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Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

17 oct. 2011

Interview David Foenkinos


Grâce à son style simple et décalé, sa plume habile et délicate, ou encore ses personnages loufoques et attachants,  David Foenkinos s’est tout naturellement fait sa place dans le paysage littéraire français. 
En cette rentrée littéraire, l’auteur de La délicatesse*, Nos séparations, ou encore Le potentiel érotique de ma femme – pour ne citer que ces titres – revient avec un nouveau roman, Les Souvenirs, publié chez Gallimard.
A cette occasion, et pour notre plus grand plaisir, David Foenkinos a accepté de se prêter au jeu de l’interview !


David Foenkinos, bonjour, et avant tout merci de me consacrer un peu de votre temps. Pouvez-vous tout d’abord nous dire quelques mots sur votre parcours ?
J’ai fait des études de lettres à la Sorbonne, et de Jazz au CIM.


Comment vous est venue l’envie d’écrire des romans ?
Vers l’âge de 16 ans, j’ai découvert des auteurs qui m’ont donné le goût de lire, puis d’écrire. Ce sont ces rencontres-là qui ont été décisives.


Derrière les situations ironiques, burlesques, qui peuplent vos romans se dissimulent de nombreuses réflexions sur l'amour, les relations humaines, la société… Finalement, l’air de rien !, dans vos romans vous nous parlez... de nous ?
J’aime que les situations ou les personnages soient matière à réflexion, mais je ne cherche jamais à élaborer des théories, ou faire des généralités.


Vous évoquez des thèmes parfois graves (la mort, la séparation, le suicide…) avec une légèreté déconcertante qui les rendrait presque plus supportables ! Etes-vous d’une nature plutôt sereine et optimiste ?
Comme beaucoup, j’oscille en permanence entre les deux. Je suis un dépressif joyeux. On retient davantage de mes livres la légèreté alors que, oui, le fond est souvent grave.


Vous maniez les mots et l’humour avec beaucoup d'habileté, de subtilité, et on ne peut qu'imaginer que vous avez pris autant de plaisir à écrire vos livres que nous à les lire ! Pratiquez-vous parfois l’autocensure ?
J’essaye de prendre du plaisir à l’écriture, oui. J’essaye de m’amuser avec le roman. Je ne sais pas si je pratique l’autocensure, mais mes livres sont de plus en plus épurés. Je coupe plus qu’avant !


Avez-vous des rituels d'écriture ? Des lieux ou des musiques dans lesquels vous puisez votre inspiration ?
J’écris souvent le matin. J’aime aussi écrire quand je voyage. Il m’arrive d’accepter une invitation dans une librairie, car je sais que je vais pouvoir écrire dans le train.


Le personnage principal de votre roman "Le potentiel érotique de ma femme" (ndlr. voir chronique dans ce numéro) souffre d’un besoin irrépressible de tout collectionner, ce qui provoque des situations très coquasses ! S'agit-il d'un personnage sorti tout droit de votre imagination ou est-il inspiré de votre propre tendance à collectionner les lecteurs fidèles, les prix littéraires et les métaphores ?! (sourires)
Ah… au moment où j’ai écrit ce livre, j’étais loin de collectionner les lecteurs ! C’est un livre sur l’obsession. Sur le besoin permanent et la nécessité d’être rassuré. C’est un livre sur une fragilité qui devient comique. Mais j’aimais bien l’idée d’un homme qui a envie de collectionner un geste de sa femme.


L’adaptation cinématographique de votre roman La délicatesse sortira très prochainement, avec Audrey Tautou et François Damiens dans les rôles principaux.  Vous avez réalisé ce film avec votre frère. Que vous a apporté cette expérience ? Une sensation d'aboutissement ? Un nouveau regard sur votre livre, vos personnages ? L'envie de renouveler l'expérience ?
Non, pas d’aboutissement. Le roman demeure mon obsession. Mais c’était fabuleux de vivre une expérience collective. Et avec mon frère. Mais c’est si long un film… il faut beaucoup d’énergie ! Il faut avoir envie de passer beaucoup de temps avec une histoire. Et c’est ce que j’ai éprouvé pour La délicatesse. J’avais envie, pour la première fois, de continuer à écrire le livre. Et puis l’expérience avec les acteurs a été très belle. C’était si étrange de vivre avec Nathalie et Markus en vrai !


Votre nouveau roman, Nos souvenirs, vient de paraître. Qu’avez-vous envie de dire à nos lecteurs pour qu’ils se précipitent en librairie ?!
Disons que c’est un livre plus personnel, sûrement plus grave. Je ne peux pas motiver les gens pour aller en librairie ! J’espère juste que ceux qui m’ont découvert avec La délicatesse auront envie de me lire à nouveau.


Quels sont vos projets à l’heure actuelle ?
Aucun ! A part faire une tournée pour la sortie du film.



Que lisez-vous en ce moment ? Quels sont vos derniers coups de cœur littéraires ?
J’ai adoré le livre de Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit. Il est d’une grande force.


Enfin, quelle question auriez-vous aimé que je vous pose, et qu'y auriez-vous répondu ? 
Etes vous fatigué ? Oui, toujours.


Un petit portrait chinois pour terminer :
Si vous étiez…
-       un livre ?
L’insoutenable légèreté de l’être.
-       un philosophe ?
Cioran.
-       un poète ?
Eluard.
-       un moment de la journée ?
Le matin.
-       une chanson ?
L’amour en fuite, de Souchon.
-       un pays ?
La Suisse.
-       un pêché capital ?
La mort.
-       une boisson ?
Jus d’abricot.
-       un défaut ?
La mollesse.
-       une saison ?
L’automne.
-       un mot ?
Mauve.
-       une citation ?
En vain la raison me dénonce la dictature de la sensualité, Aragon.

Merci beaucoup David Foenkinos, au plaisir de vous retrouver dans nos pages !

Propos recueillis par Mélina Hoffmann
Retrouvez cette interview dans le BSC News Magazine d'octobre 2011.

Chronique "Le potentiel érotique de ma femme", de David Foenkinos



« Toute sa vie, il n’avait été qu’un cœur battant au rythme des découvertes. Il avait collectionné les timbres, les diplômes, les peintures de bateaux à quai, les tickets de métro, les premières pages des livres, les touilleurs et piques apéritif en plastique, les bouchons, les moments avec toi, les dictons croates (...)bref, il avait tout collectionné, et, à chaque fois, avec la même excitation. Son existence respirait la frénésie ; avec toutes les périodes d’euphorie pure et d’extrême dépression que cela pouvait impliquer. »

Hector vit seul. Seul avec ses tonnes d’objets accumulés au fil des années, et son désespoir. Hector souffre d’un mal bien étrange qui lui gâche la vie : il collectionne tout et n’importe quoi ! Surtout n’importe quoi d’ailleurs ! C’est bien simple, dès que quelque chose lui plaît, il éprouve un besoin irrépressible de le collectionner. Sa vie ne tourne ensuite plus qu’autour de cet objet devenu obsession et bientôt remplacé par un autre. Toutes ses tentatives de sevrage se soldaient par un échec, même l’aide des « collectionneurs anonymes » ne lui permettait pas de se désintoxiquer.
Et puis, un beau jour, une rencontre inattendue. Une belle rencontre, de celles qui font renaître jusqu’aux espoirs les plus vains. La femme de sa vie. Et soudainement, la perspective d’un avenir sans collection qui se dessine, d’une vie remplie d’un amour unique, un amour impossible à dupliquer.  La rechute semble alors impossible pour Hector. « On peut collectionner les femmes, mais on ne peut pas collectionner la femme qu’on aime. » C’était ce qu’il croyait…
David Foenkinos a un style bien à lui qu’on reconnaîtrait entre mille ! Simples, légers  et divertissants à souhait, ses romans nous promettent toujours un agréable moment de lecture ponctué de rires. Et celui-ci ne déroge pas à la règle ! Malgré un soupçon de lassitude sur la fin (à moins que ce ne soit la narration qui s’essouffle ?), on se laisse porter tout du long par cette histoire et ses personnages loufoques, ses situations coquasses voir absurdes, et l’humour tout en finesse de l’auteur !
« Comme il avait pour habitude de compter les moutons pour s’endormir, il fut bien embêté. Pour arranger la chose, le mouton fut suivi d’un cheval, puis le cheval d’un hippocampe, puis l’hippocampe d’un écureuil roux, puis comme notre but n’est pas d’endormir le lecteur, nous arrêtons ici cette énumération qui dura une bonne partie de la nuit. Pour la petite histoire, c’est le passage de la loutre qui l’acheva. »
A votre tour, prenez garde ! Cette lecture fort plaisante pourrait bien vous donner envie de collectionner les romans de David Foenkinos !
Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC News Magazine de septembre 2011. 

13 sept. 2011

Chronique, "Les heures souterraines", Delphine de Vigan


« Il est fatigué. Il aimerait qu'une femme le prenne dans ses bras. Sans rien dire, juste un instant. Se reposer, quelques secondes, prendre appui. Sentir son corps se relâcher. Parfois il rêve d'une femme à qui il demanderait : est-ce que tu peux m'aimer ? Avec toute sa vie fatiguée derrière lui. Une femme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie. »
Thibault et Mathilde. Deux êtres qui ne se connaissent pas. Deux inconnus pourtant prisonniers d’une même détresse, d’un même mal de vivre enfoui en eux-mêmes. Deux être fragilisés par la vie, un peu trop cruelle. 
Mathilde est cadre dans une grande entreprise. Alors que tout allait pour le mieux, son destin bascule lorsqu’elle est victime de harcèlement moral de la part de son patron – même si le mot n’est jamais prononcé dans le livre. Pour Mathilde, c’est la descente aux enfers. Un véritable processus de démolition semble avoir été lancé à son égard. « Des oublis, des erreurs, des agacements qui, isolés les uns des autres, relevaient de la vie normale d'un service. Des incidents dérisoires dont l'accumulation, sans éclat, sans fracas, avait fini par la détruire. » 
En plus de devoir subir l’humiliation que lui inflige son patron, Mathilde est bientôt confrontée à l’isolement – déménagée dans un bureau sans fenêtre - et à l’indifférence de ses collègues, trop soucieux de conserver leur place dans l’entreprise. Rongée par l’incompréhension, la jeune femme ne sait plus quoi faire ni comment se comporter
Thibault, lui, est médecin, il se rend chaque jour aux domiciles de ses patients. La souffrance à laquelle il se trouve ainsi confronté chaque jour le ramène à la sienne. Thibault souffre d’aimer follement une femme qui ne lui offre rien d'autre que son corps et un peu de son temps. « Elle n'a pas peur de le perdre, de le décevoir, de lui déplaire, elle n'a peur de rien : elle s'en fout. Et contre ça il ne peut rien. Il faut qu'il la quitte. Il faut que ça s'arrête. »
Leurs mal-être et leurs sensibilités se font échos au fil des pages, au fil des mots qu’ils se partagent aussi parfois, sans le savoir. Nous nous immergeons dans leurs vies respectives et, à mesure que les pages se tournent, on ne souhaite plus qu’une chose : rassembler ces deux destins égarés qui semblent avoir tant besoin l'un de l'autre ; qu’ils se croisent enfin pour réunir leurs solitudes. 
Tout semble vouloir les pousser l’un vers l’autre, mais parviendront-ils à se rejoindre, à se reconnaître, à se retenir ?
Un roman douloureusement réaliste qui sonne juste et nous plonge dans deux quotidiens qui pourraient être les nôtres ; qui sont probablement ceux d’anonymes que nous croisons, au détour d’un couloir de métro, dans la plus parfaite et tragique indifférence. 
Delphine de Vigan aborde avec lucidité et sensibilité des réalités graves auxquelles chacun de nous est susceptible d’être un jour confronté, lorsque notre vie nous échappe, que nos forces nous abandonne jusqu’à sombrer dans un précipice de solitude. Elle nous emmène au cœur d’une vie souterraine qui nous est familière, qu'elle dépeint avec une plume formidablement réaliste et fluide. 
« Le métro ralentit, s'arrête, il est là. Il dégorge, régurgite, libère le flot, quelqu'un crie "laissez descendre", on se bouscule, on piétine, c'est la guerre, c'est chacun pour soi. Soudain c'est une question de vie ou de mort, monter dans celui-là, ne pas devoir attendre un improbable suivant, ne pas risquer d'arriver plus tard encore à son travail. »
Si vous cherchez du rêve et de l'espoir, reportez votre lecture de ce livre à plus tard. Mais ne vous en privez surtout pas, vous passeriez à côté d'un roman contemporain à la qualité indéniable, très touchant, qui nous tient en haleine jusqu'aux toutes dernières lignes.

Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC News Magazine de juillet 2011 et sur le site Internet du BSC News.

22 août 2011

Chronique "Rouge majeur", Denis Labayle



« Ma peinture se situe, comme ma vie, dans un espace étroit entre l'ordre et le chaos. Je fuis le stable, le simple, toujours trompeur. Il y a quelque chose de mort dans le parfait défini. L'art doit être recherche, aventure, instabilité. Une toile réussie est une toile qui bouscule l'esprit jusqu'au vertige. Sans vertige, pas de génie. Comment pourrais-je atteindre le hasard en m'entourant de certitudes ? Regardez, chez moi, tout est déchirure... J'aime le chaos ordonné. »
Rouge Majeur est un roman inspiré d'une histoire réelle et tragique, celle du talentueux peintre de la France d'après-guerre, Nicolas de Staël.
L'histoire commence le 5 mars 1955 tandis que Nicolas de Staël assiste à un grand concert à Paris. Complètement bouleversé par la musique d'Anton Webern, le peintre décide d'exprimer en peinture ses émotions à travers ce qui sera l'œuvre de sa vie, une immense toile qu'il nommera "Le Concert", et dans laquelle il souhaite célébrer nos sens, peindre son impression musicale, son ressenti. « Je veux que l'œil entende. » Un projet audacieux par lequel le peintre compte marquer une véritable rupture.
Mais l'histoire se termine prématurément dix jours plus tard lorsque le jeune peintre au sommet de sa gloire se suicide, laissant sa dernière œuvre inachevée. Denis Labayle a voulu imaginer ces dix derniers jours de la vie de l'artiste, et c'est là que les faits réels cèdent la place au roman.
Jack Tiberton est pigiste depuis six ans pour la rubrique culturelle du Washington Tribune lorsqu'on lui propose enfin sa première vraie mission : une enquête à mener en France sur le célèbre peintre Nicolas de Staël. Une proposition qui ne se refuse pas pour ce journaliste ambitieux.
De la rencontre entre les deux hommes va naître une relation privilégiée. Le peintre propose à Jack d'être présent tout au long de la réalisation de son oeuvre, d'être son ange gardien en quelque sorte. Une expérience bouleversante et enrichissante pour le jeune journaliste qui découvre la sensibilité exacerbée de l'artiste, sa solitude extrême, ses angoisses, son désespoir, ou encore sa quête obsessionnelle de l'absolu.
« A mesure qu'il progresse, l'espace se modifie, la toile prend une force de plus en plus incandescente. Et moi, discret, j'assiste en première loge à l'alchimie de l'art. Pour la première fois, j'ai l'impression d'entrer, par effraction, au cœur du mystère de la création. »
Rouge majeur est un véritable coup de cœur. La plume délicate et poétique de Denis Labayle nous emmène au cœur même de la création artistique sous tous ses aspects et de la solitude de l'artiste, là où naissent les élans et les doutes, les émotions les plus intenses et les plus ravageuses. « A l'origine de toute œuvre majeure, il y a un grand bonheur et, en même temps, une grande douleur. Un mélange des extrêmes, une jouissance meurtrière. »
A travers ces dix jours fictifs mais possibles de la vie de Nicolas de Staël, l'auteur nous livre un roman passionnant, dans l'ambiance du Paris d'après-guerre qui renaît de son agonie malgré les traumatismes encore présents dans les mémoires.
Une très belle découverte.
Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC News Magazine de juillet 2011 et sur le site Internet du BSC News.

12 août 2011

Chronique "L'amour dure trois ans", Frédéric Beigbeder



« On nous dit souvent qu'au bout d'un certain temps, la passion devient "autre chose", de plus solide et plus beau. Que cette "autre chose", c'est l'Amour avec un grand "A", un sentiment certes moins excitant, mais aussi moins immature. J'aimerais être bien clair : cette "autre chose" m'emmerde, et si c'est cela l'Amour, alors je laisse l'Amour aux paresseux, aux découragés, aux gens "mûrs" qui se sont engoncés dans leur confort sentimental. Moi, mon amour il a un petit "a" mais de grandes envolées ; il ne dure pas très longtemps mais au moins, quand il est là on le sent passer. »
Cœurs sensibles s'abstenir ! Si vous cherchez de l'espoir et des histoires d'amour à l'eau de rose, ce n'est pas ici que vous les trouverez ! « L'amour est un combat perdu d'avance. » C'est par ces quelques mots que débute ce roman au titre tout aussi pessimiste. Le ton est donné ! Frédéric Beigbeder règle ici ses comptes avec l'amour, et autant dire qu'il n'y va pas de main morte ! Le personnage principal, c'est lui, il nous l'avoue au bout de quelques pages, et il n'est pas vraiment au mieux de sa forme. « Je crois que je suis la personne la plus triste que j'aie jamais rencontrée. »
Sa femme l'a quittée, l'amour s'est transformé en solitude, le mariage en divorce. En pleine désillusion, il nous énonce alors sa théorie : « Un moustique dure une journée, une rose trois jours. Un chat dure treize ans, l'amour trois. C'est comme ça. Il y a d'abord une année de passion, puis une année de tendresse et enfin une année d'ennui. » Il n'hésite d'ailleurs pas à s'appuyer sur quelques statistiques pas franchement rassurantes que je vous laisse le plaisir de découvrir au fil de la lecture !
Et comme si cela ne suffisait pas, il nous propose d'écouter en boucle la petite sélection musicale élaborée par ses soins - pour nous aider à remonter la pente dit-il, mais dont, en réalité une simple écoute vous ferait dévaler la pente à une vitesse que vous ne pensiez même pas pouvoir atteindre ! Il y a de l'ironie dans l'air...
Alors, évidemment, lorsque notre auteur/héros entame une nouvelle histoire d'amour, à l'approche des trois ans le compte à rebours est lancé ! Et, l'air de rien, il parvient ainsi à ménager un certain suspense !
Le style de Frédéric Beigbeder plait ou ne plait pas, c'est sans demi-mesure. Simple, fluide, brut, sans fioriture, provoquant, et diablement efficace ! Ainsi, malgré quelques envolées pas franchement très fines voir carrément trash, et un narcissisme dont il est difficile de faire abstraction, j'ai littéralement dévoré ce livre d'une seule traite ! Il m'en a coûté quelques heures de sommeil et une légère collision frontale heureusement sans conséquence (et oui, lire en marchant présente un certain danger, surtout sur les trottoirs parisiens !) Mais que voulez-vous, je soupçonne ce livre d'avoir un puissant pouvoir addictif !
Pour être tout à fait honnête, il y a quand même quelque chose de très dérangeant dans ce roman - qui ressemble d'ailleurs plus à un essai contemporain. Derrière l'ironie et le sarcasme dont abuse l'auteur, et malgré les quelques mots d'espoir qui s'invitent tardivement pour tenter de nous faire croire que, Ouf ! Rien de ce que nous avons lu d'affreux sur l'amour tout au long de ce livre n'est à croire !, on se dit que, quand même, il sonne beaucoup trop vrai ce roman... Et, une fois passée la première moitié, on sent bien que rien de ce que l'auteur pourra dire par la suite ne nous rassurera ! Certaines réflexions nous poursuivent, on s'interroge, et j'avoue avoir eu envie, pendant quelques minutes (... heures ?!), de renoncer définitivement à l'amour !! En résumé, et bien que je l'ai trouvé excellent, mieux vaut peut-être fuir ce livre si vous êtes en pleine déception amoureuse ! En revanche, si vous vous sentez d'attaque ou que vous êtes d'un optimisme inébranlable, ne vous privez pas de cet agréable moment de lecture !
Allez, une petite phrase positive pour finir, parce qu'il ne faut pas croire tout ce qu'on lit, l'amour ce n'est pas QUE ce qu'en dit Frédéric Beigbeder dans les 190 premières pages... C'est aussi ce qu'il en dit dans les trois dernières !« Pour que l'amour dure toujours, il suffit de vivre hors du temps. » Ouf !
Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC News Magazine de juillet 2011 et sur le site Internet du BSC News.

27 juil. 2011

BSC News de juillet-août 2011


Le nouveau numéro du BSC News vient de paraître !

Ce mois-ci, c'est un numéro extra-livresque que nous vous proposons ! Rien que ça ! Et oui, comme votre magazine préféré part en vacances au mois d'août (pour revenir encore plus en forme à la rentrée !), ce numéro double vous offre encore plus de chroniques, d'interviews, de découvertes et de plaisir !

Vous pourrez y découvrir mes quatre nouvelles chroniques littéraires, dont trois véritables coups de cœur à ne surtout pas manquer : "Rouge majeur" de Denis Labayle, un roman passionnant et poétique aux allures d'œuvre d'art ; "Les heures souterraines " de Delphine de Vigan, un roman contemporain, douloureusement réaliste, qui nous plonge avec beaucoup de sensibilité dans les affres de la solitude quotidienne ; "L'amour dure trois ans", de Frédéric Beigbeder, un livre au style percutant qui nous offre une vision de l'amour aussi défendable qu'inquiétante ! ; et enfin "Les émotions au coeur de la santé", un ouvrage très enrichissant et accessible pour nous aider à comprendre et à dompter nos émotions.


Ne manquez pas non plus le portfolio exceptionnel de Birgit Krippner, qui nous fait visiter New York à travers 13 pages de photographies atypiques, la sélection polars d'Eric Yung, l'interview de Michaël Dian, par Maïa Brami, les découvertes Jazz de Guillaume Lagrée, les choix musicaux d'Eddie Williamson, et bien d'autres surprises !

N'hésitez pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires, ici ou ailleurs !
Bonne lecture, et bon été !

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