De moi, vous dire..

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Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

23 avr. 2012

Chronique 'J'arrête de râler', Christine Lewicki



« A force de relever problèmes, oublis, défaillances, imperfections et autres défauts, à leur donner l'importance qu'ils n'ont pas, on leur offre l'occasion d'envahir nos existences. Et c'est la vie elle-même qui s'embrume alors du parfum de la déception et revêt la teinte morose de l'insatisfaction. Finalement, on ne devrait pousser qu'un seul râle dans la vie : le dernier. » Laurent Gounelle
Le train (encore !) en retard, le mauvais temps, le réveil qui sonne toujours trop tôt, le collègue grincheux, le coup de téléphone manqué, la queue à la caisse du supermarché, le voisin trop bruyant, l’ascenseur en panne, le week-end déjà fini, le téléphone qui ne capte pas, les embouteillages, les prix qui n’en finissent pas d’augmenter… Le nombre de raisons de râler est infini ! On peste contre tout et rien, on ronchonne pour un oui ou pour un non, on critique à tout va – pour se valoriser ou se soulager de ses propres imperfections, pour évacuer ses frustrations… En moyenne, il semblerait que nous râlions entre 20 et 70 fois par jour ! Et c’est ainsi que, sans même nous en rendre compte, nous polluons nos vies et celles de notre entourage, semant nous-mêmes les obstacles à notre propre bien-être. « Quand vous râlez, vous plantez des graines de frustration, de négativité, de jugement, de victimisation... Vous ne pouvez donc pas vous attendre à récolter dans votre vie de la sérénité, du bonheur, du respect, des réussites. »
Alors, si nous arrêtions ? Si nous essayions de ne plus râler pendant 30 jours ?! Facile vous dites ? Essayez ne serait-ce que quelques heures pour commencer, et vous mesurerez rapidement la difficulté de la tâche !
C’est en tout cas le défi que s’est lancée – et qu’a réussi ! - Christine Lewicki ! Dans cet ouvrage formidablement riche en citations et réflexions censées et positives sur le bonheur et le bien-être, elle nous présente une méthode en quatre phases pour arrêter de râler en 21 jours !
Elle nous invite à changer le regard que nous portons sur le monde qui nous entoure, à relever les choses positives, toutes celles qui se passent bien, au lieu de gaspiller notre énergie à nous plaindre de ce qui ne va pas. Au fil de la lecture et des exercices que nous propose l'auteur, nous prenons conscience de toutes ces râleries intempestives qui impactent nos actions et notre qualité de vie.
En effet, râler est bien souvent un prétexte pour ne pas agir, parce qu’il est plus facile de se poser en victime passive et de se plaindre plutôt que de prendre sa vie en main et se donner les moyens de changer ce qui ne nous convient pas, de devenir la personne que nous voulons être.
« A tout moment on a le choix de vivre sa vie comme on le souhaite, quoi qu'il arrive. Douleurs, échecs, galères, difficultés... On peut choisir de se considérer comme une victime impuissante ou être acteur de son bonheur. On peut choisir d'être accablé, ou de se prendre en main et savourer, célébrer ce que la vie nous donne. »
Un livre à mettre entre toutes les mains, qui apporte une réelle prise de conscience et peut véritablement changer la vie !! Petit à petit une sonnette d'alarme semble retentir dans notre tête à chaque râlerie dont nous sommes l'auteur ou le témoin, et on se met à râler de moins en moins ! Autre effet secondaire auquel vous échapperez difficilement : une fois lu, vous vous mettrez à offrir frénétiquement ce livre à tous vos proches et amis ! Et nul doute qu'ils vous en remercieront !
Mélina Hoffmann

 Chronique publiée dans le BSC News Magazine d'Avril 2012.

12 avr. 2012

Chronique 'Deux fois par semaine', Christine Orban




« - Asseyez-vous, dit-il.
Tout tourne autour de moi.
J'ai vingt ans.
Cent ans, parfois.
Une vie commencée par la fin.
Je suis jeune, mais qu'est-ce que la jeunesse quand on a perdu l'insouciance ? »

Mariée depuis peu, une jeune femme de 20 ans se trouve confrontée à la maladie de celui qu’elle aime et qu’elle est sur le point de perdre. Étouffée par une souffrance qu’elle ne sait pas dire, démunie face au drame qui se profile et la prive de toute capacité à ressentir la moindre émotion, elle décide, sur les conseils de son médecin, d’entamer une psychanalyse.  
C’est ainsi que, semaine après semaine, de lundis en jeudis, nous la suivons dans ce cabinet où se tisse peu à peu une relation ténue, presque muette mais néanmoins primordiale, entre elle et son psy. Une psychanalyse dont elle n’espère pourtant rien. « Si je vous parle et que vous parveniez à me guérir, ce sera pour vivre quoi ? »
Car que peut-on attendre de la vie lorsqu’elle nous a dépossédés de nos rêves et de ce qui nous est le plus cher alors même que nous y faisions nos premiers pas ? Qu’a-t-on à espérer d’une vie qui, au lieu de se laisser vivre, nous confronte à la mort de la manière la plus inadmissible qui soit ? A quoi bon ?
Des questions qui hanteront silencieusement chacun de ces entretiens au cours desquels elle tentera, avec pudeur et simplicité, de mettre des mots sur cette « anesthésie du cœur », ce mal-être insoutenable qui la ronge de l’intérieur et la pousse à trouver refuge sur ce divan, deux fois par semaine, face à un psy impénétrable qui n’a à lui offrir que des acquiescements, des raclements de gorge et quelques « hum » de temps à autre. Ersatz de communication auxquels elle s’accroche comme à une bouée de sauvetage, qu’elle tente d’interpréter, tout comme ses silences. Des silences qui la renvoient finalement à elle-même, là où se trouvent les réponses à ses interrogations, les ressources qui lui manquent.
« J'ai loué un espace de temps ; trois quart d'heures, deux fois par semaine. L'espace m'est réservé : reste trente minutes. Une demi-heure peut contenir l'histoire, les douleurs et les secrets d'une existence. Il suffirait de quelques mots, quelques minutes, pour s'alléger d'un fardeau. (...) Pour combattre, nous n'avons pas d'autres outils que les mots. Il n'y a ici ni affection ni compassion. Pas de bras dans lesquels se réfugier, aucune épaule sur laquelle poser sa tête. »
Et c’est par ce lien fragile et dénué de tout sentiment affectif qui se crée qu’elle s’extrait doucement, presque imperceptiblement, de la prison de solitude dans laquelle elle s’était enfermée, reprenant lentement contact avec elle-même et réapprenant la relation à l’autre, si essentielle.
Dans ce roman autobiographique, Christine Orban nous décrit avec précision et simplicité ce qu’est le début d’une analyse, la façon dont se construit et s’articule la relation entre le psy et son patient, l’observation mutuelle à laquelle ils se livrent au cours des séances, la difficile confrontation avec soi-même et le pouvoir des mots face à l’insoutenable.
Un livre tout en pudeur dans lequel les émotions se devinent plus qu’elles ne sont exprimées, nous frôlant sans jamais nous pénétrer. Un ouvrage sensible et intimiste.
Mélina Hoffmann

 Chronique publiée dans le BSC News Magazine de Mars 2012.