«
Elle me regarde durement, immobile, refoulant la tentation, le soulagement. Des
larmes viennent dans ses yeux. Elle est à bout de nerfs, de fatigue, de
chagrin. Il faudra des mois de patience et de gentillesse pour qu'elle
redevienne la femme radieuse, légère et drôle que je devine sous le poids des
circonstances. »
Cela aurait pu être une rencontre
banale, fugace, celle d'individus empruntant un même avion mais volant vers des
destins différents. Ils auraient pu ne faire que se croiser, lui, inventeur de
jouets pour enfants, elle, qui vient de perdre son mari à la guerre, et son
petit garçon.
Mais ce jour-là, ce vendredi matin précisément,
dans un bus d'Air France, lorsque Nicolas rencontre Ingrid et Raoul, la magie
opère. « Elle était le rêve de femme que
je poursuivais de brouillon en brouillon. »
Nicolas tombe complètement sous le
charme de cette femme troublante et désabusée, de sa douceur, de ce chagrin
qu'elle semble porter à bout de bras, et de ce petit garçon de 8 ans, si
attachant, qui en quelques minutes voit déjà en lui un père de substitution.
A ce coup de foudre succède un mariage,
trois mois plus tard. Ils s'aiment avec l'impatience et l'ivresse de deux
enfants étourdis par la passion. Jusqu'au jour où, d'une manière aussi brutale
qu'inattendue, Ingrid décide de mettre un terme à leurs quatre années de relation.
Non pas parce qu'elle n'aime plus Nicolas, bien au contraire, parce qu'elle
l'aime, dit-elle, et refuse l'idée que cet amour puisse s'éteindre.
«
Je ne veux pas voir dans ton regard autre chose que... nous. Ç’a été trop beau,
Nicolas. Trop fort. Je préfère qu'on arrête d'un coup, avant de gâcher le
désir, que tu te forces ou que tu fermes les yeux pour penser à une autre... »
Plongé dans l'incompréhension la plus
totale, Nicolas trouve soutien et réconfort auprès de César, une jeune immigrée
irakienne, caissière au supermarché dans lequel il a l'habitude de faire ses
courses. Mais c'est Raoul qu'il tente avant tout de préserver de ces
désillusions d'adultes, l'encourageant à croire en un monde enchanté dans
lequel les fées peuvent réaliser nos vœux. Le petit garçon n'a alors plus
qu'une chose en tête : trouver la fée qui réunira ses deux parents. Et s'il
suffisait d'y croire très fort ?
On lit ce roman de Didier van
Cauwelaert comme on dégusterait un chocolat chaud fumant au coin du feu par une
soirée d'hiver glaciale ! Ou (pour ceux qui n'aimeraient ni le chocolat chaud
ni les feux de cheminée !), comme on se blottirait sous la couette avec notre
bouquin préféré par un dimanche matin pluvieux ! Croyez-moi, ce conte de fées
moderne pour adultes mérite bien ces deux métaphores car tout y est pour nous
réchauffer, nous réconforter, nous redonner espoir : une plume d'une grande sensibilité,
des personnages touchants et authentiques, de belles histoires d'amour, beaucoup
de tendresse, de la magie et de la poésie.
Un roman pour rêver un peu, comme une
parenthèse de douceur dans un monde brutal, qui ravira tous ceux qui n'ont pas
perdu leur âme d'enfant.
Mélina
Hoffmann
Chronique publiée dans le BSC News Magazine de septembre 2011.
Pour avoir lu ce livre j'avoue qu'il est tres captivant mais pas si comprehensible pour une tres jeune fille comme moi.et l ironie du sort a fait que je me suis retrouvee dans le personnage de Philippe, cette avidite de liberte et cette incapacite de laisser a nu mon coeur. Mais contrairement a lui qui s est metamorphose a la fin du roman moi chu toujours dans cet etat de mort-vivant
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