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Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

24 juin 2012

Chronique 'Funambules', Julia Germillon




« On s'habitue trop rapidement à notre prétendue existence, au petit nid douillet que l'on s'est créé. Parfois, il est nécessaire de recevoir une bonne claque dans la figure pour se rendre compte qu'on est à côté de la plaque. Qu'on vit en dehors de soi. En dehors de sa propre vie. »
Il est parfois dur de se sentir chez soi quelque part lorsqu’on se sent un étranger partout, de trouver à quoi s’accrocher lorsque tout s’effondre.
Enfant, la vie nous fait des promesses qui nous bercent tendrement jusqu’à ce que nous soyons en âge de comprendre qu’elle ne les tiendra pas. Alors, il faut se lancer. Tenter de se construire dans un monde qui tombe en ruines. 
Paris, début des années 1990. Il y a Sara, Ben, Mimi, Jane et quelques autres, errant dans les rues de Paris. Il y a Serge Gainsbourg, Nirvana, Brian Adams ou encore Alice in Chains qui envahissent les ondes. Il y a des rêves en couleur et des réalités sombres, des espoirs fragiles et des désillusions, des quêtes d’ici et des envies d’ailleurs.
Ben fuit le confort de maisons, de familles où il lui faudrait jouer un rôle, dissimuler sa peine de « petit garçon abîmé par le temps et usé par l'espoir », pour des squats où il peut être lui et laisser s’exprimer librement sa tristesse. Le jeune homme traîne ainsi ses incertitudes et son vague à l’âme dans les rues de Paris. Ces mêmes rues qu’arpente Sara, jeune allemande qui a quitté Berlin, sa ville natale dans laquelle elle se sentait trop à l’étroit, pour débuter une nouvelle vie en France. Et puis il y a Jane aussi, qui vit auprès de son grand-père et tente d’échapper à cette vie un peu trop belle que ce dernier a rêvée pour elle…
« Elle était démunie. Libre, mais démunie. Pépé l'avait gavée d'un bonheur prémâché. Il n'avait pas jugé utile d'armer sa petite-fille pour affronter la vraie vie. Et elle s'était laissée emporter par un tourbillon imaginaire. Il avait voulu la protéger en l'élevant dans un environnement rose bonbon peint avec amour. Trop d'amour. Trop de sirop. Des couleurs vives que même la pluie battante ne délavait pas. Une maison de poupées. Une prison dorée. Mais que se passait-il si l'on creusait l'un des murs. »
Julia Germillon signe ici un premier roman doté – en plus d’un titre et d’une couverture envoûtants - d’un sacré caractère ! Dans un style pudique et armée d’une plume habile, elle nous fait redécouvrir Paris sous le pas de ces personnages attachants, de ces jeunes gens révoltés en quête d’un peu de sincérité, de quiétude, même s’il ne s’agit que du confort précaire d’une illusion. Même si, aussi loin que l’on fuit, la réalité nous suit, notre passé nous rattrape, toujours. Même si nous ne sommes finalement tous que des funambules, avançant pas à peu au cœur de l’incertitude de nos vies, qui ne tiennent qu’à un fil.
Mélina Hoffmann

Chronique publiée dans le BSC News Magazine de Juin 2012.

Interview de Julia Germillon : http://mymelina.blogspot.fr/2012/06/interview-julia-germillon.html 

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