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Paris, France
Ma vie, c'est du bonheur à ne plus savoir qu'Enfer. Journaliste littéraire et culturelle pour le BSC News Magazine, je suis une passionnée, amoureuse de la vie et boulimique de mots. Ceux que je dévore à travers mes très nombreuses lectures, et ceux qui se dessinent et prennent vie sous ma plume. Je travaille actuellement à l'écriture d'un roman, d'un recueil de poèmes ainsi que d'un recueil de tweets. A mes heures perdues, s'il en est, j'écris des chansons que j'accompagne au piano. Mon but dans la vie ? Réaliser mes rêves. Work in progress... LES TEXTES ET POÈMES PRÉSENTS SUR CE BLOG SONT PROTÉGÉS PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE (COPYRIGHT).

30 mai 2010

Chronique 'Le fusil de chasse'



Le fusil de chasse
Yasushi Inoué
Editions Le Livre de Poche

Voici ma chronique du très beau livre de Yasushi Inoué, parue dans le numéro de mai du BSC News Magazine. Un roman épistolaire qui aborde les tragédies de l'amour avec intensité et sobriété.

Bonne lecture !


« Maintenant que Mère est morte, vous êtes seul à savoir. Et le jour où vous quitterez ce monde, nul être sur cette terre n’imaginera qu’un tel amour ait jamais existé. Jusqu’à présent, je croyais que l’amour était semblable au soleil, éclatant et victorieux, à jamais béni de Dieu et des hommes. Je croyais que l’amour gagnait peu à peu en puissance, tel un cours d’eau limpide qui scintille dans toute sa beauté sous les rayons du soleil, frémissant de mille rides soulevées par le vent et protégé par des rives couvertes d’herbe, d’arbres et de fleurs. Je croyais que c’était cela l’amour. Comment pouvais-je imaginer un amour que le soleil n’illumine pas et qui coule de nulle part à nulle part, profondément encaissé dans la terre, comme une rivière souterraine. »


Ce livre s’ouvre sur un poème éponyme de l’auteur, publié dans la revue Compagnon du Chasseur, éditée par la Société des Chasseurs du Japon. Il y aborde, en prose, la similitude qu’il a pu observer entre un fusil de chasse et l’isolement d’un être humain.
Le poème passa plutôt inaperçu au moment de sa publication, jusqu’à ce que l’auteur reçoive, quelques mois plus tard, la lettre de Josuke Misugi, un homme prétendant s’être reconnu dans cette prose en la personne du chasseur solitaire. Pour l’auteur, il s’agit là d’un mélange de pur hasard et du souvenir d’un chasseur croisé dans la montagne quelques temps auparavant. Comme pour attester de son identité et justifier le sentiment d’isolement que ressent le chasseur du poème, Josuke Misugi envoie à l’auteur trois lettres qui forment la trame de ce roman. Une démarche peu banale, d’autant que l’homme prie l’auteur de bien vouloir brûler ces lettres après les avoir lues.

Mais après lecture, l’auteur ne peut se résoudre à respecter ce souhait et décide de publier ces lettres dans leur intégralité. Adressées à Josuke Misugi, elles proviennent de trois femmes aux destins jusqu’alors secrètement liés par une histoire d’adultère.
La première est celle de Shoko, la fille de sa maîtresse qui a découvert l’existence de leur relation en lisant le journal de sa mère ; la seconde provient de Midori, sa femme, qui lui annonce sa volonté de divorcer, ne supportant plus l’infidélité de son mari ; la troisième, enfin, est écrite de la main de la maîtresse elle-même, peu de temps avant son suicide. Elle revient sur ces treize années d’amour clandestin. « Je reçois le châtiment mérité par une femme qui, incapable de se contenter d’aimer, a cherché à dérober le bonheur d’être aimée. », écrit-elle dans un dernier souffle.

Trois lettres, trois femmes, trois psychologies, trois visions et ressentis différents d’un seul et même évènement : une tragique histoire d’adultère. Toutes expriment à leur manière et avec beaucoup de pudeur leur sentiment de trahison, de mal-être, leur tristesse.
« […] le serpent qui se cache en chacun de nous est une triste chose. Un jour, dans un livre, j’ai rencontré ces mots : « Le chagrin d’être en vie », et, tandis que j’écris cette lettre, j’éprouve ces chagrins que rien ne saurait apaiser. Quelle est donc cette écœurante, cette effroyable, cette triste chose que nous portons au-dedans de nous ? »
Incontournable de la littérature japonaise, cet ouvrage a reçu, en 1950, le Prix Akutagawa - plus prestigieuse récompense littéraire du Japon.
Amour déçu, passionné, interdit, impossible… Si le thème n’a rien d’original, c’est par sa construction et son style que ce bref roman épistolaire se distingue. Des lettres poétiques, intenses et émouvantes, pourtant écrites avec beaucoup de distance, dans une langue très sobre, dénuée de fioritures, dans le plus fidèle style japonais.

Une histoire grave et profonde ; un court mais magnifique moment de lecture.

Mélina Hoffmann

23 avr. 2010

Interview Balimurphy

Interview publiée dans le BSC News Magazine du mois de mars.



Avril 2009. Par une belle journée ensoleillée, je déambule dans les allées bondées du Printemps de Bourges, un Festival musical qui se déroule chaque année à cette période. L’occasion pour de jeunes talents de se faire connaître grâce à une large programmation dans les bars et à plusieurs scènes ouvertes disséminées à travers la ville.

Ce jour-là, je m’attarde quelques instants devant un groupe de musiciens à l’enthousiasme contagieux, qui s’est littéralement emparé de la scène devant un public conquis. Incapable de détourner mon attention, je me laisse porter par la poésie de leurs textes et la puissance envoutante de leurs mélodies folck-rock, portées - entre autres - par l’humeur mélancolique d’un violon et d’un accordéon. Cette rencontre un coup de cœur immédiat !
Quand vient l’heure pour eux de céder la scène aux artistes suivants, il est hors de question pour moi de les laisser partir comme ça. J’en veux plus ! Je me précipite donc pour acheter l’un des quelques exemplaires de leur CD qu’ils ont emmenés avec eux de Belgique, et échanger quelques mots avec eux. J’apprends alors que Balimurphy - c’est ainsi que se nomme le groupe, n’en est pas à son premier album et a déjà fait ses preuves sur la scène belge. Et pour preuve : le groupe fête ses dix ans, rien de moins ! Il n’arrive pourtant que cette année en France… Cherchez l’erreur !
J’interpelle le chanteur du groupe : « Votre musique est formidable ! Mais comment se fait-il qu’on ne vous connaisse pas en France ?! »
« On arrive ! » me répond-il avec le même enthousiasme que je lui découvrais quelques instants plus tôt sur scène. Je leur souhaite tout le succès qu’ils méritent avant de les laisser avec la foule qui fait la queue derrière moi, mon précieux CD entre les mains…

Un an a passé, et leurs chansons passent toujours en boucle dans mon MP3.

Balimurphy, ce sont des textes à la saveur aigre-douce, délicieux mélange de tristesse, de mélancolie, de lucidité, mais aussi d’humour, de joie de vivre et d’un optimisme teinté d’amertume. Des airs qui nous restent dans la tête, dont on ne se lasse pas. Ce sont des musiciens fantastiques qui vivent leur musique avec une passion qui vous hypnotise. C’est aussi une voix envoûtante, celle de Cédric, qui transpire le vécu, la sensibilité.
A travers des thèmes comme le progrès, le diktat de l’apparence, la rupture, la maturité… ils se font les critiques poétiques du quotidien.
Après être retournée les applaudir lors d’un concert à Paris en octobre dernier, je me suis promis de faire connaître ce groupe sympathique au talent incontestable et à l’énergie débordante, future figure incontournable de la scène française. C’est en tous cas tout le mal que je leur souhaite.
Leur album Poussières, sorti le 8 mars dernier en France, fait du bien. Il détend, redonne espoir, fait rêver et soulage les maux de l’âme. Ne vous en privez pas, dépendance assurée !

Mélina Hoffmann

INTERVIEW

BaliMurphy bonjour ! Vous vous apprêtez à conquérir la France avec vos mélodies folk-rock envoûtantes, après avoir séduit la Belgique, où vous êtes devenus incontournables ! Dans quel état d’esprit abordez-vous la scène musicale française ?
Nous abordons tout cela de façon très positive! Pas spécialement parce que c'est la France, mais surtout parce que nous allons pouvoir voyager ensemble par et pour la musique. Nous accordons énormément d'importance aux rencontres et aux échanges. Il nous semble primordial de se nourrir de toutes ces expériences pour grandir musicalement et humainement parlant. On se dit souvent qu'il est important de « vivre des choses » et quoi de plus excitant que le voyage pour s'accomplir?


Votre album
Poussière sort le 8 Mars prochain. Ce sera votre première rencontre avec le public français. Il ne s’agit pourtant pas de votre premier album… Racontez-nous un peu votre parcours.
Un parcours de dix ans n’est pas simple à résumer : plusieurs formules, avec une structure plus claire depuis 5 ans, des rencontres musicales, des albums autoproduits (« la Valise », « L’homme descend du tram »), avec les moyens du bord jusqu’à cette première production professionnelle pour l’album « Poussière ». Nous évoluons à notre rythme, avec des défis autres que la musique pure : vidéos, décors etc. et un attrait particulier pour la scène, qui est notre lieu de prédilection.
Pourquoi « BaliMurphy » ?
Quand nous avons commencé à faire de la musique ensemble, c'était d'abord comme ça, pour le plaisir, car il nous semblait important de nous retrouver et d'essayer de créer quelque chose. Puis arrive un premier concert et la question du nom se pose. Nous nous sommes accordés sur BaliMurphy qui fait référence à un quartier de Belfast qu'un de nos anciens musiciens venait de visiter et qui l'avait particulièrement marqué.
Quelles sont vos influences musicales ? J’ose avancer Debout sur le zinc, dont les sonorités et la rythmique sont assez proches des vôtres, je me trompe ?
La question des influences est assez vaste... Bien sur nous faisons de la chanson française avant tout, donc forcément nous avons des liens certains avec toute cette famille actuelle comme les Debout sur le Zinc, les Têtes Raides, les Ogres de Barback ou encore la Rue Ketanou. On ne peut évidemment pas passer à côté des grands noms de la chanson comme Brel, Brassens ou Gainsbourg qui planent inévitablement au dessus de nous et qui nous inspirent par leur parcours, leurs textes et leur personnalité. Mais ce qui est magique en musique c'est qu'on peut s'inspirer de tout! Il faut être curieux, sans cesse... Chaque style de musique a ses forces et on peut aussi bien s'inspirer d'une mélodie pop rock, du texte d'un rappeur que d'un riff de guitare d'un groupe malgache. Nous sommes six musiciens, six personnalités avec des goûts et des sensibilités différentes et nous passons beaucoup de soirées à nous faire découvrir ce qui nous touche.
« Tout le monde s'arrache un monde en toc », « Elle est plus belle sans moi », « Ma confiance en l’avenir se résume un peu au néant »… Si vos textes mêlent habilement tristesse, lucidité, humour et optimisme, ils révèlent toujours une sensibilité à fleur de peau. Vous identifiez-vous à travers vos textes ? Où prenez-vous votre inspiration ?
Nous ne choisissons pas les thèmes que nous allons aborder, ils s’imposent à nous naturellement. Nous parlons de ce qui habite nos pensées et notre réflexion au jour le jour. Alors bien sûr, le fait de parler librement de la mort et de l’absurdité de la vie nous semble primordial. D’autant que nous trouvons que ce sont des thèmes qui sont trop souvent écartés.
Vous hésitez beaucoup j’ai l’impression! Le train, la marche à pied ? La poste ou Internet ? Vous partez, vous restez ? La drogue, le rugby ? (ndlr : J’hésite encore extrait de l’album Poussières) Avez-vous trouvé quelques réponses depuis ?!
Nous vivons dans un monde de fausse abondance, de potentiel frustrant, et ce sentiment s’accroit de jour en jours. Les questions s’accumulent, et les réponses et certitudes s’éloignent. Cette hésitation est aussi une position de vie qui empêche l’immobilisme et accepte la complexité de l’existence. Avec ce que cela entraîne comme angoisse, inévitable. Vive les questions, et attention aux réponses…
Dans la chanson Mademoiselle Coco [NDLR « C’est pas moi que tu regardes dormir, avec qui tu veux te réveiller / J’suis pas ton pari sur l’avenir, juste un moment abandonné / Tu dis où, tu dis quand, tu dis dégage et puis reviens… »], l’un de vous avait-il des comptes à régler ?!
Bien entendu ! Mais comme dans ces conversations que l’on ressasse plus tard, lorsque l’on n’a pas su trouver les mots sur le moment, on se donne les bonnes répliques, le bon rôle. Nos chansons s’inspirent de nos vies, mais le processus inverse existe aussi : les chansons sont lues, chacun y entend ce qu’il souhaite. Elles échappent à notre contrôle.
Vous abordez avec beaucoup de conviction le thème du progrès et on vous sent plutôt réticent à ce sujet ! « On n’arrête pas le progrès », « Tout le monde s’achète un monde en toc », « Tout le monde vit, ou plutôt surnage » Pensez-vous que le progrès nous dépasse et nous plonge dans un monde de plus en plus artificiel ? Qu’il nous mène en quelque sorte à notre propre perte ?
Cela prolonge la question de l’hésitation. Faut-il revenir en arrière ou foncer en avant ? Ni l’un ni l’autre bien sûr, mais pas besoin d’être philosophe ou sociologue pour comprendre que les idéologies aveugles du progrès, de la croissance, sont devenus de véritables religions. La réflexion à long terme n’existe plus. On tente juste d’apporter notre interprétation à cette problématique énorme. Quant à l’artificiel, pas besoin non plus d’être grand clerc : l’homme et la planète qui l’a engendré sont pratiquement en instance de divorce !
Quels thèmes aimeriez-vous aborder dans vos prochaines compositions ? Et en est-il que vous vous interdisez ?
Certainement pas, mais on évite les sujets « bateau » ou trop anecdotiques. La démarche poétique, ouverte, reste de mise. Il s’agit d’ouvrir un monde, un univers. Mais comment éviter le sujet récurrent de l’intérêt de la vie et de la finalité de la mort ? ou encore de l’éclatement des rapports humains ?
Quels sont vos projets à l'heure actuelle ?
Nous avons toujours eu et nous aurons toujours des projets. C'est très important à nos yeux d'avoir continuellement un objectif en ligne de mire. A l'heure actuelle, bien sur, nous nous préparons pour les quelques tournées que nous allons faire en France et en Suisse, mais à côté de ça, nous travaillons déjà sur le prochain album et nous essayons, avec l'équipe qui nous entoure, de voir ce qui pourrait se faire dans d'autres pays comme le Canada ou l'Europe de l'est.

Une anecdote à partager avec nos lecteurs ?
Le bonheur complet suivit de la douche froide la plus terrible qu'on ai jamais eue... il y a quelques années, nous avons organisé notre toute première tournée. Nous avons cassé notre tirelire, acheté notre première camionnette, et nous sommes partis quinze jours en France. Ce furent des moments qui resteront gravés à jamais dans nos mémoires. Nous avons joué où on voulait bien de nous, sur les places, les campings, les boîtes de nuit, etc. Il faisait beau, il faisait chaud, nous logions dans une maison à quelques centaines de mètres de l'océan... Nos premières vacances payées par la musique!. Puis nous sommes rentrés chez nous, des souvenirs plein la tête. Quelques jours plus tard, après une série d'orages et de pluies torrentielles, nous nous sommes retrouvés dans notre local de répétition pour bosser un peu... un mètre vingt d'eau, une guitare qui flotte, les amplis remplis de boue. On a passé les trois jours suivants à démonter minutieusement notre matériel, à tout passer sous un jet d'eau claire pour nettoyer, puis a tout sécher, pièce par pièce, au sèche-cheveux. Heureusement, nous avons pu récupérer une bonne partie et pour le reste, on s'est fait plaisir, on a emprunté un peu d'argent et nous avons racheté le matériel qui nous faisait envie! On s'était endetté pour les 5 ans à venir mais il fallait qu'on le fasse, c'était impensable pour nous de tout perdre comme ça!
Quelle question auriez-vous aimé que je vous pose ?
Ça roule ?
Que m’auriez-vous répondu ?
Nickel !
Voilà qui est fait !
Merci Balimurphy !

Propos recueillis par Mélina Hoffmann pour BSC News Magazine

Retrouvez l'article et l'interview ici.

11 avr. 2010

Poème, 'Un coeur à la dérive'


Un cœur à la dérive


Ne pas pleurer, ne pas plier sous le poids de la déception
Faire taire ce cœur qui bat trop fort, redonner voix à la raison
Ne plus s'attacher à des mots, laisser s'échapper les sourires
Ne plus nourrir le moindre espoir, ne plus rêver d'un avenir

Aimer notre complicité, sans lui donner trop d'importance
Ne pas se dire que l'on s'attache, fermer les yeux sur l'évidence
Ne pas savoir ce que l'on veut, mais être tellement bien ensemble
Aimer le bonheur qu'on se donne, mais refuser qu'il nous rassemble

Apprivoiser la solitude, se sentir vide mais en secret
Avoir l'air fort, garder en soi les larmes qui voudraient couler
Oublier les mots qui condamnent, ceux qui donnaient envie d'y croire
Quand la mélancolie nous ronge, apprendre à perdre la mémoire

Oublier l'odeur d'un parfum qui faisait frissonner le corps
Se débarrasser des regrets, fermer notre cœur aux remords
Rester important l'un pour l'autre, mais sans se donner trop de place
S'aimer mais sans s'appartenir, jusqu'à ce que l'un de nous s'efface

Sourire au temps qui nous désarme, ne pas montrer que l'on a mal
Rire de bon cœur même si, au fond, notre bonheur est en cavale
Abandonner nos illusions, ne plus vouloir figer le temps
Se souvenir, quoi qu'il arrive, qu'après l'hiver vient le printemps

Fermer les yeux et oublier le manque d'une présence essentielle
Qui sait si bien nous rassurer, qui a fait repousser nos ailes
Oublier tous nos points communs, et les valeurs que l'on partage
Tremper ma plume dans mes larmes, écrire pour ne pas faire naufrage

Ne jamais cesser de rêver, faire de nos vies un arc-en-ciel
Au milieu du noir et du gris, mettre les couleurs les plus belles
Car le bonheur ne s'en va pas quand l'être aimé nous abandonne
Il ne fait que se déplacer, en espérant qu'on lui pardonne.

Mélina Hoffmann, 03/2010

6 mars 2010

BSC News de février 2010



Le nouveau numéro du BSC News vient de paraître !

C'est un numéro spécial Érotisme que nous offre le BSC News pour nous réchauffer en ce mois de février glacial !

Vous pourrez y découvrir ma chronique du passionnant et sidérant livre "Ado : la fin de l'innocence - Enquête sur une sexualité à la dérive.", ainsi que l'interview de son auteur, Géraldine Levasseur, journaliste pour Zone Interdite et le magazine Marie-Claire.
Egalement deux autres nouvelles chroniques littéraires : "Spider", le très efficace polar de Michael Morley, ainsi que le classique de Bernhard Schlink, "L'autre".

Ne passez pas non plus à côté de la délicieuse chronique de Julie Cadilhac, le billet culturel d'Harold Cobert, la rubrique politique de Neila Latrous, la rencontre jazz de Guillaume Lagrée, la sélection musicale d'Alexandre Roussel, et bien d'autres surprises encore ! A ne par rater : un supplément photos regroupant quelques clichés de qualité de Glenn Michel et Juan Carlos Hernandez.


N'hésitez pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires, ici ou ailleurs !
Bonne lecture !


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27 févr. 2010

Chronique "Nos bonheurs fragiles"



Nos bonheurs fragiles
Laurent Fialaix
Editions Leo Sheer


Voici ma chronique du magnifique livre de Laurent Fialaix, parue dans le numéro de janvier du BSC News Magazine. Un témoignage poignant et bouleversant sur l'amour perdu, la passion destructrice et le deuil...

Bonne lecture !


« … l’histoire d’un deuil dont je ne sais pas encore s’il est tout à fait possible, mon histoire, le journal de ma vie sans toi. Avec mes paradoxes, mes aveuglements, mes larmes et mes furtifs petits bonheurs, mes souffrances et mes espoirs, mes idées noires, mes abandons et cette envie obsessionnelle de tout recommencer. Recommencer. Mais quoi ? Quelque chose qui nous ressemblerait, toi et moi. Quelque chose devenu impossible sans doute. »

Plus que nul autre, ce livre avait sa place entre les pages du BSC News, tout comme il a sa place entre les mains de chacun de nous il me semble.
Parce que sa lecture m’a profondément émue. Parce que j’en suis encore bouleversée. Un coup de cœur comme on en a rarement, de ceux qui changent votre regard sur l’autre, sur vous-même, sur la vie. Un coup de cœur comme je n’en n’avais pas eu depuis le chef d’œuvre de Claire Cros, Ariste.

Impossible de vous en faire un résumé, il ne serait en aucun cas à la hauteur de l’ouvrage. En faire la critique? Encore moins. Comment juger le ressenti d’un être qui nous ressemble ? Même s’il n’est pas tout à fait nous… Comment estimer une souffrance que nous pourrions rencontrer aussi. Même si ce n’est pas la nôtre…
Je ne peux que vous faire partager mon ressenti et quelques extraits qui suffiront très certainement à vous donner envie de vous perdre dans le lyrisme enivrant de la plume de l’auteur, de vous noyer dans le flux bouillonnant des émotions du narrateur. Son âme est perceptible derrière chacun de ses mots, sa souffrance nous percute de plein fouet. C’est le silence qui s’impose à la fin de la lecture. Pendant aussi, d’ailleurs.
Car, derrière ce titre poétique et douloureusement réaliste, derrière cette couverture sobre et à la fois subtilement évocatrice, c’est un récit poignant et percutant qui s’offre à nous.

Un témoignage grave, émouvant, dénué de pudeur. De la souffrance brute, sans fioritures, exprimée avec la plus grande des sincérités. Sans doute parce qu’il s’agit là davantage d’un journal intime que d’un roman. Celui d’un homme qui, après six années de vie commune, vient de perdre brutalement l’amour de sa vie. Un homme anéanti par le chagrin ; submergé par le regret, la culpabilité, l’incompréhension, le doute.

« Il me faut tout revoir de mes rêves. Je suis perdu. »
C’est aussi le témoignage d’un père qui sait qu’il doit tenir bon et reprendre goût à la vie. Coûte que coûte. « Rester debout n’est pas si compliqué, il suffit que la vie nous l’apprenne. Bien sûr, on chancelle, parfois on tombe. Mais à se savoir attendu, on se relève. Presque toujours. »
Son récit est celui d’un amour passionné et destructeur avec un homme dépressif qui, par une dramatique journée de juillet, décide de mettre fin à ses jours. C’est à cet amour à jamais perdu que s’adresse le narrateur à travers ces lignes. « Depuis toujours, tu broies ce que tu aimes, tu détruis ceux que tu aimes. Je n’en peux plus. J’en arrive à croire que je ne t’aime plus. Je te le dis. Je sais aujourd’hui que j’avais tort. »

L’écriture devient son refuge, sa thérapie. Il noircit ses pages des souvenirs qui lui reviennent, des regrets qui le hantent, de la culpabilité de n’avoir rien pu faire, de la solitude qui se fait de plus en plus pesante, des furtives envies d’en finir qui le traversent parfois, des fugaces moments de bonheur et d’espoir qu’il peine à s’autoriser, des regards et des jugements intolérants à l’égard de cet amour « hors-norme », des attitudes qui blessent… « Je me souviendrai de cet homme en uniforme parlant devant moi à son collègue : « Saletés de tapioles ! » Je n’ai même pas la force de réagir. Je suis sous anesthésie générale. »

Puis la lente et délicate reconquête du bonheur, l’envie d’aimer à nouveau, malgré les doutes… « Mon bonheur m’est parfois indécent. Il me bouscule quand il tente de me rattraper tandis que je le fuis. Je ne suis pas certain d’y avoir droit. Encore moins de pouvoir me l’autoriser. » ; parce que la vie nous attend. Parce qu’il le faut...
Dans un style franc et spontané, l’auteur nous livre un véritable témoignage d’amour, rythmé par des phrases courtes, assez brutales, et par une structure anaphorique qui donne un style percutant et émouvant au récit. Un cri du cœur qui vous donnera la chair de poule.

Mélina Hoffmann

2 févr. 2010

BSC News de Janvier 2010



Le nouveau numéro du BSC News vient de paraître !

Pour ce premier numéro de l'année 2010, le BSC News Magazine n'a pas lésiné sur les invités ! Comme toujours, de nombreuses rencontres et découvertes vous attendent !

Vous pourrez également découvrir mes deux nouvelles chroniques littéraires: "Sauver sa peau", l'excellent polar de Lisa Gardner, et "Nos bonheurs fragiles", un livre poignant et bouleversant sur l'amour et le deuil. Et pour la première fois dans le BSC News Magazine, la rubrique "Mélina à fleur de mots", et mon premier article : "Quand le désir s'emmêle".

N'hésitez pas à le feuilleter, à le lire, à vous y abonner, et à laisser vos commentaires, ici ou ailleurs !
Bonne lecture !


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