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Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

18 nov. 2009

Quand le désir s'emmêle...

Pour son prochain numéro, le BSC News Magazine a choisi comme thème : le désir !
Pour l'occasion, je n'ai donc pu résister à l'envie de prendre ma plume pour digresser sur ce thème des plus riches et passionnants, qui m'a instantanément inspirée !


Quand le désir s'emmêle...


"Envie d'obtenir quelque chose".
C'est à ces quelques mots imprécis qu'est réduit le désir dans le dictionnaire... Bien triste destin dont on ne saurait se contenter !
Fragile, intense, furtif, inconstant, puissant, troublant, exaltant... Charnel, le désir est un peu tout cela à la fois. Mais tellement bien plus aussi !
Subtilement dissimulé derrière une parole, un geste, un sourire, un regard, un soupir, une impatience, une attention, un parfum, quelques notes de musique..., il parle aussi bien le langage de l'âme que celui du corps.

S'il caresse avec douceur les moindres recoins de notre être, il nous brûle parfois, tant son étreinte est forte.
Capricieux, il peut s'absenter quelques fois, pour se faire désirer (comble du désir)et mieux revenir nous envahir ensuite.
Altérable, il peut s'évanouir subitement, s'évaporer sous nos yeux impuissants, ne laissant aucune autre empreinte en nous que celle du souvenir de sa présence.
Incontrôlable d'autres fois, il chavire et fait de nous son otage, s'invitant là où on ne l'attendait pas, telle une vague - imprévisible - qui nous submerge.

Ainsi, le désir peut être plaisir (ce n'est pas pour rien que ces deux-là riment !), ou douleur. Sa présence peut tout rendre plus beau... ou tout compliquer. C'est selon. Céder à son appel, le laisser s'emparer de notre corps tout entier, s'abandonner à sa domination, aux frémissements qui parcourent chaque parcelle de notre peau devenue soudain si sensible ; ou le condamner au silence, refuser de devenir son complice, le réprimer, ou tout du moins tenter de se convaincre que l'on peut lutter contre...

Car le désir, si on lui interdit l'accès à notre corps, ne cessera de hanter notre esprit. C'est ainsi.
"On est esclave de ce dont on cherche à être le maître".

Et c'est dans la séduction que le désir cherche son épanouissement. Car la séduction n'est finalement rien d'autre que l'expression d'un désir, aussi infime soit-il.
On joue à se séduire pour s'enivrer de cette sensation, parce qu'au fond, quoi de plus délicieux ?! Quoi de plus beau que deux désirs qui se rencontrent et se mesurent l'un à l'autre, se cherchent ? Quoi de plus troublant et savoureux qu'un sourire à peine esquissé, échangé en silence ; un regard volé qui en dit tellement plus que l'on oserait dire avec des mots ; des mains qui se frôlent accidentellement mais trahissent une envie immédiate et furtive de se retenir ; des éclats de rire partagés dans un moment de complicité qui semble hors du temps ; deux parfums qui se mélangent pour n'en former plus qu'un, enivrant...

Le désir peut nous donner le vertige ou nous paralyser s'il se présente ailleurs que là où nous l'attendions, tel un clandestin interdit de résidence sur un territoire auquel il est étranger. Du désir peut alors naître la frustration, la culpabilité ou le manque. Là encore, quel triste destin...

Viennent alors les inévitables interrogations : est-ce bien raisonnable d'aller à l'encontre de mes désirs ? Ne devrais-je pas plutôt accueillir ce désir, lui dire qu'il est le bienvenu et être ainsi en accord avec moi-même ? Est-il préférable de fermer les yeux et de vivre dans l'illusion ?
Mais céder à son désir n'est-ce pas aussi le condamner ? L'essence même du désir ne réside-t-elle pas justement dans son insatisfaction ?

Une chose est sûre : le désir ne s'encombre d'aucune certitude ! Indomptable, il joue avec notre cœur, notre corps, nos nerfs parfois. Si agréable et insupportable sensation !

"Tout vrai regard est un désir" disait Alfred de Musset. Alors, peut-être nous suffirait-il simplement d'ouvrir les yeux...

Mélina Hoffmann