De moi, vous dire..

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Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

29 déc. 2012

Etre ou paraître, telle est la question

La vie est un bal masqué. 

Nos conditionnements, notre éducation, nos croyances, les normes sociales, nous coupent de notre être profond, étouffent notre intuition, et nous asservissent. Peu de gens se connaissent vraiment et/ou osent se montrer sans masque. 

Peu de gens sont donc en accord avec eux-mêmes. Or, ne pas être en accord avec soi c'est se condamner à subir une vie avec laquelle on ne fera que se débattre, prisonnier de costumes, de rôles qui finiront par nous définir. 

Nous sommes nos propres tortionnaires, et le seul moyen que nous avons trouvé pour tromper notre sentiment d'échec c'est de juger l'autre, de façon souvent impitoyable, et d'exiger de lui une authenticité dont nous sommes incapables. 

Alors oui, parfois, je me dis qu'une fin non pas du monde mais d'UN monde, celui-là, nous aurait fait le plus grand bien... 

Mélina, Décembre 2012

26 déc. 2012

'L'amour dans la vie des gens', Sophie Fontanel



« Admettre que, certaines personnes, l'amour qu'on leur porte les émeut. Mais que c'est peut-être leur maximum. »

Ce livre n’est pas un roman. Il ne raconte aucune histoire. Où plutôt, il les raconte un peu toutes. Sophie Fontanel nous parle d’amour. En toute sincérité, en toute simplicité, elle évoque tout ce que ce sentiment puissant  suscite de beauté, d’émerveillement, d’espoir, de joie, mais aussi de déception, de solitude, de manque, d’illusions, dans la vie de chacun de nous. Tout et son contraire en quelque sorte.

Les pensées, anecdotes, constats et autres coups de gueule se succèdent à un rythme qui laisse peu de répit. Car, même s’il est possible de picorer ça et là quelques phrases sans se plier à une lecture linéaire, en réalité, une fois commencée, il est difficile d’en interrompre la lecture ! Car on s’y retrouve forcément, dans nombre de ces morceaux de vie. C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques de l’amour, quoi que l’on écrive à son sujet, il y aura toujours quelqu’un pour s’y retrouver.

Sophie Fontanel, dont on devine quelques désillusions, se laisse aller avec humour, douceur, ironie parfois, sur ce thème qui lui est familier, comme il l’est à chacun de nous. Elle nous ouvre son cœur pour nous parler de l’amour qui fait du bien, de l’amour qui fait du mal, de celui pour lequel on se bat, de cet autre contre lequel on lutte, de l’abandon de soi, du dévouement à l’autre, de l’être aimé que l’on quitte, ou de celui qui nous abandonne… Elle évoque avec sensibilité les doutes, les interrogations, les peurs qui empêchent bien souvent l’amour de se révéler, de s’épanouir, d’être tout simplement.

Voici quelques extraits piochés au hasard (ou pas tant que ça d’ailleurs...) :

« Une nuit, ça me réveille, la pensée que dans mon cas l'expression "donnant, donnant" signifie juste que je donne deux fois. » ;

« Celui-ci, en phase maniaque, il prend une fille assez rêveuse et il l'aime. Et après, il redescend et il la détruit. »

« Echec de Laurent qui voulait se trouver une petite amie sans importance pour oublier la femme qu'il aime. »

« Quand je comprenais qu'un homme ne pouvait pas aimer, je n'avais pas le coeur à abandonner cette personne à une telle détresse. »

« Il propose son amitié en guise de rupture. Mais elle : "L'amitié, qui ça intéresse quand on aime ?". »

« Que je me suis très lourdement trompée.

Que je n'ai pas trouvé ce que je cherchais.

Que je n'ai pas su vivre. »

Un petit livre sans prétention dans lequel chacun puisera un peu d’espoir, de réconfort, de douceur, selon son histoire personnelle. Un peu d’amour en tout cas.


Mélina Hoffmann


Chronique publiée dans le BSC NEWS MAGAZINE de Décembre 2012 (pages 127-128)

6 déc. 2012

'Avant, pendant, après', Jean-Marc Parisis



« La première fois que je l'ai vue, je ne l'ai pas vue, je l'ai aimée de dos. Je savais que lorsqu'elle se retournerait, ce serait pire. Blonde avec des traits de brune. Ses yeux brillaient d'une lumière mystérieuse et familière qui semblait venir du fond de l'enfance. Le pain et le chocolat, la marelle au soleil, les genoux écorchés, les matins d'hiver si durs à se lever. »

François Roman est un parolier à succès. Son registre ? Les chansons d'amour. L'amour dont il noircit des pages sans véritablement en remplir sa vie, qu'il partage pourtant avec Laurence. Mais ça, c'est l'"avant".

Et puis, lors d'une soirée parisienne, François rencontre une jeune femme à l'envoûtement de laquelle il succombe et qui lui murmure à l'oreille : « Vous n’avez pas froid sans manteau ? Ne rentrez pas trop tard », avant de se glisser dans un taxi et de s'effacer tel un courant d'air dans la nuit, avec la légèreté d'un ange.

Captivé par cette femme mystérieuse qui a mis tous ses sens en émoi, attiré par le parfum de danger qui émanait d'elle, François n'a qu'une seule envie, la retrouver. Qu'a-t-il à craindre, lui qui n'avait jamais souffert d'amour, lui qu'on n'avait jamais quitté...
Arrive alors le "pendant" d'une relation délicate et sensuelle, au goût brûlant de passion entre les deux amants. François découvre les vertiges de l'amour, celui-là même qu'il n'avait jusqu'alors qu'écrit et qu'il découvre avec enchantement.

Mais la passion se nourrit de l'éphémère et de l'impossible. Elle se consume aussi vite qu'elle s'embrase. Et alors même que le "pendant" a un goût d'infini, l'"après" se dessine déjà en filigrane. Arrive le temps de la séparation des corps et des cœurs qui ne s'étaient faits aucune promesse. François, désemparé, se trouve à nouveau plongé dans une solitude que les souvenirs de cette passion rendent un peu plus douloureuse qu'avant. La jalousie, l'incompréhension, la désillusion et le désespoir viennent recouvrir l'ivresse des plus beaux sentiments.

« Si l'amour est le plus court chemin vers la solitude, le mensonge conduit à la folie. Esseulé dans l'amour, aliéné par le mensonge, je m'étais complètement perdu. Dans l'amour, quand on n'est pas deux, on est moins qu'un. »

Si le thème du triptyque amoureux "rencontre, passion, séparation" n'a, certes, rien d'original, la plume fluide, précise et réaliste de Jean-Marc Parisis lui donne néanmoins une autre saveur. Alternant romantisme et brutalité, il décrit avec minutie les trois temps d'une histoire d'amour passionnelle dans un Paris fiévreux et incandescent, dévoilant à travers sa prose masculine toute la gamme des sentiments propres à la passion.

Un roman qui sonne juste et qui nous charme.

Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC NEWS MAGAZINE de Novembre 2012 (pages 144-145)