de vous trouve ses réponses, sa paix intérieure, son bonheur.

C'est en distribuant généreusement des sourires que l'on a le plus de chances d'en recevoir en retour. Alors, peut-être qu'il suffit de sourire à 2010 pour qu'elle nous sourit à son tour...! Ça ne coûte rien d'essayer !

« Il existe une loi de la vie humaine presque aussi certaine que la loi de la gravité. Pour vivre pleinement, nous devons apprendre à utiliser les choses et aimer les gens plutôt que d’aimer les choses et d’utiliser les gens. » John Powell

Je vous souhaite à tous une belle année et tout ce qu’il peut, pour vous, y avoir de meilleur !

28 déc. 2009

Chronique "Un enfant à la fois"


Voici ma chronique du livre 'Un enfant à la fois', de Julian Sher, parue dans le numéro de décembre du BSC News Magazine.
Un livre passionnant et bouleversant sur les cyberprédateurs et les dangers qui menacent nos enfants sur la Toile, mêlant enquêtes et témoignages...
Bonne lecture !

« Regardez bien autour de vous. Tous ces visages qui se fondent dans la foule, dans la pure banalité. Derrière les portes closes d’une modeste maison de la banlieue, sur un chemin de campagne perdu, dans un appartement d’un quartier branché ou dans le sous-sol d’une résidence cossue, l’anonymat prend toute sa force par une connexion Internet et un disque dur. Fantasmes et perversions s’éveillent devant l’écran qui débouche sur le monde.
Ils ont tant de points communs. Un visage dont on arrive à peine à se souvenir. Des mains moites, une voix faible, une démarche nonchalante. C’est le nouveau conjoint de maman, ou le bénévole tant recherché, ou le quinquagénaire qui se fait passer pour un ado ; bref, c’est l’homme dont la jouissance passe par les enfants. »

Jessica, 6 ans, est nue dans une cage, à la merci d’un homme qui l’humilie, l’agresse, la viole, armé de sa perversion et d’un appareil-photo pour pouvoir en faire profiter les « amis ». Jessica n’a pas eu de conduite à risque, elle n’a pas fait confiance à un inconnu, cet homme c’est son père, un ingénieur en logiciel dans une société de haute technologie en Caroline du nord. Il a fait d’elle sa « marchandise », son « matériel », son esclave.
C’est alors une course contre la montre qui débute pour les policiers qui s’emparent de l’affaire.
Retrouver et sauver cette fillette, l’arracher des griffes de son prédateur de père : c’est désormais tout ce qui compte. Et c’est au terme de 33h de travail acharné aux quatre coins des Etats-Unis, grâce à l’analyse minutieuse de plus de 400 photos, la collaboration de nombreux spécialistes, et une pointe de chance, que le calvaire de la fillette prendra fin et que son tortionnaire écopera de 100 ans d’emprisonnement.
Ce cas n’est malheureusement qu’un exemple parmi tant d’autres… Et bien souvent, le dénouement n’est pas si rapide, quand dénouement il y a.
« La violence, la perversion, la manipulation et le sadisme n’ont pas de bornes », se désole Paul Arcand dans son préface. « La police commence à peine à se réveiller, presque toujours en retard sur l’agresseur.»

Le plus insupportable, c’est sans doute de s’imaginer qu’en ce moment, dans le monde, des dizaines de milliers d’enfants subissent le même sort que cette petite fille innocente, et que tous ne pourront pas être sauvés, une poignée seulement d’entre eux étant répertoriés dans les fichiers des services spéciaux concernés…
D’autres chiffres tout aussi accablants révèlent l’ampleur de ce phénomène et la difficulté à le maîtriser : chaque semaine, 24 000 images d’agressions contre des enfants viendraient s’ajouter au contenu de 14 millions de sites Web ! Des chiffres qui ne cessent d’augmenter… De quoi donner le vertige, tout comme les 3 milliards de dollars que rapporterait chaque année la pornographie juvénile selon l’étude d’un site web américain d’analyse commerciale.

« Loin d’être des solitaires désœuvrés ou des maniaques d’informatique isolés, les créateurs et consommateurs de ces images sont enseignants, prêtres, médecins, politiciens, policiers et chefs scouts. Ce sont vos parents, vos voisins, les dirigeants de votre collectivité. »

Internet n’a certainement pas donné naissance à la pédophilie infantile. Mais il est évident qu’il a permis son essor en donnant aux délinquants sexuels un terrain idéal et d’accès facile pour leur permettre d’échanger et de banaliser leurs fantasmes en toute liberté, de normaliser des comportements au demeurant inacceptables et déviants. Internet, notamment avec l’augmentation des vitesses de connexion et de la capacité des supports de stockage, est devenu l’outil indispensable du cyberprédateur, qui est devenu par la même occasion plus difficile à traquer.

Prédisposition génétique ? Problèmes hormonaux ? Sévices sexuels subis durant l’enfance ? Les psychiatres ignorent toujours, à l’heure actuelle, ce qui mène des individus à commettre de tels crimes.
Et si leur nombre a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, l’âge des victimes, lui, ne cesse de baisser. Des mots difficiles à écrire, et pourtant tristement réalistes.
Ce livre retrace les efforts et le dévouement des polices et des procureurs du monde entier qui traquent sans relâche ces prédateurs sexuel, au prix parfois d’une souffrance personnelle intense et indélébile. Il relate également les opérations menées par les services de police pour parvenir à des arrestations, telles que la création de faux sites Web de pornographie juvénile, l’investissement de salons de discussion par des agents secrets se faisant passer pour des enfants, ou encore la mise en place de banques de données détaillées…
Enfin, il nous emmène sur la piste d’entrepreneurs peu scrupuleux qui ont fait de la pornographie juvénile leur mine d’or, profitant de l’attitude bien souvent trop délétère des banques et sociétés de cartes de crédit.

Un ouvrage réalisé dans le respect des victimes, et dont les informations proviennent en grande partie de rapports d’enquêtes et dossiers de police. L’auteur précise d’ailleurs qu’ « aucune image pornographique d’enfant n’a été achetée ni téléchargée. Aucune n’a été visionnée, sauf en présence de l’agent de police affecté au dossier. »
La plus grande difficulté, pour les victimes qui s’en sont sorties, est d’ailleurs de vivre en sachant que les photos de leurs sévices circulent toujours librement sur Internet, et que l’on ne peut rien faire pour empêcher ça. Une condamnation à vie pour ces enfants innocents qui tentent de se reconstruire tant bien que mal…

L’un des messages que transmet l’auteur, et qui mérite d’être largement diffusé, est que le « simple » fait de regarder, télécharger ou échanger des photographies d’enfants agressés est un crime qui fait de ses acteurs des agresseurs actifs. Regarder ces images, se les approprier, contribue à alimenter la demande et donc les actes d’agressions. Derrière chacune de ces photos se cache un enfant qui souffre, victime des pires atrocités.
Des experts expliquent aux parents comment responsabiliser leurs enfants face à ce vaste espace de liberté qu’est Internet, en faire des utilisateurs prudents et avertis.
Cela ne suffira malheureusement pas à mettre un terme à ce phénomène, mais il contribuera peut-être à épargner au moins un enfant. Votre enfant.

Mélina Hoffmann

9 déc. 2009

BSC News Magazine de Novembre



Le nouveau numéro du BSC News vient de sortir !

Voilà un numéro à ne pas manquer ! Un numéro bouillant, brûlant, enivrant, qui ne saurait vous laisser de marbre, et pour cause, ce mois-ci le BSC News s'est emparé d'un thème ô combien riche et passionant, j'ai nommé 'le désir' !
Vous y découvrirez, entre autres, mes deux nouvelles chroniques littéraires: "Un enfant à la fois", un ouvrage passionant et richement documenté sur les cyperprédateurs, et "A la rencontre des extrêmes - Les records de notre planète", un magnifique livre brillamment illustré sur ce que notre planète possède de plus incroyable, de plus fascinant.

Notre rédacteur en chef, Nicolas Vidal, nous livre une interview - aussi exotique que son auteur - de Juan Pedro Gutiérez, Harold Cobert nous emmène à la découverte de l'univers musical singulier de Love Toy ; Julie Cadihac nous parle du désir... Et, comme chaque fois, vous découvrirez la sélection polar d'Olivier Quelier, la chronique politique de Neila Latrous, la sélection jeunesse de Martine Bréson, les curiosités littéraires d'Eric Poindron, mais aussi des découvertes musicales - avec le jazz à l'honneur, et bien d'autres choses encore ! Également une très belle sélection photos d'Olivier Weber qui nous emmène à la Havane, à travers son objectif.

N'hésitez donc pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires, ici ou ailleurs !

Bonne lecture !


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C'est 100% gratuit !

18 nov. 2009

Quand le désir s'emmêle...

Pour son prochain numéro, le BSC News Magazine a choisi comme thème : le désir !
Pour l'occasion, je n'ai donc pu résister à l'envie de prendre ma plume pour digresser sur ce thème des plus riches et passionnants, qui m'a instantanément inspirée !


Quand le désir s'emmêle...


"Envie d'obtenir quelque chose".
C'est à ces quelques mots imprécis qu'est réduit le désir dans le dictionnaire... Bien triste destin dont on ne saurait se contenter !
Fragile, intense, furtif, inconstant, puissant, troublant, exaltant... Charnel, le désir est un peu tout cela à la fois. Mais tellement bien plus aussi !
Subtilement dissimulé derrière une parole, un geste, un sourire, un regard, un soupir, une impatience, une attention, un parfum, quelques notes de musique..., il parle aussi bien le langage de l'âme que celui du corps.

S'il caresse avec douceur les moindres recoins de notre être, il nous brûle parfois, tant son étreinte est forte.
Capricieux, il peut s'absenter quelques fois, pour se faire désirer (comble du désir)et mieux revenir nous envahir ensuite.
Altérable, il peut s'évanouir subitement, s'évaporer sous nos yeux impuissants, ne laissant aucune autre empreinte en nous que celle du souvenir de sa présence.
Incontrôlable d'autres fois, il chavire et fait de nous son otage, s'invitant là où on ne l'attendait pas, telle une vague - imprévisible - qui nous submerge.

Ainsi, le désir peut être plaisir (ce n'est pas pour rien que ces deux-là riment !), ou douleur. Sa présence peut tout rendre plus beau... ou tout compliquer. C'est selon. Céder à son appel, le laisser s'emparer de notre corps tout entier, s'abandonner à sa domination, aux frémissements qui parcourent chaque parcelle de notre peau devenue soudain si sensible ; ou le condamner au silence, refuser de devenir son complice, le réprimer, ou tout du moins tenter de se convaincre que l'on peut lutter contre...

Car le désir, si on lui interdit l'accès à notre corps, ne cessera de hanter notre esprit. C'est ainsi.
"On est esclave de ce dont on cherche à être le maître".

Et c'est dans la séduction que le désir cherche son épanouissement. Car la séduction n'est finalement rien d'autre que l'expression d'un désir, aussi infime soit-il.
On joue à se séduire pour s'enivrer de cette sensation, parce qu'au fond, quoi de plus délicieux ?! Quoi de plus beau que deux désirs qui se rencontrent et se mesurent l'un à l'autre, se cherchent ? Quoi de plus troublant et savoureux qu'un sourire à peine esquissé, échangé en silence ; un regard volé qui en dit tellement plus que l'on oserait dire avec des mots ; des mains qui se frôlent accidentellement mais trahissent une envie immédiate et furtive de se retenir ; des éclats de rire partagés dans un moment de complicité qui semble hors du temps ; deux parfums qui se mélangent pour n'en former plus qu'un, enivrant...

Le désir peut nous donner le vertige ou nous paralyser s'il se présente ailleurs que là où nous l'attendions, tel un clandestin interdit de résidence sur un territoire auquel il est étranger. Du désir peut alors naître la frustration, la culpabilité ou le manque. Là encore, quel triste destin...

Viennent alors les inévitables interrogations : est-ce bien raisonnable d'aller à l'encontre de mes désirs ? Ne devrais-je pas plutôt accueillir ce désir, lui dire qu'il est le bienvenu et être ainsi en accord avec moi-même ? Est-il préférable de fermer les yeux et de vivre dans l'illusion ?
Mais céder à son désir n'est-ce pas aussi le condamner ? L'essence même du désir ne réside-t-elle pas justement dans son insatisfaction ?

Une chose est sûre : le désir ne s'encombre d'aucune certitude ! Indomptable, il joue avec notre cœur, notre corps, nos nerfs parfois. Si agréable et insupportable sensation !

"Tout vrai regard est un désir" disait Alfred de Musset. Alors, peut-être nous suffirait-il simplement d'ouvrir les yeux...

Mélina Hoffmann

24 oct. 2009

BSC News Magazine d'Octobre



Le nouveau numéro du BSC News vient de sortir !

C'est un numéro entièrement vêtu de noir et de blanc qui vous attend ce mois-ci !
100 pages de culture et de littérature au gré desquelles vous vous régalerez de 25 pages de photographies... en noir et blanc évidemment!
Vous y découvrirez, entre autres, mes deux nouvelles chroniques littéraires: "Ushuaïa Océans", un très bel ouvrage, richement illustré sur les mers et océans qui teintent notre planète de bleu ; ainsi que "Ami, amie pour la vie", un ouvrage très enrichissant et passionnant sur le thème de l'amitié homme-femme, que je me suis régalée à chroniquer !
Et ce mois-ci dans la rubrique "Revisitons un classique" : Les mots, de Jean-Paul Sartre.

N'hésitez pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires, ici ou ailleurs !
Bonne lecture !


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9 oct. 2009

Chronique : 'Ami, amie pour la vie'


Voici ma chronique du livre 'Ami, amie pour la vie', d'Emmanuelle de Boysson et Claude-Henry du Bord, également disponible dans le numéro d'octobre du BSC News Magazine.
Une chronique qui me ressemble, sur un thème qui me tient particulièrement à cœur... Bonne découverte !

« L’amitié ne se dit pas, ne se raconte pas, elle se vit. On ne dira pas à un ami, « je t’aime pour la vie », on agit avec modestie, honnêteté, franchise, altruisme : voilà pourquoi l’amitié est une vertu héroïque. Elle est aussi belle que fragile puisqu’elle risque de s’évanouir si l’ami(e) déçoit ou trahit. […] Elle est aujourd’hui une « résistance » dans un monde où le profit prédomine, un pur espace de liberté et de respect, dans un monde obnubilé par le pouvoir et l’argent. […] Une consolation face aux frustrations de la vie, au manque d’écoute, au manque de reconnaissance, au manque même du minimum de politesse, de délicatesse, d’attention. […] L’amitié pourrait bien être cette politesse de l’âme où le corps reste silencieux. Remède à l’ennui, à la mélancolie, au désespoir, elle exalte le vivant ; elle est élégance, douceur, tendresse, légèreté, fraîcheur et gaieté naturelles. »

Que serait notre vie sans lui ? Sans elle ? Cet ami ? Cette amie ? Cet autre, prolongement de nous-mêmes, qui nous ressemble autant qu’il nous complète ? Cette âme-sœur qui veille sur nous tel un ange, avec bienveillance, bonté et amour ; ce rayon de soleil qui vient éclairer notre vie lorsque le temps est à la pluie, dessiner sur nos lèvres un sourire lorsque nos yeux s’embuent de larmes, nous redonner espoir lorsque nos idées se teintent de noir, ou encore nous montrer le droit chemin lorsque nous nous égarons dans le dédale de nos émotions… Celui, celle, avec qui les interminables conversations sont aussi précieuses que les silences, la présence aussi nécessaire que l’éloignement.

L’ami véritable, reflet de nous-mêmes, est celui qui nous aime pour ce que nous sommes et non pour ce que nous faisons ou paraissons, qui croit en nous parfois plus que nous-mêmes.
Sans lui, sans elle, notre vie serait fade, comme un champagne sans bulle, un hiver sans manteau blanc, des retrouvailles sans étreinte.

Aussi belle et enrichissante soit-elle, l’amitié homme-femme n’en est pas moins un sujet hautement controversé. Certains vous diront avec verve qu’il n’y a pas d’amitié possible là où le désir a la possibilité de s’immiscer, que l’amitié homme-femme n’est qu’un préliminaire à un autre type de relation, plus charnel. D’autres crieront sur les toits qu’ils y croient dur comme fer, qu’ils sont la preuve vivante que ce type de relation existe! Mélange de naïveté et d’aveuglement dû à la passion sans doute. Et puis il y a ceux, rares, qui ont véritablement la chance de compter dans leur entourage un Ami de l’autre sexe dans sa définition la plus parfaite. Mais ceux-là se vantent peu de cette amitié, préférant la vivre de l’intérieur pour la préserver, la nourrir sans l’étouffer, la protéger des réactions et jugements extérieurs qui pourraient mettre en doute ses fondements et sa nature.

mmanuelle de Boysson et Claude-Henry du Bord sont amis de longue date, et c’est à quatre mains qu’ils ont trempé leur plume dans l’encre de leur propre expérience pour nous livrer une analyse minutieuse et passionnante de l’amitié homme-femme, ce lien paradoxal en lequel ils croient. Un essai étayé de nombreux exemples tirés de l’histoire, de la littérature, ou encore de témoignages de nos contemporains. Les auteurs retracent tout d’abord l’histoire et les débuts difficiles de l’amitié homme-femme à travers les époques, de la perception de l’amitié chez les Grecs, à laquelle la femme - en tant qu’ « être passif et secondaire » - n’avait pas accès, jusqu’à aujourd’hui. L’évolution des mentalités, l’essor du christianisme, la nouvelle place peu à peu acquise par la femme et l’émergence du féminisme… : autant de changements évoqués au fil des pages, qui ont permis à l’amitié d’apparaître comme une nouvelle façon d’aimer entre deux êtres complémentaires et suffisamment matures. Car si l’amitié, tout comme l’amour, n’a pas d’âge, elle nécessite - selon les auteurs - un certain degré de maturité pour être vécue pleinement et sereinement : « Elle naît souvent avec la maturité, au moment de la vie où l’on a déjà commencé à s’accomplir, où l’on est déjà capable de quelques bilans, où l’on ne cherche plus dans des passions le reflet de ce qui nous manque. Elle est l’inverse de la passion, un échange libre, doux, gratuit qui nous rend heureux, parce que nous savons que l’autre veut notre bien et rien de plus. »

Les auteurs évoquent ensuite longuement les conditions sociales, économiques et psychologiques de l’amitié homme-femme, ses bénéfices, mais aussi ses limites et ses risques, notamment celui de voir naître le désir et l’ambiguïté au sein de la relation.
Ils analysent également les valeurs auxquelles doit répondre l’amitié et les comportements qui lui sont inhérents, à savoir la reconnaissance, la confiance, le respect, la solidarité, la bienveillance, le désintéressement, l’entraide, la complicité, l’humour, l’encouragement, la valorisation des qualités de l’autre, ou encore une qualité d’écoute réciproque.
« L’essentiel est d’admettre que l’autre vit dans un monde différent du sien, avec ses contraintes, ses indisponibilités, ses humeurs, ses moments de fatigue, ses ennuis de santé, ses états d’âme. Il faut alors rester discret, toujours attentif à ne pas déranger, à ne pas exiger, à ne pas s’approprier l’autre de quelque manière que ce soit. Il a ses limites, ses faiblesses, ses besoins de respiration, voire de silence. […] Il est libre et nous le respectons jusque dans ses errances, ses silences, ses omissions. »

L’amitié homme-femme est-elle le signe d’une mutation de la société ? D’une évolution des mentalités ? Trahit-elle un désir de se ressourcer au sein d’une relation autre que celle du couple qui implique davantage de contraintes et d’exigences ? Est-elle l’alternative à un modèle de relation à deux qui ne nous convient plus? Des questions fort intéressantes que posent les auteurs.

Cet essai passionnant et enrichissant, écrit avec beaucoup de justesse, de philosophie et de cœur, nous invite à mieux comprendre la force de l’amitié homme-femme, ses fondements, ses enjeux et ses richesses. Un livre qui invite à la réflexion et donne envie d’aimer, et même d’aimer mieux.
« Le meilleur ami n’est pas tant celui qui a fait ses preuves que celui qui m’a rendu meilleur (sans que même parfois je le sache) ; en cela, il m’a été possible de m’améliorer et de renouer avec l’humanité entière. »
Mélina Hoffmann

3 oct. 2009

BSC News de Septembre



Ça y est, le BSC News a fait sa rentrée !


Finies les vacances, les plumes des rédacteurs du BSC News ont repris du service, pour votre plus grand plaisir ! Et pour le notre évidemment !
Revoilà donc votre magazine préféré, impatient de vous présenter la rentrée littéraire, celle que l'on préfère !
Comme toujours, de très belles rencontres et découvertes s'offrent à vous au fil des pages.
Vous pourrez également y découvrir mes deux nouvelles chroniques littéraires: "Promesse de sang", un thriller très efficace du maître James Patterson, et "Un choix", une magnifique histoire d'amour brillamment narrée par Nicholas Sparks. Deux véritables coups de cœur ce mois-ci que je vous recommande vivement ! Pour les amateurs de frissons, et/ou d'émotions.
Et ce mois-ci dans la rubrique "Mélina revisite un classique" (exceptionnellement renommée "redécouvrez un classique" : Thérèse Raquin, d'Emile Zola.

N'hésitez pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires !
Bonne lecture, et bonne rentrée à tous !



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10 août 2009

BSC News de Juillet



Le nouveau numéro du BSC News vient de sortir !



Vous n'avez pas encore lu le dernier numéro du BSC News Magazine ?! Alors précipitez-vous ! De très belles rencontres artistiques, littéraires et culturelles vous y attendent !
Vous pourrez également y découvrir mes deux nouvelles chroniques littéraires: "Les yeux jaunes des crocodiles", un roman plein de légèreté et de rebondissements, et "Tour du monde des parcs nationaux", un magnifique livre (comme toujours aux éditions White Star), qui vous emmènera à la découverte des plus beaux parcs du monde entier.
Et ce mois-ci dans la rubrique "Mélina revisite un classique" (exceptionnellement renommée "redécouvrez un classique" : Le Colonel Chabert, d'Honoré de Balzac.

N'hésitez pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires !
Le BSC News Magazine s'offre un peu de vacances, bien méritées ! On se retrouve donc en septembre pour un nouveau numéro consacré à la rentrée littéraire.
En attendant, bonnes vacances à tous et bonne lecture !



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5 août 2009

Réflexion sur l'amour


« L’amour n’est pas un sentiment : c’est un mot, une étiquette, commode pour réduire mille sentiments mouvants et contradictoires. Quand on creuse un peu l’alchimie des cœurs, on se rend compte qu’il n’y a pas deux façons d’aimer identiques, et rigoureusement aucune réciprocité en la matière. Chaque « je t’aime » est unique ; chaque occasion de le dire, singulière. Chacun aime d’une façon absolument personnelle, qui fluctue en fonction des situations et des interlocuteurs.

[...]

L’amour n’est ni en moi, ni en l’autre, mais entre nous. […] L’amour est l’histoire que tissent deux êtres, non le sentiment prétendument univoque qui les animerait. […] Ainsi, l’amour est-il non une espérance individuelle, mais une expérience vécue à deux : la rencontre de deux libertés, le mélange de deux vulnérabilités, la succombance de deux épidermes. »


Extrait du livre J’aime, donc je suis : à la découverte de votre philosophie amoureuse, aux Éditions Larousse

19 juil. 2009

Papier contre électronique : quel avenir pour le livre ?


Après avoir conquis le monde de la musique et du cinéma, c’est à l’univers du livre que s’attaque désomais le numérique avec l’émergence de l’e-book, ce livre numérique rechargeable qui se glisse dans la poche.

Cette dématérialisation du livre fait débat.

Si certains présagent une complémentarité non concurrentielle avec le livre-objet, d’autres y voient la mort programmée du support papier.

Alors, papier / électronique : duo ou duel ?


De nouveaux modèles qui ont de quoi séduire


Après des débuts peu convaincants dans les années 90, l’édition numérique semble enfin prête à émerger, avec des matériels beaucoup plus évolués et maniables qu’à ses prémices.

La récente invention de l’encre électronique permet de lire des heures - même en plein soleil - sans se fatiguer les yeux et avec une consommation d’énergie réduite. En effet, lorsque la batterie est coupée, l’écran reste visible.

Liseuse, e-reader, e-book… Quelque soit le nom qu’on leur donne, ces appareils fins et légers sont capables de contenir environ 300 livres, mais il suffit d’y ajouter des cartes mémoire pour en stocker bien davantage, à la manière d’un appareil-photo numérique.

Certains modèles peuvent même se connecter à Internet par wifi ou Bluetooth, permettant ainsi de télécharger du contenu n’importe où et n’importe quand, mais aussi d’accéder à des liens multimédias, ou encore de garantir une mise à jour constante des données pour ce qui est notamment des ouvrages scientifiques, scolaires…


Un catalogue limité


Des centaines de milliers de livres sont déjà disponibles au téléchargement, mais l’offre pour le grand public reste pour l’instant réduite.

Il s’agit, pour la plupart, de livres dont les auteurs sont morts depuis plus de soixante-dix ans, tombés dans le domaine public et donc gratuits.

En revanche, pour ce qui est des livres récents et des nouveautés, les catalogues des librairies en ligne telles que Numilog.com sont assez fournis en langue anglaise, mais peu encore en français. Par ailleurs, leur téléchargement est payant.


Le numérique et ses limites


Quelques dangers menacent néanmoins les acteurs de l’édition, notamment concernant l’avenir des métiers liés à la fabrication du livre et à sa distribution vers les librairies, les notions de propriété intellectuelle et de droit d’auteur, ou encore la gestion du prix de vente des ouvrages. En effet, la loi Lang sur le prix unique du livre imprimé ne s’applique pas à la sphère numérique qui n’est donc, pour le moment, soumise à aucune réglementation.

Ainsi, si les e-books sont généralement deux fois moins chers que leurs versions papier, certains best-sellers récents restent néanmoins à un prix relativement élevé, parfois équivalent au prix du livre.

Si la liseuse numérique permet, entre autres, d’assurer la pérennité d’ouvrages anciens, d’emporter sa bibliothèque partout avec soi et d’effectuer des recherches facilement grâce à un contenu indexable, parviendra-t-elle pour autant à remplacer le si précieux livre-objet ? Les passionnés de lecture renonceront-ils au plaisir de tenir le livre entre leurs mains, d’en tourner les pages, de sentir l’odeur du papier ?

Pas sûr… La cohabitation pourrait bien ne pas s’éterniser…


Mélina Hoffmann


14 juil. 2009

BSC News de juin


Le nouveau numéro du BSC News vient de sortir !

Pas de vacances pour le BSC News Magazine ! Le numéro du mois de juin vient de paraître, avec toujours plus de rubriques, de livres et d'auteurs à découvrir.
Vous pourrez y découvrir mes deux nouvelles chroniques littéraires: "Ne marche pas si tu peux danser", un roman plein d'humanité aux personnages attachants, et "A la rencontre des extrêmes : les records du monde vivant", un livre qui vous surprendra de la première à la dernière page !

N'hésitez pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires ! Et on se retrouve très bientôt pour un prochain numéro !



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5 juil. 2009

Chronique littéraire: 'Ariste', de Claire Cros

Voici ma chronique du livre 'Ariste', de Claire Cros, également disponible dans le numéro de mai du BSC News Magazine. Un vrai coup de cœur pour ce livre, malheureusement boudé par la critique, et qui mérite pourtant d'être mis en lumière.

« Bien sûr que je l’avais déjà vu, inoubliable, oui. Une seule fois […]. Et je sais ce que je m’étais dit : un homme comme on en croise très vite qu’une seule fois, pour toujours ; déjà loin quand on le comprend, quand, stupidement, on le regrette. Une pensée futile et spontanée, les yeux en sourire quelques mètres encore et puis tout s’efface, inaccessible et déjà un mirage. Une impossibilité. »

S’il me fallait définir Ariste, je dirais avant toute chose qu’il ne s’agit pas d’un livre.
Non, Ariste est assurément bien plus que cela. Un chef d’œuvre, une pépite, une rareté, un OVNI (comprenez Objet Véritablement Novateur Intellectuellement !), un séisme dans le monde de la littérature contemporaine.

Ce qui frappe à première vue, c’est son aspect esthétique, résolument non-conforme. En effet, ses plus de 1000 pages en font un ouvrage imposant qui a de quoi décourager les plus petits appétits. Mais dans le cas présent, je peux vous assurer que l’appétit vient en lisant !
Passer à côté d’Ariste, c’est passer à côté de la littérature contemporaine. Ariste bouleverse les genres, les codes, il remet tout en question.

Le style narratif de l’auteur est pour le moins déconcertant lui aussi. Quasi-entièrement écrit sous la forme de dialogues, à la manière d’un film, Ariste nous invite à une gymnastique totalement inhabituelle : les quelques quarante personnages de l’histoire se partagent alternativement la narration, sans que le lecteur ne soit préalablement averti du changement. Après cent premières pages un peu périlleuses, il faut le reconnaître !, on se familiarise finalement avec le style d’expression, le registre de langue, et la sensibilité de chacun des personnages que l’on reconnaît alors aisément dès qu’il prend la parole. Mais la gymnastique est également temporelle ! En effet, nous nous trouvons parfois projetés dans le futur ou dans le passé, avant de revenir à la situation présente ; d’autres fois c’est une même scène qui nous est livrée, mais du point de vue d’un autre personnage… Bref, voici une lecture qui interdit toute passivité !

Penchons-nous maintenant sur l’histoire.
Ariste, 35 ans, est docteur ès lettres modernes, docteur en philosophie et agrégé de lettres classiques.
Ce n’est pas au hasard que Claire Cros a choisi de donner à son personnage central - et ô combien charismatique - ce prénom, dont le grec « aristos » signifie « le meilleur ».
« Un surdoué caractériel et infect », c’est ainsi que le décrivent ses anciens professeurs.
Mais pour tous, Ariste est avant tout un mystère, un homme d’excès et de paradoxes, un génie à l’état pur comparé à l’albatros de Baudelaire, rien de moins !
Son intelligence, son incroyable beauté, ses innombrables dons artistiques, et son empathie absolue font de lui une incarnation de l’excellence et de la perfection : « un circuit fermé de beauté, d’équilibres esthétiques ».

A l’aube du récit, qui se déroule à Paris dans le quartier de Montmartre, Ariste est sur le point de perdre Paul, son ancien directeur de recherches et véritable sommité universitaire, condamné par une leucémie. Un lien singulier unit les deux hommes, un amour inconditionnel, absolu et sublimé. Un amour non consommé toutefois, du fait de l’hétérosexualité d’Ariste. Ce dernier est anéanti à la mort de Paul, comme privé de son essence.
C’est alors qu’il fait la connaissance de Sépia, une jeune éditrice dont la beauté, l’intelligence et l’impertinence l’interpellent. Il décide de lui laisser, de manière anonyme, un livre dont il est l’auteur. Un livre objet de toutes les passions, puisque Paul s’était déjà évertué, en vain, à convaincre Ariste de le faire publier.
Sépia est donc, à son tour, conquise par cette œuvre « miraculeuse », « révolutionnaire », qu’elle désire à tout prix éditer, attendant désespérément que l’auteur se fasse connaître. Ariste, lui, s’y refuse obstinément, pour diverses raisons qu’il expliquera plus tard à Sépia, tout comme il s’en était déjà entretenu avec Paul.

Assez vite, l’amitié entre l’écrivain prodige et la jeune éditrice se renforce, se transforme. Une course-poursuite amoureuse fulgurante s’engage alors entre ces deux êtres aux personnalités hors-norme. Fragilisée par une dépression qui lui a valu un an et demi d’internement en clinique psychiatrique, Sépia se révèle peu à peu blessée, et prisonnière d’un avenir auquel elle se trouve aliénée malgré elle. Ariste s’évertue à essayer de lui ouvrir les yeux, la faire réagir et changer ce destin auquel elle se croit condamnée. Sépia sera à la fois son alliée, son adversaire, son amante. Son admiration pour Ariste est sans borne : « Sa position indolente avait son arrogance esthétique et érotique, précisant ses contours sous sa veste, son torse plein, sa cambrure marquée ; athlétique mais souple, tout son corps était sans borne, sans entrave, en pouvoir, à l’once d’un caractère sans doute. Une jeunesse, une dynamique calme, une force et une liberté […] ».

Les personnages secondaires, tout aussi attachants, évoluent dans un univers dont le point central est « Le Non-loin », un café juché sur les hauteurs de Montmartre et tenu par Marite, la mère substitutive d’Ariste, au caractère bien trempé.
Les répliques fougueuses et électriques entre Ariste et Sépia laissent peu à peu la place à des débats et tirades interminables et passionnés sur l’art et la philosophie ; à des conversations profondes sur l’amour, le désir. Des scènes pleines de sensualité, de pudeur parfois, alternent avec des étreintes à l’érotisme exacerbé.

On ne lit pas Ariste, on le dévore, on y plonge en apnée, on le vit de l’intérieur. C’est un lien fusionnel qui lie le lecteur à cet ouvrage, quelque chose de puissant, d’intense, de bouleversant, dont on ne sort pas indemne… si toutefois on en sort.
Définitivement : Ariste, ça ne se raconte pas… ça se lit.

Mélina Hoffmann