Si bien des fois je t’apprécie
Si ta présence est soulagement
Vivre avec toi est un défi
Un combat de tous les instants
Indésirable et insoumise
Toi l’hôte de mes abandons
Contre laquelle mes rêves se brisent
Refuge des âmes en perdition
Quand vient le soir je te redoute
Toi qui es absence de tendresse
Toi qui n’es jamais à l’écoute
Toi dont l’obstination m’oppresse
Dans ce silence que tu imposes
Dans ces sourires que tu me voles
Je sens mon cœur qui implose
Et plus de Nord sur ma boussole
Tu ne sais pas sécher les larmes
Tu ne sais pas réconforter
Tu me laisses affronter mes drames
Sans même une ombre à mes côtés
Et quand ceux que j’aime m’abandonnent
Se jouent de moi ou me délaissent
C’est dans tes bras que je frissonne
C’est ta froideur qui me caresse
Tu te glisses dans des draps de soie
Pour prendre la place de l’amour
Toi qui me lestes de ton poids
Toi qui dessines mes contours
Je te confie mes insomnies
Mes doutes, mes peines et mes espoirs
Mes déceptions, mes agonies
Mes rêves de nouveaux départs
Tapie dans le creux de mon cœur
Toi l’invisible à l’œil nu
Tes faux départs ne sont qu’un leurre
Sitôt partie que revenue
J’ai appris à vivre avec toi
Et tes ombres sur mon visage
Mais pourtant je ne me fais pas
A ce brouillard dans ton sillage
Tu es parfois simplement douce
Toi l’encre de mes aquarelles
Mais quand l’amour est à mes trousses
C’est là que tu deviens cruelle
J’aimerais alors pouvoir m’enfuir
Je te repousses à coups de mots
Toi qui n’as rien pour me séduire
Toi qui te nourris de mes maux
Toi l’étrangère, toi ma complice
Toi la prison des cœurs perdus
Toi le meilleur de mes supplices
Ma Solitude, toi qui me tues.
Mélina, Juillet 2012