"J'abandonne mon être à mes lettres, car l'écriture sans âme n'est que lettres..."
De moi, vous dire..
- Mélina
- Paris, France
- Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).
1 nov. 2010
Chronique, Les âmes grises
12 oct. 2010
Olivier Giraud : un spectacle à ne pas rater !
Impossible de ne pas faire partager cette belle et drôle découverte aux lecteurs du BSC News Magazine ! J'ai donc rencontré Olivier Giraud, à la sortie de son spectacle, constatant avec plaisir que le showman était aussi gentil que drôle, et profondément humain.
Je vous livre ici ma chronique du spectacle, ainsi que l'interview d'Olivier Giraud, que je vous conseille vivement d'aller applaudir au théâtre de la main d'or, à Paris.
Tout au long du spectacle, et dans un anglais parfaitement compréhensible par les plus débutants d’entre nous, ce jeune humoriste de talent passe en revue un certain nombre de clichés pas très flatteurs qui collent à la peau des parisiens. Par une approche délicieusement humoristique, il met en scène diverses situations de la vie quotidienne : le parisien au restaurant, dans le métro, dans les magasins, en boîte de nuit… Et force est de reconnaître qu’il y a de quoi faire !
On sourit beaucoup, on rit, et on a un peu honte parfois que certains sketchs ne soient pas si caricaturés que cela ! Mais attention, pas question de se prendre au sérieux ni de se vexer! Il est bel et bien question ici d’humour, de second degré, et de tendre moquerie.
Et puis de toute façon, nous, parisiens, savons bien que nous ne sommes pas comme ça ! … enfin, un peu peut-être… Bon d’accord, Olivier Giraud a tout bon !
Mais on ne lui en veut pas !
Retrouvez cette chronique sur le site internet du BSC News Magazine
INTERVIEW
Olivier Giraud, vous êtes actuellement à l’affiche du seul one-man show en anglais de Paris ! Pourquoi ce choix de l’anglais ?
Le choix de l’anglais m’a paru évident car ce spectacle est une leçon de survie pour les expatriés et les touristes.
Est-ce difficile de mettre sur pied un tel projet ?
Ce projet a été dur a réaliser, j'avais l’impression d’avoir une montagne à gravir, remplie de crevasses. J’ai du créer une entreprise, obtenir ma licence de producteur, trouver un théâtre. Le stress et l’anxiété furent mes meilleurs amis pendant de nombreux mois.
Comment vous est venue l’idée d’un spectacle mettant en scène quelques-uns des clichés les plus tenaces à l’égard des parisiens ?
J’ai décidé de créer un one man show en anglais car j ai vécu aux US pendant cinq ans et j’ai observé les américains pendant toute cette période. Les différences culturelles m’ont tellement choqué que j’ai décidé de créer ce spectacle sur ce fossé culturel entre parisiens et étrangers.
Paris, une ville que les parisiens aiment détester selon vous ?
Les parisiens « pure souche » sont fiers de leur ville, par contre les provinciaux vivant dans la capitale critiquent sans cesse leur vie difficile a Paris et comparent toujours leur région natale à la capitale « chez moi, c’est mieux». C’est peut être mieux chez eux mais ils vivent à Paris. Cherchez l’erreur……………..
Le spectacle avait pour but premier de caricaturer les parisiens, mais je ne pouvais pas passer à coté des « oh my god » répété 100 fois par jour par les américains. Du coup, tout le monde en prend pour son grade !
Vous qui êtes né à Bordeaux et avez vécu cinq ans aux Etats-Unis, quel relation entretenez-vous avec Paris et quel regard portez-vous sur les Parisiens ?
J’entretiens une relation fusionnelle avec Paris. Je trouve cette ville magnifique et je m’y sens épanoui. Je porte un regard attendrissant sur les parisiens, il m’arrive très souvent de m’asseoir à une terrasse de café et de les observer pendant des heures, et je me rends compte que mes caricatures sont très très proches de la réalité .
Votre public est en grande partie composé d’américains, d’Australiens et d’Anglais. Comment expliquez-vous cela ?
Plus de la moitié des spectateurs sont français. L’autre moitié se compose de 20 ou 30 nationalités et pas spécialement d’Américains, Australiens ou Anglais.
Comment les parisiens « pure souche » réagissent-ils généralement à votre spectacle ?
Les vrais Parisiens réagissent très bien, ils me disent souvent que je viens de résumer leur vie en une heure.
Vous invitez votre public à déposer un avis à l’issue du show et à laisser des suggestions. Votre spectacle a-t-il beaucoup évolué grâce à cela depuis vos premières représentations ?
De nombreuses personnes me suggèrent l’ajout du parisien au volant, le parisien en vacances, le bobo parisien. Ces trois parties seront ajoutées tres prochainement.
Vous prenez le temps de serrer la main à chacun de vos spectateurs à la fin du spectacle. Pour quelle raison faites-vous cela ?
Tout simplement pour les remercier d’être venu assister au spectacle et répondre a toutes leurs questions.
Où et quand nos lecteurs pourront-ils venir vous applaudir à la rentrée ?
Le spectacle se joue jusqu’ au 22 décembre 2010, au théâtre de la main d’or, 75011 PARIS
Tous les mardis, mercredis à 20H30
Samedi à 19H et à partir d’octobre le dimanche a 17H30 en plus des 3 jours.
Quels sont vos projets à l’heure actuelle ?
De faire rire encore plus de monde !
Merci Olivier, et que le succès vous accompagne !
Retrouvez cette interview sur le site internet du BSC News Magazine
12 sept. 2010
Ecrit personnel - Mes états d'âme
"Je passe le plus clair de mon temps à l'obscurcir parce que la lumière me gêne." Boris Vian
20 juin 2010
BSC News de juin 2010
Vous pourrez y découvrir mes deux nouvelles chroniques littéraires : "Comment se dire Adieu: rupture, séparation et deuil", un très bel ouvrage pour nous aider à surmonter la perte d'un être cher ; et "Les dépendance, ces fantômes insatiables", un livre passionnant sur nos dépendances, aussi diverses soient-elles, leurs origines, et la manière dont elles affectent notre quotidien.
Également, dans la rubrique "Mélina revisite un classique", la chronique de "L'Étranger", d'Albert Camus.
Ne manquez pas non plus l'interview de Jérôme Garcin, par Julie Cadhilac, la rencontre jazz de Guillaume Lagrée, la sélection musicale d'Alexandre Roussel, et bien d'autres encore !
N'hésitez pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires, ici ou ailleurs !
Bonne lecture, et bon voyage !
C'est 100% gratuit !
30 mai 2010
Chronique 'Le fusil de chasse'
Yasushi Inoué
Editions Le Livre de Poche
Voici ma chronique du très beau livre de Yasushi Inoué, parue dans le numéro de mai du BSC News Magazine. Un roman épistolaire qui aborde les tragédies de l'amour avec intensité et sobriété.
Bonne lecture !
Le poème passa plutôt inaperçu au moment de sa publication, jusqu’à ce que l’auteur reçoive, quelques mois plus tard, la lettre de Josuke Misugi, un homme prétendant s’être reconnu dans cette prose en la personne du chasseur solitaire. Pour l’auteur, il s’agit là d’un mélange de pur hasard et du souvenir d’un chasseur croisé dans la montagne quelques temps auparavant. Comme pour attester de son identité et justifier le sentiment d’isolement que ressent le chasseur du poème, Josuke Misugi envoie à l’auteur trois lettres qui forment la trame de ce roman. Une démarche peu banale, d’autant que l’homme prie l’auteur de bien vouloir brûler ces lettres après les avoir lues.
Mais après lecture, l’auteur ne peut se résoudre à respecter ce souhait et décide de publier ces lettres dans leur intégralité. Adressées à Josuke Misugi, elles proviennent de trois femmes aux destins jusqu’alors secrètement liés par une histoire d’adultère.
La première est celle de Shoko, la fille de sa maîtresse qui a découvert l’existence de leur relation en lisant le journal de sa mère ; la seconde provient de Midori, sa femme, qui lui annonce sa volonté de divorcer, ne supportant plus l’infidélité de son mari ; la troisième, enfin, est écrite de la main de la maîtresse elle-même, peu de temps avant son suicide. Elle revient sur ces treize années d’amour clandestin. « Je reçois le châtiment mérité par une femme qui, incapable de se contenter d’aimer, a cherché à dérober le bonheur d’être aimée. », écrit-elle dans un dernier souffle.
Trois lettres, trois femmes, trois psychologies, trois visions et ressentis différents d’un seul et même évènement : une tragique histoire d’adultère. Toutes expriment à leur manière et avec beaucoup de pudeur leur sentiment de trahison, de mal-être, leur tristesse.
« […] le serpent qui se cache en chacun de nous est une triste chose. Un jour, dans un livre, j’ai rencontré ces mots : « Le chagrin d’être en vie », et, tandis que j’écris cette lettre, j’éprouve ces chagrins que rien ne saurait apaiser. Quelle est donc cette écœurante, cette effroyable, cette triste chose que nous portons au-dedans de nous ? »
Incontournable de la littérature japonaise, cet ouvrage a reçu, en 1950, le Prix Akutagawa - plus prestigieuse récompense littéraire du Japon.
Amour déçu, passionné, interdit, impossible… Si le thème n’a rien d’original, c’est par sa construction et son style que ce bref roman épistolaire se distingue. Des lettres poétiques, intenses et émouvantes, pourtant écrites avec beaucoup de distance, dans une langue très sobre, dénuée de fioritures, dans le plus fidèle style japonais.
Une histoire grave et profonde ; un court mais magnifique moment de lecture.
23 avr. 2010
Interview Balimurphy
Mélina Hoffmann
INTERVIEW
Nous abordons tout cela de façon très positive! Pas spécialement parce que c'est la France, mais surtout parce que nous allons pouvoir voyager ensemble par et pour la musique. Nous accordons énormément d'importance aux rencontres et aux échanges. Il nous semble primordial de se nourrir de toutes ces expériences pour grandir musicalement et humainement parlant. On se dit souvent qu'il est important de « vivre des choses » et quoi de plus excitant que le voyage pour s'accomplir?
Votre album Poussière sort le 8 Mars prochain. Ce sera votre première rencontre avec le public français. Il ne s’agit pourtant pas de votre premier album… Racontez-nous un peu votre parcours.
Un parcours de dix ans n’est pas simple à résumer : plusieurs formules, avec une structure plus claire depuis 5 ans, des rencontres musicales, des albums autoproduits (« la Valise », « L’homme descend du tram »), avec les moyens du bord jusqu’à cette première production professionnelle pour l’album « Poussière ». Nous évoluons à notre rythme, avec des défis autres que la musique pure : vidéos, décors etc. et un attrait particulier pour la scène, qui est notre lieu de prédilection.
Quand nous avons commencé à faire de la musique ensemble, c'était d'abord comme ça, pour le plaisir, car il nous semblait important de nous retrouver et d'essayer de créer quelque chose. Puis arrive un premier concert et la question du nom se pose. Nous nous sommes accordés sur BaliMurphy qui fait référence à un quartier de Belfast qu'un de nos anciens musiciens venait de visiter et qui l'avait particulièrement marqué.
La question des influences est assez vaste... Bien sur nous faisons de la chanson française avant tout, donc forcément nous avons des liens certains avec toute cette famille actuelle comme les Debout sur le Zinc, les Têtes Raides, les Ogres de Barback ou encore la Rue Ketanou. On ne peut évidemment pas passer à côté des grands noms de la chanson comme Brel, Brassens ou Gainsbourg qui planent inévitablement au dessus de nous et qui nous inspirent par leur parcours, leurs textes et leur personnalité. Mais ce qui est magique en musique c'est qu'on peut s'inspirer de tout! Il faut être curieux, sans cesse... Chaque style de musique a ses forces et on peut aussi bien s'inspirer d'une mélodie pop rock, du texte d'un rappeur que d'un riff de guitare d'un groupe malgache. Nous sommes six musiciens, six personnalités avec des goûts et des sensibilités différentes et nous passons beaucoup de soirées à nous faire découvrir ce qui nous touche.
Nous ne choisissons pas les thèmes que nous allons aborder, ils s’imposent à nous naturellement. Nous parlons de ce qui habite nos pensées et notre réflexion au jour le jour. Alors bien sûr, le fait de parler librement de la mort et de l’absurdité de la vie nous semble primordial. D’autant que nous trouvons que ce sont des thèmes qui sont trop souvent écartés.
Nous vivons dans un monde de fausse abondance, de potentiel frustrant, et ce sentiment s’accroit de jour en jours. Les questions s’accumulent, et les réponses et certitudes s’éloignent. Cette hésitation est aussi une position de vie qui empêche l’immobilisme et accepte la complexité de l’existence. Avec ce que cela entraîne comme angoisse, inévitable. Vive les questions, et attention aux réponses…
Bien entendu ! Mais comme dans ces conversations que l’on ressasse plus tard, lorsque l’on n’a pas su trouver les mots sur le moment, on se donne les bonnes répliques, le bon rôle. Nos chansons s’inspirent de nos vies, mais le processus inverse existe aussi : les chansons sont lues, chacun y entend ce qu’il souhaite. Elles échappent à notre contrôle.Vous abordez avec beaucoup de conviction le thème du progrès et on vous sent plutôt réticent à ce sujet ! « On n’arrête pas le progrès », « Tout le monde s’achète un monde en toc », « Tout le monde vit, ou plutôt surnage »… Pensez-vous que le progrès nous dépasse et nous plonge dans un monde de plus en plus artificiel ? Qu’il nous mène en quelque sorte à notre propre perte ?
Cela prolonge la question de l’hésitation. Faut-il revenir en arrière ou foncer en avant ? Ni l’un ni l’autre bien sûr, mais pas besoin d’être philosophe ou sociologue pour comprendre que les idéologies aveugles du progrès, de la croissance, sont devenus de véritables religions. La réflexion à long terme n’existe plus. On tente juste d’apporter notre interprétation à cette problématique énorme. Quant à l’artificiel, pas besoin non plus d’être grand clerc : l’homme et la planète qui l’a engendré sont pratiquement en instance de divorce !Quels thèmes aimeriez-vous aborder dans vos prochaines compositions ? Et en est-il que vous vous interdisez ?
Certainement pas, mais on évite les sujets « bateau » ou trop anecdotiques. La démarche poétique, ouverte, reste de mise. Il s’agit d’ouvrir un monde, un univers. Mais comment éviter le sujet récurrent de l’intérêt de la vie et de la finalité de la mort ? ou encore de l’éclatement des rapports humains ?Quels sont vos projets à l'heure actuelle ?
Nous avons toujours eu et nous aurons toujours des projets. C'est très important à nos yeux d'avoir continuellement un objectif en ligne de mire. A l'heure actuelle, bien sur, nous nous préparons pour les quelques tournées que nous allons faire en France et en Suisse, mais à côté de ça, nous travaillons déjà sur le prochain album et nous essayons, avec l'équipe qui nous entoure, de voir ce qui pourrait se faire dans d'autres pays comme le Canada ou l'Europe de l'est.
Une anecdote à partager avec nos lecteurs ?
Le bonheur complet suivit de la douche froide la plus terrible qu'on ai jamais eue... il y a quelques années, nous avons organisé notre toute première tournée. Nous avons cassé notre tirelire, acheté notre première camionnette, et nous sommes partis quinze jours en France. Ce furent des moments qui resteront gravés à jamais dans nos mémoires. Nous avons joué où on voulait bien de nous, sur les places, les campings, les boîtes de nuit, etc. Il faisait beau, il faisait chaud, nous logions dans une maison à quelques centaines de mètres de l'océan... Nos premières vacances payées par la musique!. Puis nous sommes rentrés chez nous, des souvenirs plein la tête. Quelques jours plus tard, après une série d'orages et de pluies torrentielles, nous nous sommes retrouvés dans notre local de répétition pour bosser un peu... un mètre vingt d'eau, une guitare qui flotte, les amplis remplis de boue. On a passé les trois jours suivants à démonter minutieusement notre matériel, à tout passer sous un jet d'eau claire pour nettoyer, puis a tout sécher, pièce par pièce, au sèche-cheveux. Heureusement, nous avons pu récupérer une bonne partie et pour le reste, on s'est fait plaisir, on a emprunté un peu d'argent et nous avons racheté le matériel qui nous faisait envie! On s'était endetté pour les 5 ans à venir mais il fallait qu'on le fasse, c'était impensable pour nous de tout perdre comme ça!Quelle question auriez-vous aimé que je vous pose ?
Ça roule ?Que m’auriez-vous répondu ?
Nickel !
11 avr. 2010
Poème, 'Un coeur à la dérive'
Un cœur à la dérive
6 mars 2010
BSC News de février 2010
Vous pourrez y découvrir ma chronique du passionnant et sidérant livre "Ado : la fin de l'innocence - Enquête sur une sexualité à la dérive.", ainsi que l'interview de son auteur, Géraldine Levasseur, journaliste pour Zone Interdite et le magazine Marie-Claire.
Egalement deux autres nouvelles chroniques littéraires : "Spider", le très efficace polar de Michael Morley, ainsi que le classique de Bernhard Schlink, "L'autre".
Ne passez pas non plus à côté de la délicieuse chronique de Julie Cadilhac, le billet culturel d'Harold Cobert, la rubrique politique de Neila Latrous, la rencontre jazz de Guillaume Lagrée, la sélection musicale d'Alexandre Roussel, et bien d'autres surprises encore ! A ne par rater : un supplément photos regroupant quelques clichés de qualité de Glenn Michel et Juan Carlos Hernandez.
N'hésitez pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires, ici ou ailleurs !
Bonne lecture !
C'est 100% gratuit !
27 févr. 2010
Chronique "Nos bonheurs fragiles"
Laurent Fialaix
Editions Leo Sheer
Voici ma chronique du magnifique livre de Laurent Fialaix, parue dans le numéro de janvier du BSC News Magazine. Un témoignage poignant et bouleversant sur l'amour perdu, la passion destructrice et le deuil...
Bonne lecture !
Parce que sa lecture m’a profondément émue. Parce que j’en suis encore bouleversée. Un coup de cœur comme on en a rarement, de ceux qui changent votre regard sur l’autre, sur vous-même, sur la vie. Un coup de cœur comme je n’en n’avais pas eu depuis le chef d’œuvre de Claire Cros, Ariste.
Impossible de vous en faire un résumé, il ne serait en aucun cas à la hauteur de l’ouvrage. En faire la critique? Encore moins. Comment juger le ressenti d’un être qui nous ressemble ? Même s’il n’est pas tout à fait nous… Comment estimer une souffrance que nous pourrions rencontrer aussi. Même si ce n’est pas la nôtre…
Je ne peux que vous faire partager mon ressenti et quelques extraits qui suffiront très certainement à vous donner envie de vous perdre dans le lyrisme enivrant de la plume de l’auteur, de vous noyer dans le flux bouillonnant des émotions du narrateur. Son âme est perceptible derrière chacun de ses mots, sa souffrance nous percute de plein fouet. C’est le silence qui s’impose à la fin de la lecture. Pendant aussi, d’ailleurs.
Car, derrière ce titre poétique et douloureusement réaliste, derrière cette couverture sobre et à la fois subtilement évocatrice, c’est un récit poignant et percutant qui s’offre à nous.
Un témoignage grave, émouvant, dénué de pudeur. De la souffrance brute, sans fioritures, exprimée avec la plus grande des sincérités. Sans doute parce qu’il s’agit là davantage d’un journal intime que d’un roman. Celui d’un homme qui, après six années de vie commune, vient de perdre brutalement l’amour de sa vie. Un homme anéanti par le chagrin ; submergé par le regret, la culpabilité, l’incompréhension, le doute.
« Il me faut tout revoir de mes rêves. Je suis perdu. »
C’est aussi le témoignage d’un père qui sait qu’il doit tenir bon et reprendre goût à la vie. Coûte que coûte. « Rester debout n’est pas si compliqué, il suffit que la vie nous l’apprenne. Bien sûr, on chancelle, parfois on tombe. Mais à se savoir attendu, on se relève. Presque toujours. »
Son récit est celui d’un amour passionné et destructeur avec un homme dépressif qui, par une dramatique journée de juillet, décide de mettre fin à ses jours. C’est à cet amour à jamais perdu que s’adresse le narrateur à travers ces lignes. « Depuis toujours, tu broies ce que tu aimes, tu détruis ceux que tu aimes. Je n’en peux plus. J’en arrive à croire que je ne t’aime plus. Je te le dis. Je sais aujourd’hui que j’avais tort. »
L’écriture devient son refuge, sa thérapie. Il noircit ses pages des souvenirs qui lui reviennent, des regrets qui le hantent, de la culpabilité de n’avoir rien pu faire, de la solitude qui se fait de plus en plus pesante, des furtives envies d’en finir qui le traversent parfois, des fugaces moments de bonheur et d’espoir qu’il peine à s’autoriser, des regards et des jugements intolérants à l’égard de cet amour « hors-norme », des attitudes qui blessent… « Je me souviendrai de cet homme en uniforme parlant devant moi à son collègue : « Saletés de tapioles ! » Je n’ai même pas la force de réagir. Je suis sous anesthésie générale. »
Puis la lente et délicate reconquête du bonheur, l’envie d’aimer à nouveau, malgré les doutes… « Mon bonheur m’est parfois indécent. Il me bouscule quand il tente de me rattraper tandis que je le fuis. Je ne suis pas certain d’y avoir droit. Encore moins de pouvoir me l’autoriser. » ; parce que la vie nous attend. Parce qu’il le faut...
Dans un style franc et spontané, l’auteur nous livre un véritable témoignage d’amour, rythmé par des phrases courtes, assez brutales, et par une structure anaphorique qui donne un style percutant et émouvant au récit. Un cri du cœur qui vous donnera la chair de poule.
Mélina Hoffmann
2 févr. 2010
BSC News de Janvier 2010
Vous pourrez également découvrir mes deux nouvelles chroniques littéraires: "Sauver sa peau", l'excellent polar de Lisa Gardner, et "Nos bonheurs fragiles", un livre poignant et bouleversant sur l'amour et le deuil. Et pour la première fois dans le BSC News Magazine, la rubrique "Mélina à fleur de mots", et mon premier article : "Quand le désir s'emmêle".
N'hésitez pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires, ici ou ailleurs !
Bonne lecture !
C'est 100% gratuit !
17 janv. 2010
Réflexions sur les états d'âme
N'hésitez pas à nourrir ces réflexions de vos commentaires.
« L’ironie est une arme. Comme le mépris, elle prend sa source dans des états d’âme où cohabitent sentiment de supériorité, et agacement condescendant envers autrui. Basée sur le désir de rabaisser et non d’améliorer, elle est relationnellement toxique dans la mesure où elle accroît les tensions et ressentiments sans rapprocher d’une recherche de solutions. »
« Par moments, c’est presque toute notre vie qui prend l’habitude de s’écouler comme ça, hors de nous ; Et nous suivons en trottinant derrière, en essayant de ramasser les morceaux, et d’en faire une construction cohérente après coup, en recollant souvenirs, photos, et réflexions éparses. Nous sommes victimes de la rémanence : l’instant d’avant dévore l’instant présent. Ou de l’anticipation et de l’inquiétude : l’instant d’après occupe nos pensées. L’instant présent n’existe plus : noyé dans le néant. Mais passer à côté du présent, est-ce que ce n’est pas passer à côté de sa vie ? »
« La compassion et l’auto-compassion font des sociétés meilleures. Une des raisons en est sans doute qu’elles désactivent les désirs de dominance et de différenciation, pour replacer la personne dans une perspective fraternelle et horizontale, centrée sur la similitude et la collaboration entre humains, plus que sur la domination et la compétition. La compassion est un outil d’égalité et de fraternité.
Et finalement, elle est le remède universel à toutes nos blessures, qui sont toujours au fond des blessures ou des déceptions avec l’amour et le lien. Tous nos chagrins sont des chagrins d’amour, avec un grand A ou des petits a. Et les seuls remèdes qui vaillent sont - aussi - des remèdes d’amour. C’est pour cela que Thoreau, dans son Journal, écrivait : « Il n’y a qu’un remède à l’amour : aimer davantage.» Aimer davantage, pas forcément la même personne : mais ne jamais renoncer à aimer, au-delà de ce qui nous a déçu ou fait souffrir, au lieu de ne plus vouloir aimer. Oui, il n’y a qu’un remède à l’amour : aimer davantage.
Inlassablement. »
« Si nous nous accrochons à eux, nos bonheurs peuvent devenir tristesses. Il faut accepter de passer son chemin, abandonner ce bonheur mort. Accepter qu’il y ait ainsi des tas de cadavres de petits ou grands moments heureux derrière nous. Accepter qu’ils ne survivent que sous forme de souvenir. Ne pas s’attacher ni s’agripper à eux précisément, à ces instants, mais à l’idée même de bonheur.
L’intensité et la douleur du bonheur résident ainsi dans son caractère éphémère.»
« La sérénité ne peut qu’exclure toute forme d’espoir et d’attente. Car l’espérance porte en germe la déception, l’angoisse et la dépendance. Il faut donc cultiver la liberté envers nos espoirs. Sans nihilisme, mais simplement en essayant d’habiter différemment le réel. »