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Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

27 févr. 2010

Chronique "Nos bonheurs fragiles"



Nos bonheurs fragiles
Laurent Fialaix
Editions Leo Sheer


Voici ma chronique du magnifique livre de Laurent Fialaix, parue dans le numéro de janvier du BSC News Magazine. Un témoignage poignant et bouleversant sur l'amour perdu, la passion destructrice et le deuil...

Bonne lecture !


« … l’histoire d’un deuil dont je ne sais pas encore s’il est tout à fait possible, mon histoire, le journal de ma vie sans toi. Avec mes paradoxes, mes aveuglements, mes larmes et mes furtifs petits bonheurs, mes souffrances et mes espoirs, mes idées noires, mes abandons et cette envie obsessionnelle de tout recommencer. Recommencer. Mais quoi ? Quelque chose qui nous ressemblerait, toi et moi. Quelque chose devenu impossible sans doute. »

Plus que nul autre, ce livre avait sa place entre les pages du BSC News, tout comme il a sa place entre les mains de chacun de nous il me semble.
Parce que sa lecture m’a profondément émue. Parce que j’en suis encore bouleversée. Un coup de cœur comme on en a rarement, de ceux qui changent votre regard sur l’autre, sur vous-même, sur la vie. Un coup de cœur comme je n’en n’avais pas eu depuis le chef d’œuvre de Claire Cros, Ariste.

Impossible de vous en faire un résumé, il ne serait en aucun cas à la hauteur de l’ouvrage. En faire la critique? Encore moins. Comment juger le ressenti d’un être qui nous ressemble ? Même s’il n’est pas tout à fait nous… Comment estimer une souffrance que nous pourrions rencontrer aussi. Même si ce n’est pas la nôtre…
Je ne peux que vous faire partager mon ressenti et quelques extraits qui suffiront très certainement à vous donner envie de vous perdre dans le lyrisme enivrant de la plume de l’auteur, de vous noyer dans le flux bouillonnant des émotions du narrateur. Son âme est perceptible derrière chacun de ses mots, sa souffrance nous percute de plein fouet. C’est le silence qui s’impose à la fin de la lecture. Pendant aussi, d’ailleurs.
Car, derrière ce titre poétique et douloureusement réaliste, derrière cette couverture sobre et à la fois subtilement évocatrice, c’est un récit poignant et percutant qui s’offre à nous.

Un témoignage grave, émouvant, dénué de pudeur. De la souffrance brute, sans fioritures, exprimée avec la plus grande des sincérités. Sans doute parce qu’il s’agit là davantage d’un journal intime que d’un roman. Celui d’un homme qui, après six années de vie commune, vient de perdre brutalement l’amour de sa vie. Un homme anéanti par le chagrin ; submergé par le regret, la culpabilité, l’incompréhension, le doute.

« Il me faut tout revoir de mes rêves. Je suis perdu. »
C’est aussi le témoignage d’un père qui sait qu’il doit tenir bon et reprendre goût à la vie. Coûte que coûte. « Rester debout n’est pas si compliqué, il suffit que la vie nous l’apprenne. Bien sûr, on chancelle, parfois on tombe. Mais à se savoir attendu, on se relève. Presque toujours. »
Son récit est celui d’un amour passionné et destructeur avec un homme dépressif qui, par une dramatique journée de juillet, décide de mettre fin à ses jours. C’est à cet amour à jamais perdu que s’adresse le narrateur à travers ces lignes. « Depuis toujours, tu broies ce que tu aimes, tu détruis ceux que tu aimes. Je n’en peux plus. J’en arrive à croire que je ne t’aime plus. Je te le dis. Je sais aujourd’hui que j’avais tort. »

L’écriture devient son refuge, sa thérapie. Il noircit ses pages des souvenirs qui lui reviennent, des regrets qui le hantent, de la culpabilité de n’avoir rien pu faire, de la solitude qui se fait de plus en plus pesante, des furtives envies d’en finir qui le traversent parfois, des fugaces moments de bonheur et d’espoir qu’il peine à s’autoriser, des regards et des jugements intolérants à l’égard de cet amour « hors-norme », des attitudes qui blessent… « Je me souviendrai de cet homme en uniforme parlant devant moi à son collègue : « Saletés de tapioles ! » Je n’ai même pas la force de réagir. Je suis sous anesthésie générale. »

Puis la lente et délicate reconquête du bonheur, l’envie d’aimer à nouveau, malgré les doutes… « Mon bonheur m’est parfois indécent. Il me bouscule quand il tente de me rattraper tandis que je le fuis. Je ne suis pas certain d’y avoir droit. Encore moins de pouvoir me l’autoriser. » ; parce que la vie nous attend. Parce qu’il le faut...
Dans un style franc et spontané, l’auteur nous livre un véritable témoignage d’amour, rythmé par des phrases courtes, assez brutales, et par une structure anaphorique qui donne un style percutant et émouvant au récit. Un cri du cœur qui vous donnera la chair de poule.

Mélina Hoffmann

2 commentaires:

  1. Ta chronique est magnifique et émouvante. Si le livre t'a donné la chair de poule, sache que tes mots balayent ce livre avec sensibilité et émotion.

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  2. J'ai lu ce livre et je suis restée sans voix ! Comme toi, il m'a profondément émue. Tu as tout dit Mélina... ta chronique est aussi émouvante que ce livre. J'ai adoré... les deux ! On aimerait ne jamais en voir la fin tellement on s'y accroche !
    Ce livre magnifique méritait bien une chronique tout aussi remarquable !

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