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Paris, France
Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

31 mars 2012

Chronique 'A propos du bonheur', Benoît Dubuisson


 
« (…) l’amour efface les peines. Il est plus fort que la tristesse, plus intense que la dérive de l’âme, il est une véritable vocation que se vouent deux êtres entre eux. (…) L’amour est grand, immense, intouchable puisque rien n’est plus beau que deux êtres qui s’aiment car ils nagent dans la joie, unis l’un à l’autre dans des rêves de bonheur. »
Dans ce court essai, Benoît Dubuisson se livre à des réflexions sur l'amour, le bonheur, la quête d’épanouissement personnel, notre perception de la vie, et nous rappelle ainsi quelques principes essentiels pour vivre mieux, avec soi-même déjà, avec les autres ensuite. Il nous guide à travers les multiples chemins possibles vers le bonheur de vivre, de l’envoûtement suscité par la rencontre amoureuse à l’ivresse de la passion qui soulève l’esprit, en passant par la liberté de penser et de rêver, le pouvoir de notre imagination, ou encore le « je t’aime » d’un père à son fils, la capacité à rire de soi et à créer du bonheur pour trouver la sérénité intérieure favorable à ces sentiments fugaces et merveilleux de bonheur et de plénitude auxquels nous aspirons tous.
Quelques réflexions censées qui nous apportent un peu d’espoir, apaisent notre esprit agité  et nous redonnent envie de croire au bonheur lorsqu’on l’a perdu de vue. Parce que le bonheur ne fait qu’aller et venir, telle la mer qui s’avance et se retire au rythme des marées. « La vie n’est faite que de rebondissements, alors sachez rebondir ! »
Une lecture qui fait du bien, qui se lit et se relit, comme on appliquerait une pommade sur une blessure pour l’aider à cicatriser.

Mélina Hoffmann
 Chronique publiée dans le BSC News Magazine de Mars 2012.

Interview Benoît Dubuisson


Bonjour Benoît, avant toute chose pourriez-vous nous dire quelques mots sur vous et votre parcours ?
Bonjour, merci de m'avoir invité, voici en quelques mots prétentieux le parcours qui a été le mien, tant les formations artistiques diverses et variés paraissent quelque peu égocentrique. C'est alors dans une nonchalance imbue d'elle-même que je vous dévoilerai les ficelles de ma personnalité !  Tout d'abord, j'ai étudié au collège lycée St jean de Passy en décrochant une mention bien au baccalauréat général. Ensuite, je suis rentré très vite dans les classes préparatoires aux grandes écoles, mais j'ai indéniablement compris que les classes obscures où chacun travaillait pour son avenir me faisait fuir à grands pas. Rebelle ? Oui, je l'ai été d'une manière presque insolente ! Mon niveau était bon mais j'ai pris le parti de ne pas passer les concours. Deux ans plus tard, et pour me racheter devant mes parents à qui je faisais honte, j'ai décroché une maîtrise de Mathématiques à Paris V. J'ai donc pu enseigner dans diverses écoles. De plus, étant cinéphile depuis longue date, j'ai étudié la comédie à l’École de Théâtre de Paris et eu plusieurs rôle dans 4 courts métrages mais je n'ai pas insister sur une éventuelle carrière puisque je ne trouvais pas d'agents sérieux et surtout que je n'avais vraiment cure de toute reconnaissance. Enfin et pour conclure, j'ai fait cinq ans de conservatoire en chant lyrique ce qui m'a permis de chanter dans des récitals ou dans productions d'opéras comme Don Pasquale de Donizzetti, par exemple, où j'avais le premier rôle.


Vous avez écrit plusieurs essais et recueils de nouvelles. Pourquoi le choix de cette forme courte ? N’êtes-vous pas tenté par le roman ?

En effet mes ouvrages sont des ouvrages de short stories ou tout simplement des essais. Votre question est donc bel et bien d'actualité puisque j'envisage d'écrire une autobiographie romancée, estimant avoir matière à écrire un livre de 400 pages tant l'émotionnel pendant quinze grandes années de ma vie fut d'une intensité démoniaque que ce soit dans les plaisirs, les sorties, les drogues et le suicide de ma sœur que j'ai retrouvé morte sur le macadam parisien. Depuis, elle hante toute mes nuits !
Quant à mes cinq ouvrages, ils sont tous empreints d'un vécu personnel s'évadant dans l'imaginaire.
Travaillant vite et étant de nature fainéante, j'ai opté pour des nouvelles et des essais courts.



Quels sont vos livres fétiches ? Les auteurs contemporains qui vous inspirent ?
Lorsque j'ai lu l'étranger de Camus à 15 ans je me suis véritablement reconnu dans le personnage de  Meursault : révolté et condamné à mort pour n'avoir pas pleuré pendant l'enterrement de sa mère.
Dans ma révolte contre la médiocrité qui faisait partie intégrante de mon caractère d'adolescent, je me suis découvert un nouveau Meursault taciturne.
En outre, j'aime beaucoup la période du 19ème, de Balzac à Zola en passant par Maupassant et Stendhal. Dans leurs livres, ces romanciers possédaient toute l'étendue de leur propre style léché et brillant. En effet, lire un écrivain du 19ème restera toujours pour moi source de grands plaisirs  délicieux tant sa prose sera ineffablement géniale à tout point de vue !
Dans les auteurs contemporains, j'aime beaucoup Camus, Céline, Mauriac, Proust, Hemingway et Scott Fitzgerald. De nos jours, deux paraissent au dessus de la mêlée: Beigbeder et d'Ormessson.


Dans votre premier ouvrage ‘A propos du bonheur’, vous dites : « (…) l’homme né seul et meurt seul. Il est face à lui-même tout au long de sa vie et s’il a le courage de se suffire à lui-même, il pourra prétendre à un bonheur presque indestructible. »  Le bonheur serait donc davantage dans l’indépendance plutôt que dans le partage et l’union ? Et l’amour dans tout ça ? Détruirait-il le bonheur autant qu’il le crée selon vous ?
Lorsque j'ai pondu « A propos du bonheur » à 25 ans, je l'ai écrit en deux semaines voire une.Tout simplement parce que j'étais sous l'emprise fiévreuse de l'inspiration et des conflits que je voyais tous les jours notamment celui qui existait entre mon père et ma sœur. C'est à partir de là que tout a commencé avec un bout de crayon et une feuille. Mon but s'avérait de montrer que les discordes n'avais pas lieu d'être puisque ce n'était que des micro-problèmes auxquelles j'assistais. En effet et sous l'emprise de l'inspiration, j'ai décrété que »l'homme était seul tout  au long de sa vie » puisque je pensais à juste titre que toutes nos pensées étaient intimement personnelles, donnant à chaque individu sa liberté de penser et par la même sa solitude puisque jamais vous ne pourrez stopper toute les idées cérébrales et même parasites.C'est pour cela que l'inconscient, là ou agit Dieu, nous  donne des joies et des peines intimement personnelles. Là est la grande solitude de l'être, à mon goût. Mais si vous avez la chance de partager vos joies et vos peines par le biais de l'amour ou du partage, vous pourrez inévitablement vous épanouir et tisser un lien sacré entre vos proches ou vos amis   puisque l'amour, la séduction, la vie entre amis ou la vie en communauté permet d'extérioriser ses moments où l'on est véritablement heureux  . L'union et l'amour, comme vous le disiez, sont donc indispensables au bonheur.


Quels sont vos projets à l’heure actuelle ?
J'aimerais finir mon autobiographie à New York avec mon frère. Il m'aidera, c'est chose certaine !


Retrouvez cette interview dans le BSC News Magazine de Mars 2012. 

23 mars 2012

Chronique 'Le silence de la peur'


Après trop d'années passées à subir en silence la violence de son mari policier, Marie Grace Winters vit désormais sous une fausse identité à Chicago avec son fils Tom. Au fil des années, elle tente de se reconstruire une vie et d'oublier ce passé douloureux dont son corps porte encore les marques. Mais, toujours hantée par la peur d'être un jour retrouvée par son bourreau, la jeune femme s'est toujours fermée à toute relation amoureuse qu'elle aurait été forcée de construire sur le mensonge.
Pourtant, lorsqu'un nouveau collègue, Max Hunter, commence à lui faire du charme, elle se laisse lentement apprivoiser par cet homme délicat qui semble deviner la blessure profonde enfouie en elle. Et si le temps était enfin venu de s'ouvrir à l'avenir et d'offrir sa confiance à un homme ? Sept ans après sa fuite, il lui semblerait avoir enfin trouvé en Max celui qui pourrait lui faire oublier son passé... Mais ce que Marie Grace ne sait pas, pas encore du moins, c'est que pendant ce temps, pas à pas, son ex-mari - plus redoutable que jamais - se rapproche dangereusement...
Nous suivons ainsi, en parallèle, l'histoire d'amour hésitante de Marie Grace, la traque sanglante de son ex-mari, et enfin l'enquête menée par la police et le FBI pour retrouver ce dernier. Autant dire qu'il est difficile de s'ennuyer !
C'est une histoire habilement construite, à mi-chemin entre thriller et romance, que nous propose ici Karen Rose. Une intrigue classique mais néanmoins prenante et convaincante, menée par des personnages attachants. Celle d'une femme courageuse et combative qui tente d'échapper à un passé qui la rattrape silencieusement et menace de faire voler en éclats la vie paisible qu'elle est parvenue à reconstruire aux côtés de son fils.
Tout comme l'héroïne de ce récit, on se surprendrait presque, à mesure que l'on progresse dans le récit, à lancer régulièrement un regard par dessus notre épaule pour s'assurer que l'ex-mari violent de Marie Grace ne nous suit pas ! La tension monte ainsi au fil des pages et nous tient en haleine d'un bout à l'autre, jusqu'à un dénouement moins prévisible qu'on l'aurait imaginé !
Un thriller qui tient ses promesses et révèle une auteure qui maîtrise parfaitement le genre !

Mélina Hoffmann
Chronique publiée dans le BSC News Magazine de mars 2012.

14 mars 2012

Chronique, '7 clés pour vaincre déprime et dépression et profiter de la vie'



« (...) depuis l'apparition des molécules de type Prozac, au début des années quatre-vingt dix, le marché des antidépresseurs est passé de 350 millions à 14 milliards d'euros aujourd'hui et près de 6 millions de Français en consomment tous les jours, un record européen. (...) Mais si les antidépresseurs sont si efficaces, comment expliquer que le nombre de malades continue inexorablement d'augmenter ? Selon l'étude anglaise du professeur Kirsh, publiée en 2002, leur efficacité n'est pas prouvée mais, en plus, ils seraient addictifs et même dangereux, accroissant les risques de passages à l'acte violents.»
Chacun de nous est confronté, à un moment ou un autre de sa vie, à des évènements douloureux, bouleversants, et au florilège d'émotions pénibles qui les accompagnent. Qu'il s'agisse d'un deuil, d'une rupture, d'un licenciement ou de tout autre traumatisme, ces étapes douloureuses de la vie sont souvent à l'origine de périodes de déprime. Si ces dernières peuvent être ponctuelles et disparaître à mesure que l'individu reprend le contrôle de ses émotions, il arrive que la déprime s'éternise. Et c'est dans un tourbillon d'émotions négatives face auxquelles nous nous sentons désarmés que s'installe alors - de façon parfois sournoise et dissimulée - la dépression.
« Nous vivons actuellement dans une société trop souvent productrice de dépression, parce que matérialiste et sans âme. »
Face à la dépression - qui touche de plus en plus d'individus -, la réponse des médecins est souvent unanime, et c'est ainsi que les Français décrochent le titre de champions du monde de consommation de psychotropes, anxiolytiques et autres antidépresseurs... Un record qui n'a pas de quoi rendre fier, surtout lorsqu'on sait que ces médicaments ne font que masquer les symptômes, sans venir à bout du mal-être qui ressurgit donc très fréquemment après l'arrêt du traitement.
Ce qui explique d'ailleurs que la France accède également au podium des pays du monde à plus forte mortalité par suicide, loin devant les États-Unis notamment ! De biens tristes médailles en somme...
Dans cet ouvrage au titre plein de promesses, Claude-Marc Aubry, psychologue et psychothérapeute, nous propose sa propre méthode en sept points, à la portée de tous, pour s'attaquer au mal à la racine et retrouver la joie de vivre en évitant le recours aux molécules chimiques. Au travers de nombreuses réflexions, citations et pensées de philosophes, il nous invite notamment à essayer de mieux comprendre le fonctionnement de nos sentiments et émotions pour apprendre à mieux les gérer, à apprivoiser le sentiment de solitude, à retrouver une meilleure estime de soi, à identifier et veiller à satisfaire nos besoins fondamentaux...
Un ouvrage très enrichissant qui nous amène à considérer la dépression sous un autre angle, et à recourir à des moyens entièrement naturels de développement personnel pour ramener la sérénité et l'harmonie dans notre vie.
« Changez vos pensées et vous changerez vos sentiments ; changez vos sentiments et vous changerez votre comportement ; changez votre comportement et vous changerez votre vie. » Ernest Holmes
Mélina Hoffmann
Chronique publiée dans le BSC News Magazine de février 2012.

7 mars 2012

Chronique 'L'amour en miettes'



"Je te quitte", "c'est fini", "on ne peut pas continuer ensemble"... Peu importent les mots choisis et la vitesse à laquelle ils sont prononcés ; peu importe qu'ils s'accompagnent de larmes ou de tremblements dans la voix, le résultat est toujours le même lorsque celle ou celui qu'on aime décide de rompre un lien auquel nous tenions plus que tout.
C'est une lente descente aux enfers qui commence, une agonie à laquelle on est persuadé de ne pas survivre, parce que notre raison de vivre c'était justement lui/elle, parce que nous sommes brutalement privés d'oxygène, amputés de nos repères et de nos rêves, plongés dans un monde inconnu où l'autre n'est pas ; plus rien à l'horizon, du chagrin à perte de vue. Chaque jour à venir s'annonce comme une épreuve douloureuse, il n'est plus question de vivre mais de survivre. Nous nous retrouvons figés, incapables de faire un pas dans un monde qui, lui, continue à avancer, sans nous, un peu comme l'autre d'ailleurs. « Les plus beaux rêves accouchent parfois des plus minables réalités. »
On s'en remet pourtant. On le sait, au fond, on aime même à le rappeler à nos ami(e)s qui vivent une déception amoureuse : le cœur cicatrise toujours, même s'il lui faut parfois beaucoup de temps, même si la cicatrice ne disparaît jamais complètement. Le cœur aime tant qu'il bat, plus ou moins vite, plus ou moins fort, plus ou moins à l'unisson d'un autre. Mais quand le mal d'amour nous frappe nous, on oublie tout ce que pourtant nous savons ! Nos propres paroles n'ont plus d'écho. La colère, l'incompréhension, le sentiment d'injustice, le désespoir, la jalousie... tout y passe. Plus jamais, c'est certain ! Ni lui/elle, ni un(e) autre ! L'amour on n'en veut plus ! Et plus on a aimé, plus la douleur est coriace bien évidemment, en cela l'amour est cruel. « On assiste à la vie sans plus la comprendre. L'amour fait perdre l'alphabet de la vie, elle semble soudain indéchiffrable, au pied de la lettre insensée ».
Dans ce très lucide abécédaire de la déception amoureuse, Catherine Siguret nous rappelle qu'il y a bien un "après" la rupture, que la douleur - aussi intense soit-elle - s'estompe au fil du temps, jusqu'à devenir acceptable, supportable, jusqu'à laisser la place à un amour tout neuf, riche de nouvelles promesses. « (...)l'amour qui a pris pour nous un temps ce visage-là, ces traces-là, en trouvera d'autres demain. »
Elle nous invite à goûter cette rupture comme une "chance" de s'ouvrir à nouveau à tous les plaisirs qui s'offrent à nous, de redécouvrir la vie sous un nouvel angle et d'en finir avec notre quête surréaliste de bonheur. « (...) le bonheur ne se détient pas, il s'éprouve passagèrement, il est humain. Nous dire le contraire, c'est non seulement nous tromper, mais nous rendre fragile, incapable d'affronter le chagrin. Si l'on veut guérir, il faut s'extraire de là, au plus vite. »
Ce chagrin - d'un bonheur vécu ou espéré - qui nous amène parfois à faire marche arrière et à replonger dans les bras de cet autre qui ne nous aime plus ; ce chagrin, encore, qui nous pousse à espérer encore l’inespérable ; ce chagrin, toujours, qui nous laisse égarés entre la gentillesse et la dureté, les mots d'amour qui persistent et les paroles de colère, les jours où tout semble aller mieux et ceux où l'on perd à nouveau pied. On lui souhaite le meilleur - parce qu'on l'aime voilà tout ! -, puis le pire - forcément après le mal qu'il nous a fait !...
Peu à peu, par de violents coups de pinceau, nous transformons le portrait que nous faisions de l’autre en une caricature peu reluisante, sans même nous rendre compte que cette haine que l'on exprime n'est encore rien d'autre que de l'amour. On pleure encore, parfois, mais moins l'autre que l'amour lui-même.
Jusqu'au jour où : l'envie de vivre à nouveau, la fameuse lueur au bout du tunnel, la page qui se tourne enfin…
'L'amour en miettes' est une sorte de GPS pour cœurs meurtris. On le lit comme on appliquerait de la pommade sur une brûlure. Si vous traversez une déception amoureuse, adoptez le comme livre de chevet, et plongez-y vous régulièrement. A sa lecture, vous vous sentirez moins seul dans la tempête, vous éprouverez une étrange sensation de réconfort à voir vos propres sentiments disséqués et inscrits noir sur blanc. D'autant qu'en abordant la chose sur un ton léger et un peu sarcastique, Catherine Siguret nous aide à prendre du recul, à relativiser, à ne pas céder à la tentation de nous abandonner à notre désespoir et surtout à nous souvenir que : « L'éternel, l'immobile, la non-dégradation possible sont les exactes qualités de ce qui n'est plus de l'ordre du vivant. La vie, par définition, coule et, en coulant, elle opère, elle abîme les êtres, les sentiments, leurs enchevêtrements et mariages. »
Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC News Magazine de février 2012.

5 mars 2012

Chronique 'Les petits secrets d'Emma'


Des petits secrets, qui n’en n’a pas ? Des simples dissimulations aux habitudes dont ne nous sommes pas fiers, en passant par les petits mensonges que nous préférons parfois à des vérités déplaisantes : chacun a son lot de cachotteries ! Parce qu’au fond, personne n’a besoin de savoir que nous avons échoué trois fois avant d’avoir notre permis ! Et puis, nous n’allons pas dire à notre meilleure amie qu’elle a une mine affreuse ce matin alors qu’elle vient de dépenser une petite fortune dans une crème de jour censée effacer miraculeusement toute trace de fatigue ! 
Imaginez alors qu’une personne ait soudainement connaissance de tous vos secrets, même les plus inavouables ! A cette simple idée votre respiration – comme la mienne ! - s’accélère j’en suis sûre !
Et bien c’est ce qui arrive à Emma, londonienne de 25 ans, assistante marketing dans une entreprise fabriquant une célèbre marque de soda. La vie de la jeune femme est plutôt bancale. Ses parents semblent lui préférer sa cousine Kettie, dont la vie n’est qu’une succession de réussites, contrairement à Emma qui désespère avoir une promotion dans son travail et se retrouve fiancée à un bel homme que toutes ses amies lui envient… mais dont elle n’est pas amoureuse. L’éternelle histoire du vilain petit canard et du cygne en quelque sorte ! On imagine donc tout de suite le happy end, mais ce n’est finalement pas très dérangeant.
Une vie familiale, professionnelle et amoureuse peu satisfaisante, donc, pour Emma, mais la situation pourrait être largement pire… et elle va rapidement s’en rendre compte ! Tandis qu’elle se trouve à bord d’un avion en première classe, des turbulences viennent perturber le vol. Persuadée que sa dernière heure a sonné (c’est bien un truc de fille ça l’exagération !), Emma panique et dévoile alors, en quelques minutes, tous ses secrets les plus intimes au charmant inconnu assis juste à côté d’elle ! Ainsi, Emma ne fait pas du 36 comme elle le fait croire mais du 40 ; elle ne supporte pas les strings ; son petit-ami Connor est loin d’être un bon coup au lit ; elle verse du jus d’orange dans la plante de sa collègue, Artemis, lorsqu’elle ne la supporte pas ; le poisson rouge que ses parents lui avaient demandé de garder pendant leurs vacances n’est plus le même ; elle a légèrement embelli son CV… Et ce n’est là qu’un petit échantillon !
Lorsque l’avion atterrit, Emma se dit qu’elle n’aurait peut-être pas dû se livrer ainsi… C’est vrai, il faut être prudent avec ses petits secrets… Oh et puis qu’importe ! Cet inconnu ne connaît même pas son nom de toute façon ! La jeune femme était loin d’imaginer que leurs routes aller se recroiser, d’une façon complètement inattendue !
C’est une lecture légère et rafraichissante que nous offre, comme à son habitude, Sophie Kinsella. Bien sûr l’histoire est improbable et souvent un peu tirée par les cheveux, mais on passe vraiment un bon moment à suivre Emma dans ses nombreuses péripéties, et certaines scènes sont franchement hilarantes !
Je ne cèderai pas aux clichés en disant que c’est un livre de filles (loin de moi l’envie d’humilier mes amis de la gente masculine à qui j’ai fait lire – et qui ont aimé – ce livre !) mais forcément, nous les filles, nous retrouvons davantage dans le personnage d’Emma !
Et s’il ne s’agit pas de grande littérature, c’est néanmoins le livre parfait pour passer un agréable moment de détente. Une histoire rocambolesque, des situations coquasses, des personnages attachants et beaucoup d’amour : la recette fonctionne ! Et même si l’histoire s’essouffle un peu dans la seconde moitié du livre, il n’en reste pas moins qu’on a du mal à le lâcher avant de l’avoir terminé ! 
Et on y réfléchira peut-être à deux fois dorénavant, avant de confier nos petits secrets !
Mélina Hoffmann
Chronique publiée dans le BSC News Magazine de février 2012.