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Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

19 juil. 2009

Papier contre électronique : quel avenir pour le livre ?


Après avoir conquis le monde de la musique et du cinéma, c’est à l’univers du livre que s’attaque désomais le numérique avec l’émergence de l’e-book, ce livre numérique rechargeable qui se glisse dans la poche.

Cette dématérialisation du livre fait débat.

Si certains présagent une complémentarité non concurrentielle avec le livre-objet, d’autres y voient la mort programmée du support papier.

Alors, papier / électronique : duo ou duel ?


De nouveaux modèles qui ont de quoi séduire


Après des débuts peu convaincants dans les années 90, l’édition numérique semble enfin prête à émerger, avec des matériels beaucoup plus évolués et maniables qu’à ses prémices.

La récente invention de l’encre électronique permet de lire des heures - même en plein soleil - sans se fatiguer les yeux et avec une consommation d’énergie réduite. En effet, lorsque la batterie est coupée, l’écran reste visible.

Liseuse, e-reader, e-book… Quelque soit le nom qu’on leur donne, ces appareils fins et légers sont capables de contenir environ 300 livres, mais il suffit d’y ajouter des cartes mémoire pour en stocker bien davantage, à la manière d’un appareil-photo numérique.

Certains modèles peuvent même se connecter à Internet par wifi ou Bluetooth, permettant ainsi de télécharger du contenu n’importe où et n’importe quand, mais aussi d’accéder à des liens multimédias, ou encore de garantir une mise à jour constante des données pour ce qui est notamment des ouvrages scientifiques, scolaires…


Un catalogue limité


Des centaines de milliers de livres sont déjà disponibles au téléchargement, mais l’offre pour le grand public reste pour l’instant réduite.

Il s’agit, pour la plupart, de livres dont les auteurs sont morts depuis plus de soixante-dix ans, tombés dans le domaine public et donc gratuits.

En revanche, pour ce qui est des livres récents et des nouveautés, les catalogues des librairies en ligne telles que Numilog.com sont assez fournis en langue anglaise, mais peu encore en français. Par ailleurs, leur téléchargement est payant.


Le numérique et ses limites


Quelques dangers menacent néanmoins les acteurs de l’édition, notamment concernant l’avenir des métiers liés à la fabrication du livre et à sa distribution vers les librairies, les notions de propriété intellectuelle et de droit d’auteur, ou encore la gestion du prix de vente des ouvrages. En effet, la loi Lang sur le prix unique du livre imprimé ne s’applique pas à la sphère numérique qui n’est donc, pour le moment, soumise à aucune réglementation.

Ainsi, si les e-books sont généralement deux fois moins chers que leurs versions papier, certains best-sellers récents restent néanmoins à un prix relativement élevé, parfois équivalent au prix du livre.

Si la liseuse numérique permet, entre autres, d’assurer la pérennité d’ouvrages anciens, d’emporter sa bibliothèque partout avec soi et d’effectuer des recherches facilement grâce à un contenu indexable, parviendra-t-elle pour autant à remplacer le si précieux livre-objet ? Les passionnés de lecture renonceront-ils au plaisir de tenir le livre entre leurs mains, d’en tourner les pages, de sentir l’odeur du papier ?

Pas sûr… La cohabitation pourrait bien ne pas s’éterniser…


Mélina Hoffmann


14 juil. 2009

BSC News de juin


Le nouveau numéro du BSC News vient de sortir !

Pas de vacances pour le BSC News Magazine ! Le numéro du mois de juin vient de paraître, avec toujours plus de rubriques, de livres et d'auteurs à découvrir.
Vous pourrez y découvrir mes deux nouvelles chroniques littéraires: "Ne marche pas si tu peux danser", un roman plein d'humanité aux personnages attachants, et "A la rencontre des extrêmes : les records du monde vivant", un livre qui vous surprendra de la première à la dernière page !

N'hésitez pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires ! Et on se retrouve très bientôt pour un prochain numéro !



Si vous n'êtes pas encore abonné(e) au BSC News, n'attendez plus et cliquez ICI !
C'est 100% gratuit !

5 juil. 2009

Chronique littéraire: 'Ariste', de Claire Cros

Voici ma chronique du livre 'Ariste', de Claire Cros, également disponible dans le numéro de mai du BSC News Magazine. Un vrai coup de cœur pour ce livre, malheureusement boudé par la critique, et qui mérite pourtant d'être mis en lumière.

« Bien sûr que je l’avais déjà vu, inoubliable, oui. Une seule fois […]. Et je sais ce que je m’étais dit : un homme comme on en croise très vite qu’une seule fois, pour toujours ; déjà loin quand on le comprend, quand, stupidement, on le regrette. Une pensée futile et spontanée, les yeux en sourire quelques mètres encore et puis tout s’efface, inaccessible et déjà un mirage. Une impossibilité. »

S’il me fallait définir Ariste, je dirais avant toute chose qu’il ne s’agit pas d’un livre.
Non, Ariste est assurément bien plus que cela. Un chef d’œuvre, une pépite, une rareté, un OVNI (comprenez Objet Véritablement Novateur Intellectuellement !), un séisme dans le monde de la littérature contemporaine.

Ce qui frappe à première vue, c’est son aspect esthétique, résolument non-conforme. En effet, ses plus de 1000 pages en font un ouvrage imposant qui a de quoi décourager les plus petits appétits. Mais dans le cas présent, je peux vous assurer que l’appétit vient en lisant !
Passer à côté d’Ariste, c’est passer à côté de la littérature contemporaine. Ariste bouleverse les genres, les codes, il remet tout en question.

Le style narratif de l’auteur est pour le moins déconcertant lui aussi. Quasi-entièrement écrit sous la forme de dialogues, à la manière d’un film, Ariste nous invite à une gymnastique totalement inhabituelle : les quelques quarante personnages de l’histoire se partagent alternativement la narration, sans que le lecteur ne soit préalablement averti du changement. Après cent premières pages un peu périlleuses, il faut le reconnaître !, on se familiarise finalement avec le style d’expression, le registre de langue, et la sensibilité de chacun des personnages que l’on reconnaît alors aisément dès qu’il prend la parole. Mais la gymnastique est également temporelle ! En effet, nous nous trouvons parfois projetés dans le futur ou dans le passé, avant de revenir à la situation présente ; d’autres fois c’est une même scène qui nous est livrée, mais du point de vue d’un autre personnage… Bref, voici une lecture qui interdit toute passivité !

Penchons-nous maintenant sur l’histoire.
Ariste, 35 ans, est docteur ès lettres modernes, docteur en philosophie et agrégé de lettres classiques.
Ce n’est pas au hasard que Claire Cros a choisi de donner à son personnage central - et ô combien charismatique - ce prénom, dont le grec « aristos » signifie « le meilleur ».
« Un surdoué caractériel et infect », c’est ainsi que le décrivent ses anciens professeurs.
Mais pour tous, Ariste est avant tout un mystère, un homme d’excès et de paradoxes, un génie à l’état pur comparé à l’albatros de Baudelaire, rien de moins !
Son intelligence, son incroyable beauté, ses innombrables dons artistiques, et son empathie absolue font de lui une incarnation de l’excellence et de la perfection : « un circuit fermé de beauté, d’équilibres esthétiques ».

A l’aube du récit, qui se déroule à Paris dans le quartier de Montmartre, Ariste est sur le point de perdre Paul, son ancien directeur de recherches et véritable sommité universitaire, condamné par une leucémie. Un lien singulier unit les deux hommes, un amour inconditionnel, absolu et sublimé. Un amour non consommé toutefois, du fait de l’hétérosexualité d’Ariste. Ce dernier est anéanti à la mort de Paul, comme privé de son essence.
C’est alors qu’il fait la connaissance de Sépia, une jeune éditrice dont la beauté, l’intelligence et l’impertinence l’interpellent. Il décide de lui laisser, de manière anonyme, un livre dont il est l’auteur. Un livre objet de toutes les passions, puisque Paul s’était déjà évertué, en vain, à convaincre Ariste de le faire publier.
Sépia est donc, à son tour, conquise par cette œuvre « miraculeuse », « révolutionnaire », qu’elle désire à tout prix éditer, attendant désespérément que l’auteur se fasse connaître. Ariste, lui, s’y refuse obstinément, pour diverses raisons qu’il expliquera plus tard à Sépia, tout comme il s’en était déjà entretenu avec Paul.

Assez vite, l’amitié entre l’écrivain prodige et la jeune éditrice se renforce, se transforme. Une course-poursuite amoureuse fulgurante s’engage alors entre ces deux êtres aux personnalités hors-norme. Fragilisée par une dépression qui lui a valu un an et demi d’internement en clinique psychiatrique, Sépia se révèle peu à peu blessée, et prisonnière d’un avenir auquel elle se trouve aliénée malgré elle. Ariste s’évertue à essayer de lui ouvrir les yeux, la faire réagir et changer ce destin auquel elle se croit condamnée. Sépia sera à la fois son alliée, son adversaire, son amante. Son admiration pour Ariste est sans borne : « Sa position indolente avait son arrogance esthétique et érotique, précisant ses contours sous sa veste, son torse plein, sa cambrure marquée ; athlétique mais souple, tout son corps était sans borne, sans entrave, en pouvoir, à l’once d’un caractère sans doute. Une jeunesse, une dynamique calme, une force et une liberté […] ».

Les personnages secondaires, tout aussi attachants, évoluent dans un univers dont le point central est « Le Non-loin », un café juché sur les hauteurs de Montmartre et tenu par Marite, la mère substitutive d’Ariste, au caractère bien trempé.
Les répliques fougueuses et électriques entre Ariste et Sépia laissent peu à peu la place à des débats et tirades interminables et passionnés sur l’art et la philosophie ; à des conversations profondes sur l’amour, le désir. Des scènes pleines de sensualité, de pudeur parfois, alternent avec des étreintes à l’érotisme exacerbé.

On ne lit pas Ariste, on le dévore, on y plonge en apnée, on le vit de l’intérieur. C’est un lien fusionnel qui lie le lecteur à cet ouvrage, quelque chose de puissant, d’intense, de bouleversant, dont on ne sort pas indemne… si toutefois on en sort.
Définitivement : Ariste, ça ne se raconte pas… ça se lit.

Mélina Hoffmann

3 juil. 2009

Poème, 'A qui le tour'

Vous avez désigné, en majorité, ce poème comme votre préféré et j'en suis très fière ! Je le poste donc une nouvelle fois puisqu'il s'est perdu dans les dédales de son blog ! N'oubliez d'ailleurs pas que pour voir s'afficher tous mes poèmes  et autres écrits (du moins, ceux que j'ai publiés!) à la suite, il vous suffit de cliquer sur l'onglet "Écrits personnels" au bas de ce message. 
Et n'hésitez pas à laisser vos impressions.

On peut la rencontrer partout
Notre âge lui importe peu
Elle vient souvent sans rendez-vous
Pas même le temps pour les Adieux

Elle met un terme à nos projets
Repeint en noir notre horizon
Fait du présent un imparfait
Sans futur et sans condition

Plus belle quand elle est naturelle
Et si cruelle lorsqu'elle nous frôle
Brutale mais toujours éternelle
Elle ne joue que les premiers rôles

Elle nous délivre où nous fait peur
On la trouve où on se la donne
On n’en parle pas, par pudeur
Et on ne la souhaite à personne

Dans son habit noir elle nous guette
Certains prient pour l'apprivoiser
Mais jamais on ne la regrette
Où elle n'a pas encore frappé

Et lorsque le temps la défie
Que le destin lui joue des tours
La partie n’est jamais finie
Elle reste dans les alentours

Elle nous prive des êtres qu'on aime
Pour nous rassembler un matin
Autour de quelques chrysanthèmes
Sous un soleil qui s'est éteint

Elle est souffrance et cruauté
Peut rendre l'été si glacial
Sans jamais l'ombre d'un regret
Ponctue nos vies d'un point final

On sait qu'on ne pourra rien faire
Pourtant on redoute le jour
Ou disparaîtra la lumière
En attendant, à qui le tour?

Mélina Hoffmann