De moi, vous dire..

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Paris, France
Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

28 juil. 2012

Poème 'Aimer c'est...'


Aimer, c'est...

Souhaiter ton bonheur quand je souffre

Te rassurer quand je doute

Sécher tes larmes quand je pleure

Te réchauffer quand je frissonne 

Te comprendre quand tu me juges

Tout te donner quand je n'ai plus rien

Te soutenir quand je m'effondre

Penser à toi quand tu m'oublies

Te dire je t'aime quand c'est fini.


Mélina, Juillet 2012

25 juil. 2012

Poème, 'Lui'


L'aimer. Maudire son absence.

Sourire. Pleurer.

Penser à lui. M'oublier.

Lui écrire. M'effacer.

Le réchauffer. Trembler.

Le soutenir. M'effondrer.

Vouloir m'enfuir. Rester.

Le chercher. Me perdre.

L'étreindre. M'éteindre.

Vous dire.. Lui taire.

Mélina, Juillet 2012.

24 juil. 2012

Poème 'Sans mot dire'


Ces mots durs que tu as dits
Ces mots doux que tu as tus
Mon amour s’y est perdu
Et ils hantent encore mes nuits

Quelques secondes pour les dire
Des milliers pour en guérir
Une balade en Enfer
Et toute une vie à l’envers.

Mélina, Juillet 2012

Chronique 'La vie suspendue', Marie Barrillon



« J’en viens à penser que la vie s’acharne toujours sur les mêmes personnes. Comme si la douleur ne suffisait pas en une seule et unique occasion. Non, il en faut encore et encore. Accumuler les douleurs. Assombrir les bonheurs. Faire un néant d’un bonheur qui s’annonçait certain. Faire le vide d’un sentiment exceptionnel. Faire notre, cette vie dans une situation tragique. »

Comment retenir la vie qui nous échappe, le bonheur qui se dérobe sous nos yeux impuissants, le temps qui nous emmène vers une issue qui s’annonce douloureuse ?
Comment combattre le sentiment de colère, de révolte contre cette vie qui s’empresse d’assombrir un bonheur difficilement acquis, d’anéantir des rêves sur le point de devenir des réalités, de nous couper le souffle lorsqu’enfin nous étions parvenus à respirer profondément ?
Dans  ce récit court et poignant, Marie Barrillon nous parle avec une infinie délicatesse d’un amour passionnel que rien ne semblait pouvoir détruire, de moments de bonheur  de ceux auxquels on ne croit plus lorsque la vie nous a trop souvent malmené. Avec beaucoup de poésie et une intensité bouleversante, elle nous raconte l’histoire d’une relation pleine de promesses qui, soudain, bascule tragiquement.
Une relation dans laquelle tout allait pour le mieux, jusqu’à ce qu’une distance s’installe, que l’intimité se fasse de plus en plus rare malgré un amour toujours aussi présent. Une distance incompréhensible, jusqu’à ce que l’homme  aimé murmure à l’oreille de celle dont il partage la vie le seul mot qu’elle n’aurait jamais voulu, jamais imaginé entendre. Un de ces mots que l’on croit toujours naïvement réservé aux autres : maladie. Un mot qui anéantit tout, face auquel la jeune femme se sent désarmée, n’ayant rien d’autre que son amour à offrir pour tenter de combattre ce « mal moderne » qui est désormais le leur. Mais l’amour est parfois insuffisant et n’est alors plus que le spectateur d’une destruction contre laquelle ils ne peuvent rien.
Marie Barrillon nous raconte la lutte de cette femme pour sauver son couple condamné, sa détermination à combattre la fatalité. Puis cet amour qui lui échappe, qui leur échappe, se nourrissant de leurs peurs qui se font de plus en plus présentes : « Nous en sommes arrivés à avoir peur l’un de l’autre et de notre tendresse. Peur de nous toucher sans éveiller les regrets. Peur de nous aimer avec des conditions. Peur de nous parler en évitant les mots d’amour. Peur de nous tenir la main sans faire surgir nos désirs. Peur de notre propre regard l’un vers l’autre et de ce que l’on pourrait y lire. »
Le doute et l’incompréhension s’installent sur une vie qui n’a plus de direction, sur un avenir qui se meurt. Elle tente de fermer les yeux, de tourner le dos à cette tragédie qui les frappe de plein fouet, mais la réalité la rattrape toujours, plus violente et inacceptable à chaque fois.
Elle en vient à se perdre, à ne plus savoir qui elle est. A fuir cet amour qui n’est plus que douleur, sans pour autant avoir la force d’y renoncer.
« Je coule à pic. Si une main pouvait se tendre vers moi, je la saisirai… peut-être. Juste pour que mes larmes aient une autre cause. Mes sourires, un autre horizon. Mes désirs, un autre corps. Mon destin, un autre chemin. »
Marie Barrillon sait nous toucher en posant les mots justes sur les émotions les plus complexes. Au fil de ses phrases courtes et percutantes, sa tristesse, sa colère, son désarroi deviennent les nôtres, au point d’en devenir parfois presque insoutenables.
La vie suspendue, c’est un combat. Le combat d’une femme qui semble retenir son souffle, d’un couple que l’on imagine marcher sur un fil au-dessus du vide. Un beau moment de lecture.
Mélina Hoffmann
Chronique publiée dans le BSC News magazine.

16 juil. 2012

Poème, 'Solitude'


Si bien des fois je t’apprécie
Si ta présence est soulagement
Vivre avec toi est un défi
Un combat de tous les instants

Indésirable et insoumise
Toi l’hôte de mes abandons
Contre laquelle mes rêves se brisent
Refuge des âmes en perdition

Quand vient le soir je te redoute
Toi qui es absence de tendresse
Toi qui n’es jamais à l’écoute
Toi dont l’obstination m’oppresse

Dans ce silence que tu imposes
Dans ces sourires que tu me voles
Je sens mon cœur qui implose
Et plus de Nord sur ma boussole

Tu ne sais pas sécher les larmes
Tu ne sais pas réconforter
Tu me laisses affronter mes drames
Sans même une ombre à mes côtés

Et quand ceux que j’aime m’abandonnent
Se jouent de moi ou me délaissent
C’est dans tes bras que je frissonne
C’est ta froideur qui me caresse

Tu te glisses dans des draps de soie
Pour prendre la place de l’amour
Toi qui me lestes de ton poids
Toi qui dessines mes contours

Je te confie mes insomnies
Mes doutes, mes peines et mes espoirs
Mes déceptions, mes agonies
Mes rêves de nouveaux départs

Tapie dans le creux de mon cœur
Toi l’invisible à l’œil nu
Tes faux départs ne sont qu’un leurre
Sitôt partie que revenue


J’ai appris à vivre avec toi
Et tes ombres sur mon visage
Mais pourtant je ne me fais pas
A ce brouillard dans ton sillage

Tu es parfois simplement douce
Toi l’encre de mes aquarelles
Mais quand l’amour est à mes trousses
C’est là que tu deviens cruelle

J’aimerais alors pouvoir m’enfuir
Je te repousses à coups de mots
Toi qui n’as rien pour me séduire
Toi qui te nourris de mes maux

Toi l’étrangère, toi ma complice
Toi la prison des cœurs perdus
Toi le meilleur de mes supplices
Ma Solitude, toi qui me tues.

Mélina, Juillet 2012

11 juil. 2012

Chronique 'Sobibor', de Jean Molla



«  Peut-être vais-je essayer de vomir en mots ce que j'ai des mois durant vomi en silence. Nourritures à peine digérées me lacérant la gorge, me laissant épuisée, douloureuse. Nourritures avalées comme une forcenée, pour me faire taire, ou pour remplir ce vide immense au-dedans de moi. Vide trop grand pour mon corps de jeune femme. Vide qui me mangeait de l'intérieur, qui menaçait de m'engloutir. Vide qui creusait mes joues et mes côtes. Vide qui se nommait Sobibor, et que j'ignorais. Mais je vais trop vite. Je dois refaire le chemin inverse. Pour moi. Pour les autres. »

Emma est une jeune fille de 17 ans en proie à un mal qui la dévore silencieusement de l’intérieur. Un régime qui tourne mal, une perte de poids trop brutale, un corps devenu impossible à aimer, une perte de contrôle, et la maladie qui sournoisement s’installe. Entre crises de boulimie et vomissements, c’est au vide qu’aspire Emma. Un vide, une absence dont il lui devient nécessaire de se remplir. Vomir tout ce qui tente de pénétrer en elle, désirs et émotions ; se délivrer de ses craintes et de ses angoisses. Vomir pour se sentir libre et libérée.
Confrontée à l’indifférence de ses parents et à un petit ami indélicat, Emma n’a que Mamouchka à qui se confier, une grand-mère qu’elle admire, talentueuse musicienne, tellement précieuse à ses yeux. Aussi, quand Mamouchka tombe malade, la jeune fille se réfugie un peu plus profondément dans ses troubles alimentaires, s’effaçant de plus en plus derrière une maigreur terrifiante. « Ce corps, c'est moi qui l'ai façonné, qui l'ai épuré. Je l'ai corrigé, domestiqué, plié à ma volonté. Assujetti. Je tends vers l'absolu, je suis sans âge.»
Et puis, une nuit, alors qu’Emma veille sur sa grand-mère mourante, Mamouchka prononce quelques mots dans son sommeil. « Eva Hirschbaum », « Jacques », « Sobibor ». Trois mots qui n’évoquent rien pour Emma, mais qui semblent troubler son grand-père lorsqu’elle l’interroge sur leur sens possible. C’est dans un journal dissimulé dans les affaires de sa grand-mère qu’Emma trouvera les réponses à ces questions, quelques jours après le décès de celle-ci. Un journal qui la plongera dans un véritable cauchemar, au cœur d’un camp d’extermination nazi pendant la seconde Guerre Mondiale, et qui la confrontera à d'impensables et tragiques secrets de famille.
« Le cahier m'est tombé des mains. J'avais découvert un puzzle dont chaque élément me faisait horreur : un jeune bourgeois collaborateur, pétri de certitudes, un nazi criminel et arrogant. Ce camp, Sobibor. Il restait évidemment un espace vide, une pièce manquante que je redoutais de retrouver et qui avait le visage de Mamouchka. »
Jean Molla nous offre ici une histoire poignante à laquelle vient se mêler une parcelle d’Histoire, terrifiante. Il aborde avec singularité les thèmes difficiles de l'anorexie et des camps de concentration en s'intéressant particulièrement à la mémoire, à l'après, et au poids que peut constituer l'histoire familiale sur les générations suivantes lorsque certains secrets enfouis sous des couches de mensonges sont soudainement révélés.
C'est le silence qui domine tout au long du livre. Celui dans lequel Emma vit sa maladie, et celui qui recouvre l’effroyable témoignage contenu dans le journal trouvé par la jeune fille, celui d’un SS employé au camp d’extermination nazi de Sobibor, en Pologne, au moment de la seconde guerre mondiale. Un témoignage qui mettra Emma face à l'horreur et au mensonge, bouleversant à jamais le regard qu'elle portait sur ses grands-parents et la privant brutalement de ses repères.
Récit de faits historiques et fiction s'entremêlent ainsi pour nous livrer, au final, une véritable leçon de vie.
Une lecture riche et parfois éprouvante, que l'on a du mal à interrompre et qui nous hante longtemps. Une lecture nécessaire, assurément.

Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC News Magazine de Juin 2012.

4 juil. 2012

Chronique 'Un hiver avec Baudelaire', Harold Cobert



« Tout continue et recommence sans cesse, différent et pourtant à l'exact identique. Mendier. Dormir. Se laver. La date des journaux. Déféquer. Bouffer. Boire. Dormir. Rester propre. Penser à Claire. Ne pas crever. (...) Hier ressemble à aujourd'hui, et demain à hier. Avenir et passé s'effondrent et agonisent dans un présent sans fin. »
Philippe Lafosse est cadre dans une entreprise. A 27 ans, il est le papa d’une petite Claire de six ans et demi, sa princesse comme il l’appelle souvent. Une existence normale, « banale » oserait-on dire… Jusqu’au jour où sa femme, dont il est divorcé depuis trois mois, le met à la porte. Dans le même temps, son CDD n’est pas renouvelé.
Du jour au lendemain sans toit ni travail, Philippe n’a plus que ses petites économies dans lesquelles il puise pour se loger et subvenir à ses besoins primaires. Mais lorsque son compte arrive à sec et que le seul ami à qui il ose demander de l’aide la lui refuse, c’est la descente aux enfers pour Philippe qui n’a alors plus d’autre choix que de dormir dans la rue et mendier, non plus pour vivre, mais pour tenter de survivre. En quelques jours à peine, Philippe est devenu un SDF, de ceux dont on croise la route tous les jours, le plus souvent dans une tragique indifférence. Il découvre le monde de la rue, son inconfort, ses dangers, ses règles, ses hivers rudes, son désespoir, sa solitude.
 « - Excusez-moi madame, il me manque un euro pour pouvoir manger... Excusez-moi monsieur...
Regards aveugles, mouvements de tête négatifs, haussements de sourcils, soupirs agacés, bougonnements, mains levées comme un mur invisible ou une barrière infranchissable. »

Et puis, un soir, au détour d’une rue sombre, une rencontre inattendue va mettre un peu de poésie dans sa triste existence et l’aider à trouver l’espoir et le courage de s’en sortir...
Bouleversant. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire ce roman - au titre et à la couverture aussi poétiques qu'énigmatiques - qu'il est impossible de lire sans avoir au moins les larmes aux yeux ! Harold Cobert nous dresse ici le portrait poignant d'un homme qui, en quelques jours à peine, voit sa vie basculer d'une façon qu'il n'aurait jamais pu envisager. Un récit dur, brutal, parsemé de touches de tendresse et de poésie. D'optimisme aussi.
On enchaîne les courts chapitres qui se succèdent sans plus pouvoir s'arrêter, la gorge nouée, le cœur serré.
La plume d'Harold Cobert est d'une incroyable efficacité, sobre, sans fioriture, échappant habilement au voyeurisme tout en étant précise et réaliste. Car au-delà de l'aspect romanesque, il est bien question dans cet ouvrage d'une triste réalité, celle d'hommes et de femmes bien trop nombreux face auxquels nous avons adopté le réflexe de baisser les yeux. Des être humains dans une profonde et inacceptable détresse, que la rue dépouille lentement de leur humanité.
On peut espérer de ce récit qu'il nous aide à changer notre regard sur cette misère humaine, en nous rappelant que derrière chacun de ces SDF dont nous croisons quotidiennement la route, il y a avant tout un homme ou une femme, respectable, avec son histoire, ses douleurs personnelles. Et alors, si nous ne pouvons leur faire don de quelques pièces, peut-être oserons-nous au moins leur offrir un regard, un sourire, car il n'est pas seulement question d'argent, c'est aussi de l'humanité et de la considération qu'ils mendient. De l'espoir.
A-t-on vraiment le droit de leur refuser ça ?...
Un livre qui, une fois refermé, hantera encore longtemps votre esprit.
Mélina Hoffmann
Chronique publiée sur le site Internet du BSC News Magazine : ICI.