« Toute sa vie, il n’avait été qu’un cœur battant au
rythme des découvertes. Il avait collectionné les timbres, les diplômes, les
peintures de bateaux à quai, les tickets de métro, les premières pages des
livres, les touilleurs et piques apéritif en plastique, les bouchons, les
moments avec toi, les dictons croates (...)bref, il avait tout collectionné,
et, à chaque fois, avec la même excitation. Son existence respirait la
frénésie ; avec toutes les périodes d’euphorie pure et d’extrême
dépression que cela pouvait impliquer. »
Hector vit seul.
Seul avec ses tonnes d’objets accumulés au fil des années, et son désespoir.
Hector souffre d’un mal bien étrange qui lui gâche la vie : il collectionne
tout et n’importe quoi ! Surtout n’importe quoi d’ailleurs ! C’est
bien simple, dès que quelque chose lui plaît, il éprouve un besoin
irrépressible de le collectionner. Sa vie ne tourne ensuite plus qu’autour de
cet objet devenu obsession et bientôt remplacé par un autre. Toutes ses
tentatives de sevrage se soldaient par un échec, même l’aide des
« collectionneurs anonymes » ne lui permettait pas de se désintoxiquer.
Et puis, un beau
jour, une rencontre inattendue. Une belle rencontre, de celles qui font
renaître jusqu’aux espoirs les plus vains. La femme de sa vie. Et soudainement,
la perspective d’un avenir sans collection qui se dessine, d’une vie remplie d’un
amour unique, un amour impossible à dupliquer.
La rechute semble alors impossible pour Hector. « On peut collectionner les femmes, mais on ne peut pas
collectionner la femme qu’on aime. » C’était ce qu’il croyait…
David Foenkinos a
un style bien à lui qu’on reconnaîtrait entre mille ! Simples, légers et divertissants à souhait, ses romans nous promettent
toujours un agréable moment de lecture ponctué de rires. Et celui-ci ne déroge
pas à la règle ! Malgré un soupçon de lassitude sur la fin (à moins que ce
ne soit la narration qui s’essouffle ?), on se laisse porter tout du long
par cette histoire et ses personnages loufoques, ses situations coquasses voir absurdes,
et l’humour tout en finesse de l’auteur !
« Comme il avait pour habitude de compter les
moutons pour s’endormir, il fut bien embêté. Pour arranger la chose, le mouton
fut suivi d’un cheval, puis le cheval d’un hippocampe, puis l’hippocampe d’un
écureuil roux, puis comme notre but n’est pas d’endormir le lecteur, nous
arrêtons ici cette énumération qui dura une bonne partie de la nuit. Pour la
petite histoire, c’est le passage de la loutre qui l’acheva. »
A votre tour,
prenez garde ! Cette lecture fort plaisante pourrait bien vous donner
envie de collectionner les romans de David Foenkinos !
Mélina Hoffmann
Chronique publiée dans le BSC News Magazine de septembre 2011.
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