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Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

27 janv. 2012

Interview, Marie Barrillon


Rencontre avec Marie Barrillon

Il est des auteurs qui, d’une façon incroyablement injuste et injustifiée, passent inaperçus dans un paysage littéraire surchargé d’œuvres qui n’ont franchement pas de quoi laisser un souvenir impérissable. Vous dévorez sans doute, comme moi, bon nombre de romans parmi ceux qui s’installent en « tête de gondole ». Vous cédez, pression oblige, à l’appel de ces auteurs  dits « à succès », dont les romans semblent avoir été éparpillés un peu partout, comme un tapis de feuilles à l’arrivée de l’automne. Et puis, souvent, comme moi, vous refermez le livre avec la désagréable sensation d’avoir été trompé. « C’est tout ? Mais où est le coup de cœur qu’on m’avait promis ? ». Une autre fois peut-être...
Et puis, un jour, par un heureux hasard, vous tenez entre vos mains un livre dont personne ne vous avait jamais parlé, dont vous n'aviez vu la couverture nulle part, d'un auteur dit "inconnu". Et pourtant : voilà la pépite que vous attendiez. Un livre qui s'adresse directement à votre cœur et vous emporte dans son tourbillon de mots et d'émotions.
Marie Barrillon est de ces auteurs de l'ombre qui possèdent une plume dont la sensibilité et la poésie mériteraient certainement plus ample reconnaissance. Chacun de ses livres est une pépite de douceur et d’amour, à l’image de la personne qu’elle est. Ses mots sonnent juste et semblent se disperser en nous pour adoucir un peu nos vies.
A l’occasion de ma chronique de son livre Leçons de vies, paru en août 2010 aux éditions Le Manuscrit, et de la sortie de son livre Camille, regarde devant toi ! chez Praelego Editions, j’ai souhaité donner la parole à cette auteur talentueuse et généreuse.


INTERVIEW


Bonjour Marie ! Je suis ravie de t’accueillir dans les pages du BSC News Magazine ! Ton livre Leçons de vie est débordant d’émotions. On y sent la force et la fragilité d’une femme trop souvent éprouvée par la vie, d’un cœur écorché vif, lourd de trop de drames et de déceptions. Aussi, la première question qui me vient est une question météo : quel temps fait-il sur ta vie, Marie ?
Disons que le temps y est mitigé. Parfois, il y fait beau et à d’autres moments, il y fait un peu gris. Cependant, les gros orages du passé semblent se tenir à distance… pour l’instant !
Néanmoins, il faut rester conscient que rien n’est jamais acquis. De ce fait, nous ne sommes jamais à l’abri d’une bourrasque ou d’une tempête.
La vie est une multitude d’instants incertains, ses aléas arrivent toujours de manière inopinée. Alors, je reste sur mes gardes… et j’observe ce qui se passe tout près… mais aussi, un peu plus loin.

Tu t’adresses directement à nous, lecteurs, en nous invitant à nous accorder à tes pas. Où nous emmènes-tu ainsi ?
Je serai tentée de dire : dans un univers différent. En fait, lorsque j’écris, je souhaite emmener mes lecteurs ailleurs pour leur permettre de s’évader de leur quotidien. Les faire voyager ou rêver aussi dans mes histoires. C’est important d’offrir à l’esprit l’opportunité de voyager.
Je ne sais pas si j’y parviens, mais chaque fois j’y mets tout mon cœur. Voir ailleurs, ce n’est pas seulement regarder s’il y fait meilleur ou moins bon que "chez nous". C’est constater qu’il y a mieux certes, mais aussi pire, et cela permet souvent de relativiser sur sa propre condition.
L’intérêt pour moi dans le quotidien que nous sommes amenés à traverser, c’est que même si nous ne sommes pas toujours heureux, l’important est de ne pas être malheureux. C’est cet état d’esprit que j’adopte, je ne peux pas dire que je sois heureuse mais dans tous les cas, je ne suis pas (plus) malheureuse. Ça aussi c’est un peu ma météo.
Il ne faut pas être nombriliste, notre époque ne nous le permet pas. Il suffit de regarder ce qui se passe dans le monde pour comprendre que le nombrilisme, l’égoïsme, l’individualisme n’apportent rien de bon et tuent la communication. Alors, si je peux faire rêver mes lecteurs, je n’en demande pas plus car c’est mon but premier.

Tu parles de l’amour comme source d’amertume, de colère, de déception. L’amour qui te « traîne sur son chemin dont la seule vision n’est qu’ombre ». Alors forcément on se demande si Marie Barrillon croit toujours en l’amour, « malgré tout » ?
Bien sûr que je crois toujours en l’amour. N’est-ce pas une des émotions vitales à la vie ? Je ne pourrais vivre sans aimer, quelque soit la forme de ce sentiment ; amoureux, amical, filial…
L’amour se présente toujours lorsqu’on ne l’attend pas. Ne plus y croire serait ne plus savoir regarder en face l’opportunité de le laisser nous combler et par conséquent lui imposer des barrières.
A mon sens, il est une des composantes essentielles à la vie. L’une ne peut aller sans l’autre. Beaucoup de gens malheureux sont des personnes qui manquent d’amour.
Si tout le monde y croyait encore avec force, la face du monde serait bien différente. Mais, ce n’est là que mon avis !

Tu définis l'écriture comme un « remède aux maux du cœur » dans lequel tu trouves ou retrouves le calme et la sérénité dont la vie parfois te prive. As-tu toujours eu ce rapport à l’écriture ? Comment est né ce lien si particulier qui te lie aux mots ?
Ce rapport à l’écriture m’est apparu alors que je n’étais encore qu’une adolescente. En recherche d’identité, comme on l’est souvent à cette période cruciale de la vie, et dans un monde qui me semblait si différent de ma propre personnalité, je ne me trouvais nulle part. A cela s’est ajouté le divorce de mes parents qui m’a un peu plus ébranlée. Je me suis réfugiée dans un premier temps dans la lecture. Je me retranchais sur moi-même et dans les pages des livres. Je trouvais là, matière à voyager dans "d’autres vies".
C’est mon père qui, involontairement, m’a incitée à l’écriture. Devant tant de lectures, il souhaitait que je fasse un résumé des livres que je lisais pour voir si j’en avais saisi tout le sens. De fil en aiguille, j’ai cherché autre chose. J’ai donc commencé à écrire de manière plus personnelle. Au début, ce n’était que des mini histoires, puis c’est devenu non seulement une passion, mais aussi cet exutoire qui me permettait de m’échapper, de m’évader, de respirer… et par conséquent, de me retrouver.
Ça ne m’a plus jamais quittée. A présent, vivre sans écrire me serait impossible, ce serait comme s’il me manquait quelque chose d’essentiel, de vital… comme l’oxygène.

Ne penses-tu pas que l’écriture peut, parfois, avoir l’effet inverse ? C’est-à dire, là où nous croyons évacuer la douleur qui nous fige, ne faisons-nous pas finalement que nous y enliser un peu plus, lui donner davantage de consistance pour mieux nous y perdre ?
Je ne pense pas ou en tout cas, pas en ce qui me concerne. Il est vrai que chaque personne a ses propres réactions y compris intérieures, donc je ne dirais pas que ça n’arrive pas, c’est juste que ce n’est pas mon cas.
Lorsque certains vont voir un psy pour les aider dans des moments difficiles, moi je prends mon stylo. C’est lui mon psy ; mon stylothérapeute.
Par contre, là où je suis convaincue c’est que de tous temps, nombre d’auteurs, d’écrivains, voire même les plus grands, ont couramment écrit dans la souffrance et souvent là se trouvaient leurs plus beaux écrits.


As-tu des rituels d'écriture ? Des lieux ou des musiques dans lesquels tu puises ton inspiration ?
Je ne sais pas si on peut appeler cela des rituels, cependant j’ai effectivement quelques petites habitudes, comme le choix d’un stylo plutôt qu’un autre ainsi que la couleur, celui du cahier ou des feuillets. J’écris presque toujours sur papier avant de tout reporter sur mon ordinateur. J’ai besoin de ce contact.
Par contre, j’écris régulièrement dans le silence quand cela m’est possible. Toutefois, lorsqu’il y a trop de bruits environnants, j’opte pour des musiques calmes, mais sans paroles pour ne pas être déconcentrée par les voix. Les musiques de relaxation me conviennent bien comme "Pierre de lumière" ou "Les sources du temps" par exemple.
En ce qui concerne les lieux, j’y ai là aussi quelques habitudes. Les brasseries, les restaurants, dont un en particulier. Je sais, c’est assez paradoxal pour quelqu’un qui aime écrire dans le silence, mais parfois j’aime aussi sentir la vie autour de moi. J’aime également écrire chez moi, bien sûr.
Par contre, ce qui est essentiel c’est que je ne m’impose jamais d’horaires, partant du principe que l’on ne peut pas donner rendez-vous à l’imagination. C’est elle qui décide et quand elle est là, c’est elle qui dirige.
Ton roman Camille, regarde devant toi ! paraît ce mois-ci chez Praelego Editions. Peux-tu nous dire quelques mots sur ce livre ?
Alors juste quelques mots (sourire), parce qu’il faut tout de même garder la surprise pour les lecteurs. "Camille, regarde devant toi !" est une histoire tout droit sortie de mon imaginaire, mais qui pourrait arriver à chacun d’entre nous. Elle est triste au début, mais belle à la fin. C’est en fait dans ce cheminement que je souhaite l’évolution de mes romans. Dans tous les cas, la fin doit toujours être belle. C’est ce que je m’impose pour que les lecteurs aient la sensation de terminer sur une belle note, et ce n’est pas de trop dans le monde dans lequel nous vivons.
Quelques soient les malheurs que la vie nous inflige parfois, il y a presque toujours une issue positive au bout d’un chemin chaotique. La vie est parfois une bataille où il faut avoir l’envie pour la mener mais surtout pour la remporter, ce que "Camille…" n’a plus à un moment donné. Seule la force de l’amour tant amoureux que familial ou amical parviendra à lui redonner cette envie. Ce n’est cependant pas un roman d’amour !
La préface a été réalisée par Robert Aveillan, auteur également. Il a beaucoup aimé ce roman et les propos qu’il m’en a tenus m’ont beaucoup émue.

Tu as créé et dirige La Revue 100% Auteurs, une revue collective indépendante dont la vocation est de faire découvrir des auteurs. Comment est née cette initiative ?
A force de chroniquer des livres notamment d’auteurs peu ou pas connus, j’étais triste de constater que beaucoup d’entre eux n’avaient pas la visibilité qu’ils méritaient. L’idée de la revue est venue un peu sur un coup de tête.
Lorsque j’ai fait le premier numéro, c’était une version test. Je ne pensais vraiment pas que cela plairait. Ce numéro a pourtant obtenu 300 lectures le premier mois, rien que par le bouche à oreille, ce qui m’a confortée dans l’idée que je devais aller plus loin dans ce projet. De nombreux auteurs me contactent pour pouvoir bénéficier de cette visibilité. C’est un peu un cheval de bataille.
Je suis entourée au sein de la revue par des chroniqueurs comme Clément Chatain depuis le début ou Fanny Lebez depuis peu et dont j’aime beaucoup la plume. Ils sont bénévoles, tout comme moi, volontaires et constants. De vrais soutiens. J’adore travailler avec eux, et ce qu’il ne faut pas oublier c’est que ces personnes bénévoles n’agissent que parce que c’est la passion qui les anime, tout comme moi.
Tout ce que nous faisons ou mettons en place comme les partenariats avec La Fringale Littéraire (www.lafringalelitteraire.com) ou My Major Compagny Books (www.mymajorcompanybooks.com/) est toujours dans l’intérêt des auteurs que nous présentons et permet peut-être de leur ouvrir une petite porte sur le monde que les médias traditionnels ne leur accordent pas.

Quels sont les livres qui t'ont le plus marquée ? Tes derniers coups de cœur littéraires ?
Le tout premier que j’ai lu est certainement celui qui m’a le plus marquée. Je ne devais pas avoir plus de 13 ou 14 ans à l’époque et je m’en souviens encore. Il s’agit de "Un espoir infini" d’Odile Steller. C’est l’histoire d’un enfant atteint de Leucémie. Il m’a suivi durant toutes ces années et est toujours dans ma bibliothèque.
Sinon, beaucoup de livres m’ont marquée depuis. Et aujourd’hui encore, j’en trouve parfois d’excellents, il suffit juste de les découvrir, et encore une fois, pas forcément chez les auteurs connus et reconnus. Personnellement, je m’intéresse principalement à ceux que l’on ignore trop souvent, il n’y a qu’à voir mes chroniques d’ailleurs pour le comprendre.

As-tu d'autres projets à l’heure actuelle ?
D’autres projets, oui, bien sûr. Insatiable, j’ai toujours des projets en cours et rarement un seul.
Je viens d’achever le roman suivant. Et je suis sur l’écriture de deux autres. J’ai également terminé mon second recueil de poésies, très différent du premier, et pour lequel je suis à la recherche d’un éditeur lorsque j’ai un peu de temps à y consacrer. Ce qui est rarement le cas. Souvent le temps me manque cruellement pour faire tout ce que je souhaite réaliser. Si les journées pouvaient contenir 48 heures à elles-seules, ça m’arrangerait. Comme je le dis souvent : "Mes jours manquent d’heures, pour en faire plus". Au fil du temps et de mes activités, c’est vraiment devenu ma devise.
J’ai encore plein de projets à bâtir, j’espère juste avoir le temps de les accomplir.

Retrouvez cette interview dans le BSC News Magazine de janvier 2012.

Chronique  du livre de Marie Barrillon 'Leçons de vie' à découvrir ICI.

Chronique, 'Leçons de vie', Marie Barillon


« J'ai quelques heures pour vous. Du temps dans le temps. Du mien dans le vôtre. Quelques heures pour vous faire voir autre chose. Autre chose que votre vie à vous. Que votre quotidien trop quotidien. Votre ordinaire trop ordinaire. Vos habitudes trop habituelles. »

Au moment où je commence cette chronique, je me heurte à une difficulté de taille... Au fil de chacune de mes lectures, j’ai pour habitude de noter les passages qui me touchent, dont j’ai envie de me souvenir. J’en conserve quelques-uns que j’insère dans mes chroniques pour que vous puissiez vous imprégner du ton du livre, de son ambiance. Oui mais voilà, pour ce livre en question, les extraits que j’ai relevés s’étalent sur plusieurs pages… Et aucun ne me semble moins mériter sa place ici qu’un autre ! Pour tout vous dire, je n’avance pas. Car une fois qu’on a lu les mots de Marie Barrillon, on ne peut ni les ignorer, ni en oublier aucun. Ainsi je reprends ceux du chroniqueur Clément Châtain que chacun pourra faire sien après cette lecture : « Chaque phrase raisonne encore dans ma tête tant la plume de Marie Barrillon est forte. »
Cette force, c’est celle du cœur à n’en pas douter. Un cœur que l’on sent lourd, meurtri, mais toujours prêt à s’ouvrir, à aimer, à partager malgré tout. Il m’a rarement été donné de lire une prose aussi poétique, je me suis rarement (jamais ?) sentie aussi intimement et profondément touchée par des mots que par ceux-là.
Marie Barrillon nous prend par la main pour nous emmener à ses côtés, au rythme de ses pas, sur le chemin de ses souvenirs de moments passés auprès d’êtres qui lui étaient chers, d’épreuves qui l’ont fragilisée et à la fois rendue plus forte. « Ma vie est un terrain miné où il est risqué de s’aventurer sous peine de se blesser, de s’égarer, d’être aimé trop peut-être, de me blesser. »  
Dès les premières lignes de ces Leçons de vie, nous sentons que nous sommes sur le point de partager un moment privilégié d’intimité avec l’auteur, un cœur à cœur.
Elle nous parle de ces souvenirs qui emplissent nos vies, teintent notre présent ; de l’oubli qui ne peut s’emparer d’eux. Elle en évoque certains qui lui appartiennent – comme la perte de sa grand-mère que le temps ne parvient pas à rendre moins douloureuse - et préfère en taire d’autres, soucieuse de leur préférer l’avenir.
Elle nous parle de nous, de notre urgence de vivre, de cette course permanente contre le temps qui finalement file, nous sème, nous essouffle. Et puis l’amour… seul remède à tous nos maux, et pourtant à l’origine de nos souffrances les plus vives. L’amour qui construit, l’amour qui parfois détruit tout.
« L’amour fait de nous ce qu’il veut. De moi principalement. Il me traîne sur son chemin dont la seule vision n’est qu’ombre. Il m’enivre puis se détourne. Je me cramponne à lui comme à une corde usée dans ma dérive où l’illusion est assurée. L’amour encore et toujours brouille l’horizon. Le vôtre. Le mien. Chaque vie s’en trouve perturbée. Chaque aube déchirée. Chaque coucher de soleil brisé. Chaque été balayé. »
Elle nous parle aussi de l’importance de l’écriture dans sa vie, ce « pansement qui absorbe les trop pleins », ce « désinfectant des plaies intérieures ».  Ses mots sont justes, ses métaphores efficaces, sa plume chargée de douceur et de sensibilité.
Elle se désole des malheurs du monde, de tout ce qui teinte nos vies de gris. Et pour faire face aux intempéries qui nous menacent, nous recouvrent parfois : nos rêves, ultime espace de bonheur et de liberté dont nul ne peut nous priver. Si Marie Barrillon semble porter un regard plutôt sombre sur la vie, l’espoir toujours revient, par petites touches. « J’ai dans les yeux des soleils étincelants, des pluies d’orages, des brumes opaques, des brouillons compacts, des arcs-en-ciel aussi. »

Pour tous les extraits que j’ai – finalement et péniblement – dû supprimer, ne vous en privez surtout pas et plongez-vous dans ces Leçons de vie qui vous transporteront d’un bout à l’autre.
« J'ai besoin de savoir si mes mots vous animent. Si je touche votre cœur à travers vos yeux. » Marie sois rassurée : tu as fait bien plus que ça. Merci.

Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC News Magazine de janvier 2011.

Entretien avec Marie Barrillon à découvrir ICI

23 janv. 2012

Chronique "Steve Jobs", Walter Isaacson



« Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu'ils peuvent changer le monde y parviennent. » Publicité Apple "Think Different", 1997
Figure emblématique de ce siècle, personnage pour le moins hors norme et fascinant, Steve Jobs a révolutionné la technologie. Son génie, son goût de la perfection, sa volonté, son imagination et son audace, sont venus à bout des projets les plus fous, les plus ambitieux.
Walter Isaacson est directeur de l’institut Aspen et ancien dirigeant de CNN et Time Magazine. Dans cette passionnante biographie – rédigée à la demande de Steve Jobs et sans complaisance - il retrace le parcours chaotique d’un homme qui vivait dans sa propre réalité et qui, à partir d’une petite société créée dans le garage de la maison familiale, fonda un véritable empire technologique. 
Une success story racontée à partir des dires de Steve Jobs et des témoignages de plus d’une centaine de personnes parmi lesquelles des amis, des membres de sa famille, des collègues, ou encore des concurrents.
Le portrait que brosse Walter Isaacson est celui d’un homme autoritaire, irascible ; « un manager détestable... » - dira Jef Raskin -, qui avait pour habitude de dénigrer les idées des autres avant de se les approprier. Mais ce que l’on notera surtout, c’est une passion infaillible, qui le portera tout au long de sa carrière.
Une carrière retracée depuis la création de la Blue Box en 1971 - premier produit grâce auquel Jobs fonda Apple - à la sortie de l'iPad en 2010, en passant par la rencontre entre Steve Jobs et Bill Gates, la sortie de l'Apple II - premier ordinateur personnel de grande consommation -, puis celle du macintosh, de l'iMac, de l'iPod, ou encore de l'iPhone ; mais aussi l'introduction spectaculaire d'Apple en Bourse, le succès retentissant de la publicité 1984, l'éviction de Jobs en 1985 et son rappel douze ans plus tard, le rachat de Pixar à Georges Lucas, la sortie de Toy Story - qui marqua l'avènement du film d'animation -, l'ouverture du premier Apple Store à Tysons Corner, en Virginie, ou encore la création d'un "foyer numérique", permettant de coordonner tous les appareils électroniques et de les synchroniser grâce à l'ordinateur.
Jobs ne cessera de porter un intérêt parfois excessif à l’image de ses produits, dans une quête frénétique de beauté, d’élégance et de pureté, poussant la perfection jusqu’aux plus petits détails et même jusqu’à l’emballage de ses produits. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il veillera à ce que ses appareils ne puissent pas être ouverts et « bidouillés » par les utilisateurs.
« Dans la plupart des sociétés, l'ingénierie imposait ses lois au design. Les constructeurs donnaient les spécifications techniques du produit, et les designers dessinaient des boîtes pour le mettre dedans. Pour Jobs, la démarche était inverse. Il avait, par exemple, validé le design du macintosh avant même que la machine ne soit construite, et les ingénieurs avaient dû se débrouiller pour y loger les circuits. »
Certains aspects de la vie privée du co-fondateur d'Apple sont aussi abordés, comme son style de vie basé sur la privation et la recherche de l'illumination intérieure, son refus de reconnaître la paternité de l'enfant de chrisann Brennan, Lisa, ou encore la détection et l'évolution de son cancer qu'il dissimula longtemps au public.

Terminée peu de temps avant le décès de Steve Jobs le 5 octobre 2011, cette biographie devrait être reprise et augmentée prochainement.

« Avec une férocité qui pouvait rendre les collaborations avec lui aussi destructrices que passionnantes, il a bâti l'entreprise la plus créative du monde. Et il a réussi à distiller en son cœur la sensibilité artistique, le perfectionnisme et l'imagination qui feraient sans doute de la Pomme, même d'ici plusieurs décennies, l'entreprise la plus prospère, au carrefour des arts et de la technologie. »
Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC News Magazine de janvier 2011.

14 janv. 2012

Chronique 'Surtout n'y allez pas', Antoine Filissiadis




« Cette épopée, car il s'agit bien d'une épopée ahurissante, se lit comme un thriller psychologique. Ne racontez pas la fin de cette histoire aux femmes qui aiment trop ou aux séducteurs incorrigibles. Offrez-leur le livre. Sachez cependant que ce cadeau empoisonné se retournera contre vous. Nul doute que la personne à qui vous l'aurez offert vous haïra. Car on maudit toujours ceux qui nous ouvrent les yeux. »
Corinne souffre d’un mal qui la ronge de l’intérieur et la détruit à petit feu. Un mal difficile à combattre, envahissant. Corinne souffre de trop aimer. Dépendante de l’amour des autres, elle s’éprend d’hommes instables qu’elle étouffe de son affection, et qui finissent toujours par la quitter. « Tout le monde la croit forte, volontaire. Au-delà du seuil de chez elle, du seuil de ses amours, personne ne pourrait comprendre ou imaginer sa détresse. »
Elle pensait pourtant que ce serait différent avec Adrian. Elle l’avait rencontré à son travail et était tombée follement amoureuse de lui. Elle avait accepté de le partager avec une autre femme, persuadée qu’il finirait par lui revenir. « Elle avait attendu, comme toujours. Comme avec tous les hommes. Elle est de celles qui attendent. Depuis l'enfance, elle attend. Qu'on l'aime. »
Jusqu'à ce que, le soir de leur anniversaire, alors qu'elle avait préparé une magnifique soirée en leur honneur, il la quitte pour partir avec une autre. 
C’en est trop pour Corinne.  A l’hôpital après une troisième tentative de suicide, elle croise une femme étrange qui lui remet une carte sur laquelle est indiquée l’adresse d’un docteur. Au dos, quelques mots écrits à la main, « Surtout n’y allez pas ! ». Étrange injonction que lui fait également sa meilleure amie, Geneviève, lorsque Corinne lui pose des questions au sujet de ce fameux médecin, le docteur Gérard Rikson. Il est, selon elle, le seul à pouvoir sortir Corinne de l’enfer affectif dans lequel elle s’est emprisonnée. Mais ses méthodes sont, semble-t-il, hors-normes et même plutôt extrêmes…
Fermement décidée à en finir avec sa dépendance à l'amour, Corinne décide de braver l'avertissement et d'aller à la rencontre de ce médecin mystérieux. C'est une thérapie de choc qui l'attend. La jeune femme est invitée à se plier à des règles surprenantes et très strictes. Elle s'interroge sur ce médecin et ses pratiques inquiétantes. Et si tout cela n’était qu’une incroyable escroquerie ? Qu’importe, elle n’a plus rien à perdre. 
« Surtout n’y allez pas ». Tandis que la vie de Corinne va prendre une tournure aussi inattendue que les rencontres qu’elle va faire, ces quelques mots vont peu à peu prendre tout leur sens…
C’est un thriller psychologique original et efficace que nous propose ici Antoine Filissiadis. Il nous plonge dans une atmosphère oppressante, au cœur des affres destructrices de la dépendance amoureuse. L’auteur, psychologue renommé, maîtrise parfaitement son sujet puisqu’il anime depuis plus de 25 ans des séminaires au cours desquels il côtoie nombre d’hommes et de femmes qui souffrent de trop aimer et ne parviennent pas à s’en sortir.
On partage les inquiétudes de Corinne, on s’interroge tout au long du livre sur les pratiques douteuses de ce psychologue hors-norme, on se reconnaît parfois dans certains comportements, on ouvre les yeux sur certaines réalités… 
Les amateurs d’ouvrages psychologiques noteront la présence, sous forme romancée, d’un grand nombre de préceptes de développement personnel. Un ouvrage troublant, qui mélange les genres et nous invite, l’air de rien, à une profonde remise en question.
Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC News Magazine de décembre 2011.

10 janv. 2012

Chronique 'La séparation', Dan Franck



« Il prend sa main. Paume alanguie dans la sienne. Aucun mouvement des doigts, pas la moindre pression. Une peau morte. Il serre les phalanges, se tourne vers elle, qui regarde la scène, fermée. Il retire sa main, cherche des raisons à cette impassibilité inhabituelle, n'en découvre aucune et se mure dans un silence austère, pensant : Elle viendra, elle ne boude jamais longtemps. »
Lui. Elle. Sept ans de vie commune, deux enfants, des souvenirs en pagaille. Et puis l'amour qui bascule, le silence qui s'installe, le désir qui s'échappe, la relation qui vacille, s'effrite sous leurs regards impuissants. Il l'a sentie s'éloigner, a tenté de la rattraper, de retenir sa main dans la sienne et de resserrer son étreinte. Mais elle a dégagé sa main et s'est dérobée à son contact. Il ne peut plus rien, il l'a compris mais ne l'accepte pas. Pas encore. 
Elle aime un autre homme. Mais elle dit l'aimer encore lui aussi, alors il accepte, essaye. Il tente de se convaincre qu'il n'est pas jaloux. Après tout, elle mérite d'être aimée, et puis ils possèdent ce lien unique qui les rend indissociables : leurs deux enfants. « Même si leurs feuillages se heurtent souvent, ils sont unis par les racines. », se dit-il. Mais tandis qu'il s'accroche à ces illusions, la rupture s'amorce, se déroule étape par étape. Malgré ses interrogations, sa patience, ses remises en question, ses efforts, elle lui échappe de plus en plus. 
« Elle parle, rit, sourit, va, vient et s'occupe, mais elle le fuit. Les couloirs - étroits - de l'appartement sont comme des pièges où elle évite d'être prise. »
Il comprend doucement qu’il ne peut rien contre son envie d'autre chose, contre le temps qui passe et use parfois l'amour. Rien non plus contre la passion qui la dévore, et dont il n’est pas l’objet.
C'est une histoire malheureusement banale que nous raconte Dan Franck : celle d'un couple échoué sur les rives d'un amour qui a pris le large ; celle d’un homme et d’une femme qui se séparent, d’une famille qui se désunit, avec tout ce que cela implique d’interrogations, de remises en question, de combats, de colères, de désillusions...
Pour affronter la souffrance dans laquelle le plonge cette épreuve et son impuissance à retenir celle qu’il aime, l’homme encore amoureux se réfugie dans l'écriture. Et c’est en réalité là que commence ce livre, puisque c’est sa propre histoire que nous livre ici l’auteur, ses tentatives vaines pour retenir l’amour jusqu’à l’inévitable constat qu’il devra se résoudre à faire sa vie sans elle. C’est alors l’heure des nuits blanches et des idées noires. Qu’a-t-il fait qu’il n’aurait pas dû ? Qu’aurait-il pu faire mieux ? Avec sa sensibilité et sa pudeur d’homme, Dan Frank nous plonge au cœur d’une séparation et des tourments qui l’accompagnent.
Un roman récompensé du Prix Renaudot en 1991 et adapté au cinéma par Christian Vincent en 1994.

Mélina Hoffmann

9 janv. 2012

Pour vous souhaiter une belle année

2011, c’est ici que l’on se quitte.
Si ta mission était de faire pire que 2010, on peut dire que tu y a mis tout ton cœur ! Aussi ne m'en veux pas si je ne te retiens pas..
Tu as semé la pagaille un peu partout autour de moi, la mort aussi ; tu as écorché  des cœurs, brisé des rêves, tu as fait couler tellement de larmes sur mes joues que j'ai failli m'y noyer. Je t'ai trouvé sans pitié 2011.
Heureusement, 2010 m'avait bien préparée, j'ai surmonté toutes tes tempêtes armée de mes espoirs. Parce qu'il n'y a parfois plus que ça pour nous maintenir en vie.

Pourtant, c’est avec le sourire et la tête haute que je te regarde t’effacer, t'évaporer sous le douzième coup de minuit qui te condamne irrémédiablement.
Car c'est avec toi, 2011, que j'ai trouvé le bonheur. Avec toi que je l'ai perdu aussi.. Je m'y suis accrochée de toutes mes forces pourtant, mais les forces ont fini par me manquer et je me suis retrouvée à terre, piétinée par le bonheur.

Mais n'est-ce pas une bonne nouvelle au fond ? Si l'on se sent triste un instant, n'est-ce pas le signe que nous avons un temps connu la joie ? N'oublions pas le meilleur, sous prétexte qu'il est parfois suivi du pire..
Nul doute que je n’ai jamais autant ri et espéré qu’en 2011. Que de merveilleux souvenirs... Des instants à jamais gravés dans ma mémoire, des moments qui ont – le temps d’un rêve – transformé mon existence en un jeu, une fête, un paradis. Jetez un œil par-dessus votre épaule, vous voyez de quoi je parle, n'est-ce pas ? Ces moments, qui ont sans doute aussi parsemé vos vies, ce sont eux qu'il faut garder au creux du cœur, leur souvenir vous aidera à tenir debout lorsque le ciel sera gris et que le courage vous manquera. Parce qu'il manque parfois..

2011, malgré ta dureté, je dois te rendre hommage. Pour ce bonheur touché du doigt, oui, mais aussi et surtout pour m'avoir permis de me trouver. Me retrouver plutôt. Où ? Dans le regard d’un autre. Une âme sœur qui m’a rendu mon sourire, mes rêves, les étincelles dans mes yeux aussi.. puis a voulu me les reprendre, parce qu'il est parfois plus simple de renoncer que d'oser. Mais donner c’est donner, non ? Alors, les yeux humides et l'âme en peine, j'ai laissé s'envoler cet ange qui n'a pas su veiller sur moi. Mais je garde mon sourire, mes rêves, les étincelles dans mes yeux, son souvenir, et ce goût de bonheur au fond du cœur.. comme un cadeau empoisonné..

Ne pas regretter surtout. Car peu importe l'endroit où l'on arrive, malgré les peines, l'amertume et les déceptions qui nous guettent, le voyage en vaut toujours la peine si c'est le cœur qui nous guide. C'est dans le voyage que se trouve la beauté. Mon cœur est couvert de cicatrices, mais il bat toujours et toujours aussi fort. Le votre aussi c'est certain. Arrêtez-vous quelques instants et écoutez-le, il a tant de choses à vous dire..

2011, encore une chose avant de te quitter. Je te dois de très belles rencontres. De celles qui réchauffent le cœur et redonnent foi en l'être humain. Inattendues, inespérées, improbables. Ces "rendez-vous", j'en suis certaine, ne doivent rien au hasard. J'ai aussi découvert qu’une belle et solide amitié pouvait naître dix années après une rencontre.. La vie n'est-elle pas magique ?
Je me suis rapprochée des êtres qui me sont le plus cher. Ma famille, mes Amis. Avec un grand A oui, comme un toit au-dessus de ma tête pour me protéger des intempéries. Leur présence, leur écoute, leur amour et leur soutien m’ont probablement sauvé la vie. En ont-ils seulement conscience ? Je ne les remercierai jamais assez, je les porte en moi, à chaque instant. Ils sont ma force. Je les Aime. Avec un grand A aussi.

Ne remettez jamais l'amour ni le bonheur au lendemain car nous ne sommes jamais sûrs que demain viendra. Le bonheur, l’amour, la joie, le partage : c’est maintenant. Ou peut-être jamais. Remettre le bonheur au lendemain, c’est y renoncer, c'est laisser la mort l'emporter. Ne renoncez pas. Surtout pas. Aimez, vivez, ouvrez votre cœur, envolez-vous ! Faites le maintenant, tant qu’il est encore temps ! Ne soyez pas l'obstacle à votre propre bonheur. Peignez votre monde de la couleur dont vous voudriez qu’il soit. Abusez des teintes les plus colorées, les plus chaudes, mais n'ayez pas peur des nuances un peu plus froides et sombres, elles donnent à nos vies un peu plus de saveur.
Mettez-y aussi la joie, la beauté, la douceur, la poésie qu’il y manque.

Ne vous laissez pas en arriver aux "Si j'avais su", car nous savons ! Nous savons que la vie ne dure qu'un instant ! Nous savons que chaque aurevoir peut être un adieu ! que nos peurs sont souvent démesurées par rapport à la difficulté réelle des choses ! qu'il n'y a qu'en essayant que l'on peut réussir ! que seuls les choix du cœur nous épargnent les regrets... Alors saisissons chaque occasion de sourire, de rire, chaque opportunité d'aimer.

2011 je te laisse, et je te dis merci. Tu m’as toi aussi prouvé que j’étais vivante, comme 2010 l’avait déjà si bien fait avant toi.

2012 je te souhaite la bienvenue, et sache avant toute chose, qu'ici et maintenant, c'est moi qui commande !

Que cette année apporte à chacun de vous et à ceux qui vous sont chers, de la douceur, de la sérénité, et des rêves à la pelle. Qu'elle soit enrobée de joie, d'amour, et dessine sur vos lèvres des sourires à l'infini..

"Le plus lourd fardeau, c'est d'exister sans vivre." Victor Hugo

Mélina